Kidnapping Meyer
Sur les pistes de kidnappeurs au Luxembourg


Un caf� pr�s de la place de l'Etoile � Luxembourg. L'un des journalistes de " L'investigateur " y rencontre l'�pouse de Jean Meyer, cet ancien patron de Luxatlantic, la soci�t� d'aviation � destination des Etats-Unis, faillie et actuellement incarc�r� dans une sombre affaire financi�re � la prison de Schrassig. La femme est combattive et d�cid�e � aider son mari, certes pas un ange, mais, � la vue de parties du dossier qui l'accuse, un possible bouc �missaire pour d'autres personnalit�s. L'examen de la totalit� de ce dossier demandera du travail, n�cessitera une certaine dur�e. La conversation � b�tons rompues se poursuit :

Mme Meyer : on ne sait toujours rien sur les auteurs de l'enl�vement de mon mari. C'est quand m�me bizarre�

L'investigateur : ah oui, je me rappelle�

M : comment, vous vous rappelez ? A ce que je sache, cette affaire n'a jamais �t� rendue publique. Non, jamais. Comment vous �tes au courant ?

Un long silence. Le journaliste tente de se rappeler. Puis se souvient :

I : quelqu'un m'en a parl�, je me rappelle m�me quand et qui !

M. : vous m'int�ressez au plus haut point !

I : attendez. C'�tait courant septembre 2000. Je m'en rappelle, parce que c'�tait tout de suite apr�s le d�m�nagement de nos bureaux.

M. : ce n'est pas possible ! L'enl�vement n'a eu lieu que le 14 octobre suivant !

I : je vous assure, je ne me trompe pas, c'�tait bel et bien en septembre� C'�tait lors d'une r�union de travail avec Antonino Costa (ndlr : le banquier ind�licat � l'origine de l'affaire KB-Lux et du vol de dizaines de milliers de fiches de comptes secrets et noirs de cette banque luxembourgeoise, une affaire qui a conduit � des suites judiciaires terribles). Nous en sommes venus � parler du bureau de d�tectives priv�s B.E.I. de Li�ge. Je connaissais son patron, Michel Thirion, parce que ce dernier m'avait demand� quelques jours plus t�t des renseignements sur� votre mari. Il �tait venu � mon bureau chercher quelques articles de presse sur Luxatlantic et je l'avais envoy� chez un journaliste du " Letzeburger journal " � Luxembourg, bien plus connaisseur de ce dossier que moi m�me. Lors de cette entrevue, Thirion m'avait d�clar� accomplir une mission de renseignement sur votre mari au profit de quelqu'un qui avait des exigences financi�res envers M. Meyer. Il me disait �tre souvent dans les parages, puisqu'il surveillait votre domicile et vos bureaux � Eischen.

Or, lors de cette entrevue avec Costa, ce dernier a dit � un certain moment que Thirion lui avait que certains cr�anciers auraient envie de dire deux mots pendant quelques heures � un certain Jean Meyer et que le terme d'enl�vement aurait m�me �t� �voqu�. Connaissant Costa et ses relations avec la petite mafia italienne du c�t� de Namur, mais �galement sa fa�on de se rendre int�ressant en se promenant toujours arm�, en faisant croire � ses interlocuteurs qu'il trempe dans la grande criminalit� organis�e alors que ce n'est qu'un petit escroc de peu de format, j'en ai rigol�. Evidemment que ce tuyau ne prend que plus d'importance aujourd'hui que votre mari a effectivement �t� enlev�.

" L'investigateur " a contact� la police judiciaire � Luxembourg. Cette derni�re a confirm� l'enl�vement du 14 octobre 2000 et le commissaire en charge de l'affaire a �t� clair : il s'agit d'un v�ritable enl�vement qui s'est termin� apr�s quelques heures. Il d�buta devant l'H�tel Ibis � l'a�roport de Luxembourg o� Meyer s'�tait rendu � un rendez-vous avec un potentiel nouveau client pour sa fiduciaire luxembourgeoise. Le client potentiel lui t�l�phona pour le faire venir de l'H�tel Ibis � l'H�tel Sheraton. A 14 heures, en sortant de son premier lieu de rendez-vous et en voulant entrer dans sa voiture, Meyer fut enlev� par trois hommes qui l'enferm�rent dans le coffre de sa propre voiture et l'emmen�rent loin. Meyer a d�clar� lors de ses auditions que malgr� ses yeux band�s il a pu reconna�tre certains sons et certains indices et qu'il estime s'�tre trouv� au Nord du Grand-Duch�, dans la r�gion frontali�re belge, la r�gion de Vielsalm �tant �voqu�e. Il fut lib�r� dans un sale �tat en fin de journ�e et menac� d'autres actions du genre. Son incarc�ration, peu apr�s, a �videmment d�jou� d'autres plans du m�me style de ses ravisseurs.

Selon nos informations, la police judiciaire luxembourgeoise est sur une piste s�rieuse. Mais elle attendrait que ses coll�gues belges op�rent, ce qui veut donc dire que les pr�sum�s kidnappeurs se trouvent en Belgique. O� l'ardeur d'entraide n'est pas des plus folles.

Pourtant, Thirion et son agence de d�tectives sont int�ressants � plus d'un titre. Il s'agit de ce d�tective qui a �t� actif non seulement pour les parents de Julie et M�lissa pendant un an suite � l'enl�vement des deux gamines et qui a d�couvert entre autres un r�seau de " snuff-movies " (films porno-graphiques avec mise � mort des victimes abus�es, dans le cas pr�sent des enfants) � Amsterdam.

Mais qui a �galement tent� de n�gocier pour le compte du fameux Costa les fameuses microfiches vol�es � la KB-Lux, notamment chez des " clients " anversois et des " clients " proches du " Cercle de Lorraine ".

�2003 L'investigateur - tous droits r�serv�s