Disparus de l'Yonne
Les proc�s-verbaux de synth�se de l'affaire des disparus de l'Yonne


Expos� des faits
GENDARMERIE NATIONALE
PROC�DURE D'ENQU�TE PR�LIMINAIRE
PROC�S-VERBAL DE SYNTH�SE
COMPAGNIE D'AUXERRE (Yonne) - BRIGADE D'AUXERRE RECHERCHES
Victime : (suppos�es) : LEMOINE Fran�oise, LEMOINE Bernadette, DEJUST MADELEINE, WEIS Jacqueline, GRAS Chantal, RENAULT Martine (mineure au moment des faits).
Pi�ce n� 1043/1.


L'an mil neuf cent quatre-vingt quatre, le vingt-deux juin,

Nous, JAMBERT Christian, Adjudant � la Brigade des Recherches d'Auxerre (Yonne), officier de police judiciaire,
Vu les articles 16 � 19 et 75 � 18 du Code de proc�dure p�nale,
Rapportons les op�rations suivantes que nous avons effectu�es agissant en uniforme et conform�ment aux ordres de nos chefs.

I. Expos� des faits

Le 26/09/1979, la mineur RENAULT Martine, 16 ans, pupille de la DASS, plac�e � la Maison d'Enfants de " Montmercy " commune de St-GEORGES/BAULCHES (89) dispara�t. Tout d'abord, cette affaire est consid�r�e comme une fugue de la part de cette jeune fille. Mais, bient�t, les recherches effectu�es � l'occasion de cette " fugue de mineure " permettent de d�couvrir des �l�ments tr�s suspects qui am�nent le Grad� saisi � cette �poque (MDL Chef JAMBERT) a effectuer un PV de " disparition suspecte " (n� 1793/1979-B. T-AUXERRE, adress� au Parquet comp�tent le 15/10/1979). Les recherches effectu�es n'am�nent pas la d�couverte de la jeune fille qui ne sera jamais revue, malgr� les investigations sous forme active et qu'elle soit inscrite au Fichier des personnes recherch�es. Une personne dont le comportement attire l'attention des enqu�teurs est m�me entendue, il s'agit d'un certain LOUIS �mile, chauffeur de car, demeurant � VILLEFARGEAU � l'�poque et qui a �t� vu vers le foyer d'o� est sortie furtivement cette mineure. Entendu alors, l'int�ress� dit qu'il " cherchait son chien ". Puis, une enqu�te d'environnement permet �galement d'�tablir que LOUIS �mile a �t� " inqui�t� " plusieurs fois et m�me d�j� interpell� par le Commissariat de Police d'AUXERRE pour des faits plus ou moins similaires et surtout sur des probl�mes de " m�urs ". Il sera mis hors de " cause " � chaque fois. Le 05/07/1981, les restes d'un corps humain d�couvert sous 30 cm de fumier dans une cabane servant d'abris � bestiaux sur le territoire de la commune de ROUVRAY (89). Bien vite, les enqu�teurs d�terminent qu'il s'agit du cadavre d'une femme. Cette affaire fera l'objet du PV 495/1981, B. T de LIGNY-LE-CH�TEL. L'enqu�te oriente les enqu�teurs pour l'identification du corps vers le probl�me pr�cit� (RENAULT Martine). Il va s'av�rer en fait, qu'il s'agit du cadavre d'une nomm�e DURAND Sylviane. Une information sera ouverte pour Homicide Volontaire. L� encore, il est d�termin� que cette femme �tait une relation de LOUIS �mile. Ce dernier sera arr�t� et inculp�. Cette affaire est toujours � l'" Instruction " au Parquet d'AUXERRE. Avant d'agir en vertu des diff�rentes r�quisitions effectu�es pour les Juges d'Instruction saisis pour l'affaire du " cadavre de ROUVRAY ", les enqu�teurs avaient remarqu� un �l�ment troublant. En effet, plusieurs autres femmes disparues dans la r�gion d'AUXERRE ou plus particuli�rement de VILLEFARGEAU, non seulement �taient de la DDASS comme la jeune RENAULT. M. et DURAND Sylviane mais en plus avaient un physique plus ou moins commun, particuli�rement avec DURAND Sylviane. Des recherches pr�liminaires seront effectu�es sur leurs disparitions qui restent encore des plus suspectes. L� encore, il est �tabli que ces femmes avaient des relations avec LOUIS �mile. Devant cet �tat de faits, et hors les investigations dans le cadre de l'affaire DURAND Sylviane, LOUIS �mile n'est pas entendu pour ne pas empi�ter sur l'instruction ouverte. Toutefois, ces femmes sont recherch�es activement � l'�chelon national par l'interm�diaire des unit�s de recherches, aussi bien aux listes �lectorales que aux diff�rentes Caisses de S�curit� Sociale ou allocations familiales ; aucune ne sera d�couverte. �tant toutes de la DASS et majeures au moment de leur disparition (sauf RENAULT. M.) des recherches dans l'int�r�t des Familles seront demand�es par des membres de leurs familles l�gitimes ou naturelles, elles s'av�reront �galement infructueuses. Puis, en de nombreuses reprises, des articles de recherches seront ins�r�s dans le journal l'Yonne R�publicaine (les int�ress�es ayant disparues sur AUXERRE). L� encore non seulement aucune nouvelle d'elles n'a �t� obtenue, mais aucune personne de leur entourage dit les avoir revues. Devant cette situation, nous avons pu d�terminer lors d'investigations, apr�s avoir inform� M. Le Substitut du Procureur de la R�publique � Auxerre (M. STILINOVIC), donc, que les femmes suivantes sont disparues : RENAULT Martine, 19/02/63 � AUXERRE, disparue comme d�j� indiqu� en 1979.

LEMOINE Fran�oise, 01/12/48 � Chablis (89), disparue d�but 1975, alors qu'elle occupait apparemment une chambre lou�e par LOUIS �mile au " NIKI-BAR " � Auxerre. LEMOINE Bernadette, 22/11/58 � Tonnerre (89), disparue en 1977 ; aurait �t� vue en compagnie de LOUIS �mile ou l'aurait fr�quent� avant sa disparition � AUXERRE ou sa r�gion. DEJUST Madeleine, 01/10/55 � St-ROMAIN-LE-PREUX (89), disparue en juillet 1977, entre AUXERRE et VILLEFARGEAU alors qu'elle devait prendre le car normalement conduit par LOUIS �mile. WEIS Jacqueline, 07/08/52 � ESCH-SUR-ALZETTE (Luxembourg), disparue � AUXERRE le 04/04/1977 alors qu'elle �tait plac�e chez les �poux LOUIS �mile � VILLEFARGEAU. Ce dernier, cens� emmener cette jeune femme � la gare d'AUXERRE pour qu'elle se rende � AVALLON par le train, fait savoir � son �pouse au retour qu'elle aurait " louper " le train et qu'il aurait laiss� WEIS J. � la Gare. Il ne fournira jamais d'autre explication et cette jeune fille ne sera jamais revue. GRAS Chantal, 19/01/59 � PARIS, 14e, dispara�t subitement le 22/04/1977 en revenant de l'�cole. Elle part sans autre pr�paration d�s son retour de l'�cole de chez sa nourrice � VILLEFARGEAU pour se diriger vers AUXERRE � pied, elle ne sera jamais revue et n'a pas �t� vue dans le village. Le soir vers 21 heures, LOUIS �. est aper�u par le fr�re nourricier de la jeune fille alors qu'il se dirige �galement vers AUXERRE avec sa voiture. D�s les investigations effectu�es lors de la d�couverte du cadavre de DURAND Sylviane, les personnes susnomm�es ont �t� inscrites au Fichier des personnes recherch�es � l'�chelon National sous les Fiches n� : " P. J 8102436 GN 89 � 8102441 GN 89, elles n'ont jamais �t� contr�l�es ou signal�es. D�but 1982, nous apprenons qu'une certaine BOULANGER Jocelyne, 05/09/53 � AUXERRE, aurait �t� vue avec LOUIS �. dans les ann�es pr�c�dentes. Cette personne s'est pr�sent�e spontan�ment � nos services et, verbalement fait savoir qu'elle a �t� la ma�tresse de l'int�ress� qui avait un comportement tout � fait anormal envers elle. Il l'emmenait dans une cabane et s'adonnait � des actes " sado-masochistes " sur elle. Devant ces r�v�lations, elle a �t� entendue officiellement dans le cadre de l'information concernant l'affaire DURAND. S. �galement la m�re de cette personne sera entendue, cette derni�re ayant fait savoir que LOUIS �. s'�tait vant� qu'il " N'�TAIT PAS G�N� DE TRANSPORTER DES CADAVRES DANS SA VOITURE ". Notre Commandant de Compagnie a eu des comptes rendus au fur et � mesure du d�roulement de l'enqu�te.

II. ENQU�TE

Monsieur le Substitut du Procureur de la R�publique d'Auxerre (M. STILINOVIC), donc inform� des faits ci-dessus nous a prescrit d'effectuer une enqu�te et d'�tablir un PV de renseignements judiciaires. A plusieurs reprises toutes les unit�s de Recherches de la Gendarmerie ont �t� saisies de v�rifications portant sur les femmes pr�cit�es, aucune trace d'existence de l'une d'elles n'a �t� d�tect�e. Les recherches ont port� �galement dans les milieux de la prostitution aussi bien par l'interm�diaire d'organismes de Police que de Gendarmerie ; l� encore aucune des susnomm�es n'a �t� connue ou d�couverte. Toutefois, il est � remarquer que lors de l'arrestation de LOUIS �mile le 28/12/1981 dans le cadre de l'affaire du cadavre de DURAND Sylviane, l'int�ress� avait reconnu aux enqu�teurs dans une enqu�te pr�liminaire parall�le avoir un comportement bizarre et avoir eu des attouchements de nature sexuelle sur les filles de la DASS confi�es � sa concubine de l'�poque (Mme BINOCHES Gilberte). Les fillettes n'avaient que 8 ans et, de plus l'int�ress� avait �galement eu des rapports complets avec une autre fille de moins de 15 ans confi�e �galement � Mme BINOCHES. Ces affaires ont fait l'objet du PV 1949/1981 de notre unit� et a �t� jug�e depuis. Ces faits confirment le comportement anormal de LOUIS �mile qui s'est toujours trouv� dans l'environnement imm�diat des femmes disparues souvent presqu'en sa pr�sence. Mis � part la disparition de RENAULT Martine mineure, les autres n'avaient jamais �t� officiellement signal�es et �taient en plus pratiquement inconnues des services publics. Cet �t� de faits est tout � fait similaire avec la disparition de DURAND Sylviane qui n'avait pas �t� non plus signal�e, son mari �tait en prison et, c'est justement pendant cette p�riode qu'elle avait �t� vue � plusieurs reprises avec LOUIS �. C'est justement cette fr�quentation de LOUIS �. qui a permis d'identifier le corps de DURAND S. et de d�couvrir la disparition des 6 autres femmes qui se trouvaient donc dans l'environnement de cet homme, apr�s avoir �t� " ses ma�tresses ". Plusieurs personnes avaient �t� entendues dans l'enqu�te pour l'affaire DURAND Sylviane au sujet des disparitions des autres susnomm�es avant l'identification de cette derni�re. Leurs auditions ont �t� adress�es au Juge d'Instruction d'AUXERRE dans le cadre de l'information. Il s'agissait de : DELAGNEAU Simone, ex-�pouse LOUIS - PATAILLE Jean - THIBAULT G�rard - GUGNOLLE Christian (maire de Villefargeau) - BONEFILLE Roger - MEERAT Marcel - MICHAT Jacqueline - LEGER Madeleine �p. LEMOINE (actuellement d�c�d�e) - BINOCHES Gilberte (concubine de LOUIS �.). De nombreuses personnes seront entendues verbalement pour la pr�sente affaire, elle confirmeront la disparition des susnomm�es. Les personnes suivantes ont �t� entendues officiellement :

GUYOT Gis�le, �p. VATANT (pi�ce 2). Elle se souvient qu'un chauffeur de car, " de Bourgogne " (Rapides), avait amen� il y a quelques ann�es une nomm�e LEMOINE Fran�oise aux Ets DAVIGNON pour qu'elle travaille. Elle logeait dans une chambre vers les " RAPIDES DE BOURGOGNE ". LOUIS que la d�clarante reconna�t sur photos amenait LEMOINE F. au travail, puis un matin elle n'est pas venue au travail, sans pr�venir, ils ne l'ont jamais revue. GUIMARD Annie, �p. BOYER (pi�ce 3), elle se souvient de la disparition de RENAULT Martine, �l�ve au " S. E. S " de la " Noue " � AUXERRE. Les jours pr�c�dant sa disparition, cette �l�ve avait confi� � des camarade comme � elle, qu'elle devait rejoindre sa m�re qu'elle ne connaissait pas avec un chauffeur de car. Elle ne fabulait pas et semblait avoir dit la v�rit�. METHRY Mauricette, �p. BULCOURT (pi�ce 4), au mois de juillet 1977, DEJUST Madeleine qui �tait plac�e chez elle, est partie le matin ver 7 heures � bord de la voiture de M. LOUIS chauffeur de car (chose normale hors p�riode scolaire). Elle n'avait emmen� aucune affaire suppl�mentaire et rien dit de sp�cial. Elle devait normalement revenir le soir comme d'habitude vers 19 ou 19 h 30 � bord donc de la voiture de M. LOUIS. Mais, elle n'est pas revenue. La d�clarante et son �poux l'ont cherch�e infructueusement. Cette " fugue " avait �t� signal�e � la Gendarmerie et � la DASS mais la jeune DEJUST �tait majeure et, rien ne permettait des recherches officielle. Justement ce soir l�, LOUIS �. ne s'est pas pr�sent� comme pr�vu � la gare routi�re pour emmener les autres clients. Son �pouse contact�e par les �poux BULCOURT ne savait pas o� �tait son mari qui n'�tait pas rentr� non plus. Mme BULCOURT ne nous apprend rien d'autre sur cette disparition, mais pr�cise que le comportement de LOUIS �. �tait bizarre ; d'autant plus qu'une autre jeune fille de 17 ans, plac�e � VILLEFARGEAU �galement, Chantal (GRAS), qui prenait �galement le car ou montait dans la voiture de LOUIS �. dans les m�mes conditions de DEJUST M. a disparu dans les m�mes circonstances en revenant un soir de l'�cole. La d�clarante termine en pr�cisant que depuis que LOUIS �. n'est plus chauffeur de car � VILLEFARGEAU, il n'y a plus de disparition. PREAU Ren�e, veuve MAUDIER (pi�ce 5) ; confirma la disparition de GRAS Chantal qui �tait en nourrice chez elle, en 1977, dans les m�mes conditions que DEJUST Madeleine, elle est partie sans emmener d'affaires. Elle �tait majeure, aucune autre mesure n'a �t� prise. D'apr�s Mme MAUDIER, elle a du partir avec quelqu'un qu'elle connaissait. En ce moment l�, M. LOUIS rendait visite � M. MAUDIER qui �tait malade. Cette jeune femme n'a jamais �t� revue. POTEAU Monique, �p. GRABOWSKI (pi�ce 6), �tait tenanci�re d'un bar-h�tel le " NIKI-BAR " � AUXERRE. Elle connaissait LEMOINE Fran�oise, elle lui fut pr�sent�e par LOUIS �. pour femme de m�nage. Ce dernier r�cup�ra les affaires de LEMOINE F. qui n'�tait pas revenue dans sa chambre, il disait savoir o� �tait cette femme. SUIRE Daniel, directeur-adjoint du " S. E. S " o� RENAULT M. �tait �l�ve (pi�ce 7) ; Martine avait une l�g�re d�ficience intellectuelle, pas capable d'organiser une fugue. Elle avait confi� � une surveillante (Mme GUIMAR, �p BOYER, P. 3) le mardi (veille de sa disparition) que le lendemain, elle allait voir sa m�re avec le chauffeur du car scolaire qui devait l'emmener. CASSEDANE Nadine, �p. HENAULT, (pi�ce 8), elles �taient avec RENAULT M. dans la m�me section. Elle ne lui avait rien confi�. Mais, Martine �tait d�vergond�e et n'aurait pas h�sit� � aller � un rendez-vous avec un homme mari�. GAILLARD Isabelle, nourrice officielle de GRAS Chantal (pi�ce 9). Cette jeune fille �tait s�rieuse et n'avait pas envie de fuguer. Elle �tait confi�e la semaine � Mme MAUDIER, celle-ci a expliqu� la disparition de Chantal. La vraie m�re de Chantal venait la voir chez Mme MAUDIER, c'est M. LOUIS �., chauffeur de car qui m'emmenait. Chantal parlait fr�quemment de LOUIS �. � ses parents nourriciers, elle �tait intime avec lui ? ? ? Lors de sa disparition, Chantal �tait majeure. Toutes les affaires de cette derni�re ont �t� ramen�es par les �poux MAUDIER avec M. LOUIS �. Cette disparition de Chantal n'est pas normale. Apr�s avoir fait le point avec son concubin, la d�clarante dit qu'ils ont conclu et pens� que LOUIS �. n'�tait pas �tranger " � cette disparition " ? ? ? Nota : A l'issue de sa d�claration, Mme GAILLARD nous a exhib� la veste-gilet qui appartenait � GRAS Chantal, et remise par LOUIS �. lui-m�me lorsqu'il a ramen� les affaires en compagnie des �poux MAUDIER. Entendue � nouveau verbalement, Mm veuve MAUDIER maintient formellement que toutes les affaires de Chanbtal �taient dans des sacs ou cartons, qu'aucun v�tement ne se trouvait en vrac ainsi dans la voiture � LOUIS. Ce d�tail lui a paru �trange. Il est � noter �galement que cette derni�re personne n'a jamais �t� spontan�e � chacune de nos visite et semble �tre nettement g�n�e par notre enqu�te. Elle �tait amie au temps du vivant de son �poux, comme lui, avec M. LOUIS �. MARCEAU Gaston, fr�re nourricier de LEMOINE Fran�oise, (pi�ce 10), celle-ci fr�quentait leur famille comme une vraie. Elle revenait chez eux de temps en temps. La derni�re fois, elle est arriv�e sans pr�venir en taxi, elle semblait se cacher, elle venait de quitter un emploi aux abattoirs d'Auxerre dans une triperie (ETS DAVIGNON). On sentait qu'elle se cachait de quelqu'un. Elle est rest�e environ un mois. Puis sa m�re naturelle (d�c�d�e actuellement) est arriv�e accompagn�e de LOUIS �. Ils venaient la chercher ; mais elle ne voulait pas les suivre ? ? ? Elle avait peur de cet homme ? ? ? Elle n'est mont�e dans la voiture de LOUIS �. pour partir sur insistance de ce dernier. Elle n'est jamais revenue, pourtant elle venait les voir, m�me avec sa fille. L'impression de cette famille nourrici�re est qu'elle semblait fuir ce chauffeur de car (LOUIS �.) MICHAT Jacqueline, directrice de la Maison d'Enfants d'o� est partie RENAULT Martine avant de dispara�tre (pi�ce 11). Elle a quitt� cet �tablissement sans aucun motif. Il ne s'agissait pas d'une fugue, mais d'une disparition �trange. Elle avait dit la veille au " S. E. S " qu'elle fr�quentait qu'elle allait voir sa m�re (qu'elle ne connaissait pas) avec M. LOUIS. Justement, des gar�on de la Maison d'Enfants qui jouaient dans le bois � proximit� ont rencontr� M. LOUIS �. Il disait chercher son chien. Le d�part de RENAULT M. �tait pr�m�dit� ave la complicit� d'une autre personne, elle ne cessait de parler de M. LOUIS. Le passage de ce dernier � ce moment l� vers le foyer est troublant ? ? ? DELAGNEAU Simone, ex-�pouse LOUIS (pi�ce 12), WEIS Jacqueline a disparu alors qu'elle �tait plac�e chez elle par la DASS. C'est son ex-�poux LOUIS �. le dernier � l'avoir vue. Il l'a emmen�e � la gare d'AUXERRE depuis VILLEFARGEAU o� ils habitent pour qu'elle prenne le train pour se rendre � AVALLON. En effet, la jeune fille avait trouv� un emploi en cette derni�re ville et normalement s'�tait rendue avec LOUIS �. la semaine d'avant voir ses futurs employeurs. Mais, Mme DELAGNEAU a appris ensuite qu'ils ne s'�taient jamais pr�sent�s comme ils l'avaient indiqu�. En revenant d'AUXERRE, LOUIS �. a dit � son �pouse que WEISS J avait rat� son train, mais qu'il l'avait laiss� � la gare. Une carte postale de la ville d'AVALLON, mais post�e � AUXERRE est arriv�e chez eux le lendemain, elle semblait avoir bien �crite par la jeune fille. Elle �tait l�g�rement attard�e mentale et, il faillait la surveiller. La DASS au courant avait dit qu'elle " �tait majeure ". Quant aux autres, Mme DELAGNEAU, div LOUIS dit que LEMOINE Bernadette �tait venue chez elle avec son �poux GAY-PARA, ils cherchaient son mari. Puis ensuite, alors que celui-ci vivait d�j� avec Mme LEMENOREL, GAY-PARA s'est pr�sent� � nouveau chez Mme LOUIS en disant que son mari savait o� �tait sa femme. Lors de la disparition de RENAULT Martine, LOUIS �. s'�tait pr�sent� vers son ex-�pouse et lui avait demand� de dire qu'il �tait avec elle l'apr�s-midi de la disparition de cette jeune fille. Puis, il a demand� � nouveau une nouvelle fois de dire cet �tat de faits cette fois-ci en pleurant. La d�clarante trouve cela " �trange ". Si bien que lors de la disparition de DEJUST Madeleine, elle s'est rendue aux " RAPIDES DE BOURGOGNE " pour avoir des explications de son ex-�poux. Il lui a dit que celle-ci �tait partie parce que M. BULCOURT couchait avec elle ? ? ? Durant l'orientation de l'enqu�te et, LOUIS �mile �tant cit� pratiquement par toutes les personnes entendues, �tant de plus impliqu� voire inculp� dans l'affaire de la d�couverte du cadavre de DURAND Sylviane, nous n'avons non seulement pas voulu faire d'investigations le concernant, mais avons cess� les auditions officielles par �crit des autres personnes vues ensuite. M. Le Substitut, inform� ce cette orientation de nos investigations, nous prescrit d'�tablir un " RENSEIGNEMENT JUDICIAIRE " et de transmettre au Parquet le dossier. Les personnes suivantes seront ensuite contact�es et entendues verbalement :

Mme FRIZON Odette, 21, rue Sous-Murs - Auxerre. Elle a connu une Fran�oise (LEMOINE) qui travaillait avec elle chez DAVIGNON. Elle mangeait avec elle les " midi ". Elle fr�quentait un chauffeur des " RAPIDES DE BOURGOGNE ", nomm� LOUIS, il venait la chercher les soirs et parfois la ramenait les matins. Elle avait une chambre dans un caf� et avait une fille chez ses parents. M. DAVIGNON Paul, abattoirs d'AUXERRE. A employ� LEMOINE Fran�oise en d�cembre 1974 et Janvier 1975. Est partie subitement. Lui a demand� de lui adresser sa paie restant due chez ses anciens parents nourriciers vers V�ZELAY. Il avait remarqu� que l'�criture et la composition de la lettre ne ressemblaient pas � la personnalit� de LEMOINE F. LEMOINE Ginette, �p. PLUMEL, entr�e 8, porte 4, HLM Bd de Montmain � CHABLIS. Se souvient que sa m�re lui avait dit que sa s�ur Fran�oise venait souvent � CHABLIS en compagnie d'un chauffeur de car des RAPIDES DE BOURGOGNE, un certain LOUIS Michel. N'a jamais revu Fran�oise ou son autre s�ur Bernadette, qui ont pourtant toutes les deux des enfants, cela est �trange, les enfants ont �t� abandonn�s ainsi. LEMOINE Paulette, 14, rue V. Hugo � CHABLIS. N'a jamais revu ses s�urs Fran�oise et Bernadette depuis plusieurs ann�es. A appris que Fran�oise aurait v�cu avec LOUIS Michel, chauffeur de car aux RAPIDES DE BOURGOGNE. A �galement appris par une personne dont elle ne se souvient pas, que ses s�urs Fran�oise et Bernadette auraient v�cu ensemble dans la m�me chambre lou�e par LOUIS qui les fr�quentait. GAY-PARA J-Pierre, 8, all�e de Champlin, les Vauviers � AUXERRE. LEMOINE Bernadette �tait son �pouse. Elle a disparu en 1977, environ 6 mois apr�s la naissance de leur fils Xavier. Il pense qu'elle a du partir avec un certain DUBOIS Lionel avec qui elle aurait v�cu. Il ne l'a jamais revue. Il avait remarqu� qu'un chauffeur de car, LOUIS, sortait avec elle et lui donnait de l'argent en disant qu'il �tait son cousin. Elle a du " aller avec " mais il semble qu'elle avait v�cu avec ce DUBOIS avant de dispara�tre. THIBAULT G�rard, 7, rue Cochois AUXERRE. �tait plac� en m�me temps que GRAS Chantal chez Mme MAUDIER � VILLEFARGEAU. Avait vu Chantal un mercredi soir avant sa disparition dans la voiture de LOUIS �. Avait d�j� d�pos� pour l'affaire du cadavre de ROUVRAY. Chantal est partie en rentrant de l'�cole. Il a m�me �t� surpris de vois passer LOUIS �. justement ce soir l� ver 21 heures avec sa voiture, il se dirigeait vers AUXERRE, m�me direction prise par Chantal. LANOE Olivier, 8, all�e de la Col�mine, 4e, appartement �ducatif � AUXERRE. Se trouvait � la Maison de l'Enfance � " Montmer�y ", mais ne se souvient pas tellement du passage de LOUIS �. le jour de la disparition de RENAULT L. �tait trop jeune (11 ans) dit se souvenir de rien.

III. CL�TURE

De l'enqu�te effectu�e, il ressort que malgr� les recherches actives, les femmes objet de l'enqu�te sont bien disparues. Elles �taient toutes anciennes pupilles de la DASS. Elle n'ont absolument jamais �t� revues. Toutes ont tout abandonn� laissant leurs affaires, voire m�me leurs enfants (pour les s�urs LEMOINE) alors qu'elles s'en occupaient encore. Quant aux quatre autres, elles ont disparu pratiquement de VILLEFARGEAU. Il est certain que pour les six connues officiellement, elles se trouvaient toutes dans l'environnement de LOUIS �mile. Ces circonstances sont �tranges, d'autant plus que la d�couverte du cadavre de DURAND Sylviane, disparue donc dans des conditions identiques aux autres, amenait une fois de plus les enqu�teurs vers LOUIS �.

Nous faisons parvenir, selon les instructions re�ues la pr�sente proc�dure �tablie en deux exemplaires, directement � M. Le Procureur de la R�publique � AUXERRE.

FAIT ET CLOS � AUXERRE, le 23 juin 1984.
L'O. P. J.

�2003 L'investigateur - tous droits r�serv�s