Un richissime homme d'affaires allemand, tr�s li� � l'ex chancelier allemand Helmut Kohl et surtout, son �pouse Hannelore, qui s'est suicid�e le 6 juillet 2001. Un "accident" mortel sur fond de financement occulte de la CDU, de services secrets omni pr�sents et de relents de l'affaire Elf. Des r�v�lations exclusives, longtemps avant son d�c�s, sur ce personnage intrigant, dans " L'investigateur ", o� Hoener se disait en danger de mort. Une mort suspecte qui n'int�resse juges et enqu�teurs en coulisses. Comme s'il ne fallait pas trop en d�couvrir. R�cit et r�v�lations.
Au mois de mars 2001, les lecteurs de " L'investigateur " furent les seuls � pouvoir apprendre ce que la presse fran�aise, puis allemande, divulguera quatre mois plus tard : " CANNES : L'un des financiers occultes de la CDU, un certain H�ner, vient d'�tre retrouv� mort dans sa superbe propri�t� cannoise. L'homme d'affaires immens�ment riche �tait r�put� pour se balader avec des attach�-case remplis de billets de banque et d'alimenter par des versements officiels les comptes en banque de fondations proches de la CDU allemande, aurait fait une mauvaise chute dans l'escalier de sa maison. Or, H�hner a d�j� fait l'objet de plusieurs attaques ou interventions brutales par le pass� et craignait depuis l'�clatement de l'affaire ELF et de ses ramifications allemandes, pour sa vie. L'homme aurait eu certainement des choses � dire et �tait, selon nos informations, sur le point de parler. Plusieurs millions de marks ont atterri sur les comptes des fondations Hannelore Kohl et ZNS aux fins de rejoindre ensuite les comptes de la CDU par un savant m�canisme financier. Selon des sources g�n�ralement bien inform�es, H�hner aurait �galement �t� � une certaine �poque l'amant de Mme Kohl. "
LE CARNET SECRET DE MONSIEUR HOENER
La mort de Diethelm Ho�ner � Cannes en janvier de l'an 2001 �tait donc pass�e inaper�ue et si " L'investigateur ", qui est lu dans les r�dactions et dont le site internet est tr�s visit� par les confr�res, n'avait lanc� la nouvelle, il y a fort � parier que l'affaire serait rest�e enterr�e � jamais. "Le Parisien" avait finalement relanc� le sujet en soulignant que ce proche d'Helmut Kohl, qui connaissait bien le volet allemand de l'affaire Elf, pouvait en d�ranger certains. Se sentant menac�, il aurait m�me �crit ses craintes dans un m�morandum, raconta " Le Parisien ", qui dit d'ailleurs d�tenir un carnet secret accusateur de Hoener.
" L'investigateur " s'est laiss� expliquer la teneur de ce carnet par le journaliste du " Parisien ", Laurent Valdigu�, qui se refuse � le communiquer � la Justice ou � d'autres organes de presse.
Laurent Valdigu� : C'EST UN DOSSIER ROUGE contenant dix " documents " class�s confidentiels. Deux ans avant sa mort suspecte, le milliardaire allemand Diethelm H�ener avait remis � des proches quelques copies de ce dossier, " au cas o� il lui arriverait quelque chose ". La lecture de ce " m�morandum ", dont nous d�tenons un exemplaire, d�montre que Diethelm H�ener se sentait bel et bien en tr�s grand danger. Motif de son inqui�tude ? Le d�tournement d'une partie de l'aide allemande � la Russie au lendemain de la chute du mur de Berlin, et une �ventuelle op�ration d'espionnage industriel aux Etats-Unis. Un sujet explosif. Le milliardaire allemand, proche d'Helmut Kohl, avait alert� la CIA d�s 1995. " Le programme Rho ".
Le " document 1 " du m�morandum est un texte de 33 pages. Diethelm H�ener y raconte les coulisses de ses activit�s financi�res. Au d�but des ann�es quatre-vingt, il d�cide d'investir sur le march� am�ricain. "J'entreprenais un programme d'investissement dans des compagnies de haute technologie d�veloppant des ordinateurs, de m�me que dans des soci�t�s de biotechnologies qui s'appr�taient � d�velopper de nouvelles th�rapies. " L'homme d'affaires rep�re aux Etats-Unis, notamment en Californie, des petites entreprises qui d�butent. Il ach�te ainsi des actions de Compaq, la marque d'ordinateurs, ou d'Acuson, entreprise sp�cialis�e dans l'imagerie m�dicale, ou de Lotus Developpement, qui va mettre au point le logiciel Lotus. Pour son " programme ", Diethelm H�ener a cr�� le groupe Rho Management et dissimule ses investissements derri�re des " trusts " anonymes. Prudent, il limite � 35 % ses prises de participation dans les soci�t�s am�ricaines " pour �viter les craintes protectionnistes d'expropriation �trang�res de la technologie am�ricaine ". Il fait fortune. Les d�tournements d'argent entre l'Allemagne et la Russie. " En 1990, en liaison avec la r�unification allemande, et pour aider la Russie dans ses efforts de transformation, l'Allemagne a transf�r� 44 milliards de dollars � la Russie. " H�ener , d�s 1995, �crit qu'" une partie importante de ces r�serves ont �t� vol�es ". " Au lieu de d�poser les deutsche Mark � la banque centrale allemande, la banque centrale de Russie les a transf�r�s en Suisse. De la Suisse, l'argent fut transf�r� aux �les Ca�mans et a disparu ", �crit-il. Comment d�tient-il ces informations explosives ? Proche des milieux financiers dans l'entourage imm�diat d'Helmut Kohl, ami de Karl Otto Poehl, le pr�sident de la Bundesbank, Diethelm H�ener pourrait parfaitement d�tenir ces informations de sources " directes ". Dans son m�morandum, il cite � plusieurs reprises l'affaire " Aldrich Aimes ", du nom de cet agent de la CIA pay� par Moscou via la Suisse. Il cite aussi des informations qui lui auraient �t� remises � l'�poque par le capitaine Barril, ancien de la cellule de s�curit� de l'Elys�e sous Fran�ois Mitterrand. Espionnage industriel � grande �chelle. Que sont devenus les fonds allemands d�tourn�s de Russie ?
Dans le " document 5 " de son rapport, Diethelm H�ener avance une explication : " Mon amie a �t� contact�e par un homme qui m'�tait totalement inconnu et qui lui demande si j'accepterais de m'occuper de certains fonds d'investissements d'origine suisse. Les personnes derri�re ces fonds �taient int�ress�es par des investissements en mati�re de biotechnologies... Ils pensaient que j'�tais le plus qualifi� pour cela. " Diethelm H�ener s'informe de l'origine de l'argent. " Il m'a �t� r�pondu que ces fonds appartenaient en fait � un groupe d'investisseurs comprenant un ancien Premier ministre russe et s'�levaient � 100 millions de dollars. " L'homme d'affaires suppose ainsi que les d�tenteurs des capitaux russes envol�s ont cherch� � " utiliser le fil conducteur Rho " pour investir dans l'�conomie am�ricaine. Selon lui, ces investissements avaient pour but secret d'effectuer " une op�ration d'espionnage � grande �chelle ". Autrement dit, H�ener soup�onnait des Russes de vouloir mettre la main sur les entreprises de pointe am�ricaines, afin de d�couvrir certains proc�d�s en mati�re de biotechnologie ou d'informatique. La CIA alert�e. D�s 1995, Diethelm H�ener alerte les services secrets am�ricains au plus haut niveau. Via un officiel am�ricain, membre du gouvernement Clinton, William B. Bader, il obtient rendez-vous avec le patron de la puissante CIA et commence � r�diger les notes de son " m�morandum ". Ce sont ces textes, r�unis ensuite dans ce dossier rouge, qui r�sument toute l'op�ration : une affaire de milliards de dollars entre l'Allemagne, la Russie et les Etats-Unis. Le plus �tonnant aujourd'hui est de constater qu'en 1999, quatre ans apr�s les premiers �crits de Diethelm H�ener , un audit du Fonds mon�taire international (FMI) a confirm� l'existence de d�tournements d'une partie de l'aide internationale � Moscou. En tombant de l'escalier de sa villa, Diethelm H�ener a-t-il �t� rattrap� par ses r�v�lations ?
LES NOUVELLES REVELATIONS DE " L'INVESTIGATEUR "
Beaucoup de raisons pour qu'un homme se " suicide " ! Hoener, dans le voisinage duquel habitait � Cannes un certain Dieter Holzer, l'agent secret allemand par qui ont transit� les centaines de millions de francs de l'argent de la corruption d'Elf dans l'affaire Leuna-Minol et dans la villa duquel Mme Kohl venait lui rendre visite de temps en temps, �tait �galement tr�s li� � l'ancien chef de l'administration de la chancellerie allemande, Schmidtbauer. Des contacts tr�s r�guliers ont eu lieu entre le patron des services secrets allemands Schmidtbauer et Hoener.
Des versements de la part de Hoener ont �galement eu lieu :
-sur le compte priv� d'Hannelore Kohl pour le montant d'un million de Deutschmark en d�cembre 1992
-� la centrale de la CDU via Baader aux Etats-Unis. Les montants sont consid�rables, mais le total vers� reste impr�cis.
Une note blanche des Renseignements G�n�raux fran�ais et en possession de " L'investigateur ", pr�cise d'ailleurs : " une personnalit� allemande proche de Schmidt-Bauer, qui r�side en France, dans le Sud, et qui est un ancien conseiller financier du pr�sident de la Budesbank P�hl, � vir� un million de $ (DM ?), sur le compte personnel, priv�, de Hannelore Kohl. C'�tait arrang� par Schmidt-Bauer. C'�tait arriv� avant qu'elle cr��e sa fondation avec William Baader, l'Am�ricain. La personnalit� allemande en question a re�u une m�daille allemande, il y a un mois, au consulat d'Allemagne � Marseille ".
Diethelm Hoener en savait trop. Comme par exemple que beaucoup d'argent en rapport avec Elf - Leuna - Minol est pass� sur les comptes d'une filiale bancaire dirig�e par un ami d'Helmut Kohl : l'agence de Kassel de la Dresdner Bank et Bernd Fahrholz, aujourd'hui l'un des patrons de cette banque � Francfort. Quand Fahrholz re�ut sa promotion francfortoise, il emmena, sur ordre de Helmut Kohl, les dossiers d�licats de Leuna avec lui � Francfort et les y classa strictement confidentiels et exclusivement g�r�s par le chef, c'est � dire Fahrholz (" Chefsache "). Une bonne partie des documents disparus dans la chancellerie allemande et concernant Leuna, subsiste dans les coffres de la Dresdnerbank et de Bernd Fahrholz
De quoi est finalement vraiment mort, dans sa fastueuse villa de Cannes en janvier 2001, le milliardaire allemand Diethelm Ho�ner qui �tait un proche d'Helmut Kohl? Sa chute, t�te premi�re du haut d'un escalier de sa r�sidence-forteresse sur la C�te d'Azur, a-t-elle �t� purement accidentelle ou sciemment provoqu�e pour �liminer un homme qui en savait long - sinon trop - � propos de dossiers internationaux explosifs? Notamment sur le volet allemand de l'affaire Elf... Certaines zones d'ombre appel�es � �tre clarifi�es par les investigations compl�mentaires subsistent. Celles-ci ont �t� men�es par les enqu�teurs cannois du SIR (Service d'investigations et de recherches), apr�s l'ouverture d'une information par un magistrat grassois, le juge Coutton. Selon une source proche de l'enqu�te, �crivit l'AFP, il subsiste des zones d'ombres au sujet de cette chute dont a �t� victime un homme d'une soixantaine d'ann�es jouissant d'une immense fortune (environ un milliard de francs fran�ais), en bonne sant� apparente mais tr�s fatigu� moralement. En fait, tr�s seul et angoiss�.
Cette angoisse Diethelm H�ener aurait ce soir-l� pu chercher � la tromper avec quelques verres d'alcool de trop. Ce qui aurait pu contribuer � sa perte d'�quilibre au moment o� il rejoignait sa chambre en �tage. Les constatations polici�res initiales n'excluent pas d'autres sc�narios, consid�r�s n�anmoins "comme peu cr�dibles" par certains des enqu�teurs cannois, toujours en charge du dossier de cette mort �trange. Encore que Hoener n'�tait pas buveur, mais effectivement tr�s apeur�, comme nous avons pu nous en rendre compte, au printemps 2000, lors d'une visite dans sa maison. Pour assurer sa protection de tous les instants dans sa villa cannoise "La Fleuri�re", avenue de Vallauris - une r�sidence actuellement estim�e � 150 millions de francs fran�ais -, le milliardaire angoiss� n'avait vraiment pas l�sin� sur les moyens. Il avait fait appel aux plus m�diatiques sp�cialistes fran�ais en mati�re de protection rapproch�e.. Il avait dot� sa villa d'un �quipement sophistiqu� en d�tecteurs, cam�ras et projecteurs lui assurant une s�curit� digne d'un bunker. Ce qui n'avait pas nui pourtant au confort et � la d�coration d'une propri�t� de r�ve pour laquelle il avait investi plus de 200 millions de francs, le seul parc accueillant 3 000 roses et 130 oliviers.
Or, comme Hoener r�v�le dans son carnet secret comment de "fortes sommes d'argent auraient �t� d�tourn�es d'Allemagne sur fond de bagarres entre services secrets", les policiers fran�ais envisagent qu'il a pu �tre victime d'une main meurtri�re dans son inviolable r�sidence cannoise.
La vid�osurveillance �tait d�branch�e. Le parquet de Grasse, alert� par le premier rapport de police, a ouvert une information judiciaire pour "recherche des causes de la mort ". Selon un premier rapport m�dical, la position du corps ne semblerait pas "compatible " avec la chute effectu�e. Quelqu'un aurait-il " pouss� " l'homme d'affaires du haut de son escalier ? C'est ce que cherche � d�m�ler le juge de Grasse, Jean Coutton. " Ce qui est b�te, soupire un des anciens amis de Diethelm H�ener, c'est que la nuit de sa mort, le magn�toscope des cam�ras de s�curit� n'enregistrait pas. "
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