Ouvrir dans une nouvelle fen�tre L�embarras des nationalistes mod�r�s
Aug 18, 2003

Le 13 avril 2003 � Corte, pr�s de 400 personnes issues de diff�rentes sensibilit�s du nationalisme lan�aient un appel au rassemblement des organisations, partis et militants. Cet appel � l�union des nationalistes intervenait avant la manifestation du dimanche 27 avril qui devait �tre un moment fort de l�unit� des nationalistes, inscrits ou non, dans la d�marche actuelle d�union. Il s�agissait de pr�parer le r�f�rendum propos� par Nicolas Sarkozy.

Parmi de nombreuses intervenions, celle d�Edmond Sim�oni, le vieux leader nationaliste, qui insistait sur la n�cessit� de � lutter encore, pour s�engager dans un chemin qui sera tr�s long �. Face au projet actuel que pr�pare le gouvernement, l�union �tait pour lui indispensable. � Il faut monter nos gens, nos arguments et nos propositions pour convaincre � affirmait-il relayant le livre qu�il venait juste de terminer. Il annon�ait �pour 2004 la r�volution� avec l�introduction de la parit� qui permettrait aux femmes de s�impliquer et de renouveler la classe politique.

On remarquait dans la salle de vieux nationalistes autrefois militants du FLNC qui l�avaient quitt� au moment des premiers affrontements. Parmi des hommes comme Jean Biancucci ou encore Pierre Poggioli.

Ce sont ces m�mes personnes qu�on a retrouv� � l�initiative du projet avort� A Tramula qui demandait une � r�flexion � sur l�assassinat du pr�fet Erignac. Hormis la sympathie de certains initiateurs pour certains inculp�s, Indipendenza y voyait une mani�re de s�imposer lors des territoriales de 2004.

Edmond Simeoni �tait suspect� de vouloir r�it�rer l�union de Corsica nazione n�e en 1991. Il avait � l��poque �t� d�sign� t�te de liste et avait �t� �lu. Mais il s��tait retir� de la coalition deux ans plus tard, un an apr�s l�assassinat du militant nationaliste Robert Sozzi par le FLNC Canal historique.

Ces �lections territoriales de 1992 qui marquait l�entr�e en vigueur du nouveau statut Joxe, avait signifi� une victoire nationaliste dont les deux listes ennemies (celle du MPA/FLNC Canal habituel) et celle de Corsica Nazione (Cuncolta/FLNC Canal historique, I verdi, ANC, UPC) totalisaient pr�s de 25% des voix.

Les � inorganis�s � de Corte �taient d�une certaine fa�on les orphelins de l��ge d�or du FLNC (avant la division de 1989).

L�union qu�ils proposaient � Indipendenza ne pouvait exister. D�une part Indipendenza n�a plus envie de jouer les marche-pieds d�une union qui, � terme, servirait l�ambition de tous ces chefs sans troupes. D�autre part ce serait nier les contentieux qui continuent d�exister entre ces hommes qui sont connus dans le FLNC puis se sont combattus parfois les armes � la main.

Or ces � inorganis�s � se sont retrouv�s le 12 ao�t, toujours � Corte, pour discuter de la clandestinit� puisque la proposition leur en a �t� faite par Jean Guy Talamoni au nom de Corsica nazione (cache sexe d�Indipendenza).

Le moins qu�on puisse dire est que leur opinion ne p�chait pas par sa clart�. La plupart de ceux qui ont pris la parole esp�raient bien se trouver en position d��ligibilit� sur la seule liste qui puisse les mener vers ce but, celle de Corsica nazione. Ils ne pouvaient donc pas prendre de positions tranch�es.

Ils ont insist� sur le fait qu�il ne fallait pas faire de la clandestinit� un pr�alable comme le fait le Parti national corse. Il faut lancer une � dynamique durable � ont dit certains qui reprenaient ainsi la logique distill�e par le FLNC 3 dans l�interview donn�e � Corsica.

Selon nos informations, le PC devrait refuser d�aller aux �lections sur une liste d�union avec Corsica nazione. Mais une minorit� de ce parti pourrait �tre tent�e par cette aventure.

En attendant, le nationalisme mod�r� se pose encore et toujours le probl�me de savoir comment appara�tre entre une tendance radicale incarn�e par Indipendenza et des corsistes (Robert Feliciaggi, Toussaint Lucciani voir Paul Giacobbi) qui d�fendent peu ou prou les m�mes th�ses qu�eux.

Jamais dans le pass�, les nationalistes mod�r�s n�ont r�ussi seuls � avoir des repr�sentants � l�assembl�e territoriale. Or Nicolas Sarkozy compte d�sormais sur eux pour repr�senter une alternative � l�ind�pendantisme. Mais une absence d��lus, une fois encore, signerait leur coma surtout si la liste Corsica nazione r�ussit � battre son propre record.

Or la situation actuelle joue plut�t en faveur d�un vote protestataire et populaire imm�diat qui favoriserait Corsica nazione plut�t qu�un vote mod�r� tourn� vers le futur en faveur du PNC ou d�inorganis�s.

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