Cabinet du Pr�sident
Conseiller technique
Le 26 octobre 1982
NOTE
� l'attention de Monsieur le Pr�sident de la R�publique
O B J E T : Situation en CORSE.
La situation en CORSE devient au fil des jours de plus en plus pr�occupante. En dehors des explosions qui finissent, par leur nombre, par ne plus attirer l'attention (560 depuis le d�but de l'ann�e), un autre �l�ment entre en ligne de compte qu'il est important de bien mesurer.
En effet, jusqu'� ce jour, la population touch�e par cette vague d'attentats �tait surtout d'origine continentale. Or, depuis quelques temps, on assiste en particulier dans la CORSE DU SUD � une vague d'attentats dirig�e contre des CORSES. Cette situation mobilise l'opinion contre ce qu'elle appelle la carence des pouvoirs publics. Aussi, faut-il s'attendre dans les jours � venir � la fois sur le plan des d�clarations, mais surtout sur le plan de l'action � une agitation de la population.
Il semble en effet d'apr�s nos informations qu'� la suite de nombreuses r�unions, regroupant les plus d�termin�s pour agir, nous nous retrouvions assez rapidement face � des situations tr�s graves d'auto-d�fense : les gens se proposant d'engager eux-m�mes une lutte arm�e contre le F.L.N.C. Ceci est un �l�ment vraiment nouveau, modifiant totalement les donn�es en CORSE et n�cessitant dans la lutte contre le terrorisme local des r�sultats rapides.
Le 27 octobre 1982
Cependant, la faiblesse des structures polici�res en moyens d'informations ne peut permettre, en d'�tat actuel des choses, un r�sultat rapide. De plus, l'�tat d'esprit des diff�rents services de police est tel qu `ils ne sont pas mobilis�s face � ce probl�me, car ils ont le sentiment qu'au niveau des interpellations, qu'ils pourraient �ventuellement effectuer, le suivi judiciaire soit al�atoire.
Il conviendrait donc, gr�ce aux renseignements dont dispose actuellement le groupe d'action mixte du Conseiller technique, qui peut permettre d'envisager si on le d�cide dans les jours qui viennent des actions importantes, d'�laborer une politique nette pour la CORSE.
En effet, si, gr�ce � ces renseignements, on peut supposer que les diff�rents services de police ne demanderont qu'� intervenir, ceci ne sera en fait obtenu que s'ils ont l'assurance que le suivi judiciaire sera effectif. Dans le cas contraire, malgr� le travail fait par le groupe d'action mixte, l'op�ration n'aura qu'un but limit� dans le temps et le probl�me se posera � nouveau assez rapidement.
Le Chef d'escadron PROUTEAU
|
|