� Les manifestations au cours desquelles est arbor� le drapeau fran�ais ne sont pas du go�t de Corsica Nazione. Et comme au cours des c�r�monies comm�moratives, il s'est est arbor� beaucoup (comme en 1943), la r�action ne s'est pas fait attendre. Corsica Nazione prend pour cible le PCF mais avec une argumentation qui vise en fait la R�sistance dans ses fondements m�mes.
Que penser en effet de amalgame entre ce que fut hier la R�sistance et aujourd'hui le terrorisme que soutient Corsica Nazione contre � la puissance tut�laire � la France aujourd'hui � puissance tut�laire � comme l'Italie de Mussolini hier.
C'est une translation lourde de cons�quence. Voil� bien mise � nu la cause de tous les errements et de tous les drames que conna�t la Corse. Si le pr�fet Erignac c'est comme Barbie, alors les assassins du pr�fet sont des h�ros, comme le colonel Fabien qui tua le premier officier allemand dans la France occup�e. Quelle imposture ! Par dilla in corsu � Semu a petra vultuliata �.
Corsica Nazione conteste qu'on puisse dire que les Corses ont r�sist� pour rester Fran�ais. Et d'exciper quelques r�sistants, tr�s peu nombreux, qui ont fait leur, plus tard, la cause s�paratiste. Soit ! Mais cela n'infirme pas le choix de l'immense majorit� des r�sistants rest�e fid�le au sens de leur engagement dans la lutte contre l'occupant la lutte contre le fascisme �tait indissociable de la volont� de rester fran�ais.
C'est m�me de leur patriotisme que les maquis corses ont tir� principalement leur force. Il n'y a aucun doute l� dessus. Point n'est besoin de � faire parler les morts ; les faits parlent d'eux-m�mes. En voici trois parmi les plus significatifs : � Siate corsi � francesi � �crivait Jean Nicoli (paroles du chant � A sampiera �) ; rattachement de la Corse � la France libre, proclam� par le conseil de pr�fecture d�s le lendemain de l'insurrection; 22 classes mobilis�es pour continuer le combat lib�rateur sur un simple avis de presse, etc.
Non, ils ne se trompaient pas les r�sistants corses la r�volution fran�aise � laquelle il y a deux si�cles la Corse avait adh�r� et la lutte antifasciste, c'�tait tout un.
� 1789 sera une date ray�e de l'histoire � avait pronostiqu� l'id�ologue nazi Rosemberg le 23 novembre 1940 � la chambre des d�put�s. Faisant �cho � Rosemberg, P�tain lui-m�me d�clarait que la France avait v�cu � 150 ann�es d'erreurs depuis la R�volution �.
Th�se reprise opportun�ment par les irr�dentistes corses de l'entre-deux guerres pour d�noncer la France mar�tre (A Francia matrinia) et justifier leur rapprochement avec l'Italie fasciste. On sait o� tout cela a men�.
Et comment ne pas �tre inquiet du constat que la recherche d'une saine identit�, forg�e et renouvel�e dans le d�passement vers l'autre, a d�riv� aujourd'hui vers une qu�te irr�elle et dangereuse tournant � l'obsession, invoquant � tout bout de champ ses m�urs, ses traditions, ses coutumes, bref sa � culture �. Cette culture � dont se couvrent les int�grismes pour nous infliger le spectacle de leurs mensonges et de leurs crimes.
C'est parce qu'il y a deux si�cles les Corses avaient une haute id�e de la France des droits de l'homme et du citoyen qu'ils ont voulu que la Corse y confonde son destin. La r�sistance n'a fait que valider ce choix. Et m�me si ce qui est advenu apr�s ces �v�nements majeurs n'a pas toujours �t� � la hauteur des espoirs qu'ils avaient fait na�tre, il n'en demeure pas moins que les id�aux et les valeurs proclam�s alors deviennent une r�f�rence ; tout ce qui advient apr�s est jug� � l'aune de ces valeurs. Et selon ces crit�res, mieux vaut la Corse dans une France imparfaite que la Corse que nous promet Corsica Nazione. �
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