Le boycott universitaire d'Isra�l continue
L'appel au boycott lanc� par les conseils d'administration d'universit�s fran�aises prend l'allure d'une v�ritable campagne orchestr�e de mani�re nationale. Un communiqu� du minist�re de l'�ducation nationale la jugeait pourtant " inopportune ". Le Premier ministre la condamnait. Il n'emp�che. Comme dop�e cette campagne men�e par les �l�ments les plus radicaux des militants pro-palestiniens, gagne du terrain. : Montpellier III-Paul Val�ry, notamment, a vot� une motion de boycott . Tout avait commenc� avec la d�cision de Paris VI le 16 d�cembre 2002 qui exc�dait ses comp�tences. *Elle n'est pas admissible. Le gouvernement la condamne avec force. Elle ne correspond en rien � nos orientations. Nous souhaitons au contraire d�velopper les relations bilat�rales avec Isra�l et la coop�ration avec les universit�s �trang�res. "
Le Conseil d'administration de l'Universit� Paul Val�ry (Montpellier III) vient d'adopter une motion de boycott : " L'occupation isra�lienne des territoires de Cisjordanie et de Gaza rend impossible l'activit� d'enseignement sup�rieur et de recherche de nos coll�gues palestiniens et interdit aux �tudiants de poursuivre leurs �tudes. De plus, la fermeture de trois universit�s palestiniennes, dont celle de Bir Zeit, avec laquelle d'Universit� Paul Val�ry a une convention de collaboration, participe directement d'une politique de repr�sailles. Dans ces conditions, le renouvellement de l'accord d'association Union europ�enne-Isra�l, en particulier en mati�re de recherche, constituerait un soutien � la politique actuelle de l'�tat isra�lien et serait en contradiction avec l'article 2 de cet accord En cons�quence, le Conseil d'administration de l'Universit� Paul Val�ry demande que le renouvellement de l'accord d'association Union europ�enne-Isra�l soit subordonn� au r�tablissement du fonctionnement normal des institutions scolaires et universitaires palestiniennes et que cet accord soit alors �tendu aux universit�s et organismes de recherche palestiniens. ".
Le vote a �t� quasi-unanime : 25 voix pour et une abstention. Deux administrateurs n'ont pas pris part au vote. � Montpellier I, en revanche, aucune motion n'a �t� pr�sent�e lors du Conseil d'administration qui s'est tenu apr�s.
� Grenoble, le texte vot� par le Conseil d'administration de l'Universit� Pierre Mend�s France a �t� invalid�. Le quorum n'avait pas �t� atteint. La motion pourrait �tre r�examin�e lors de la r�union du Conseil d'administration du mois de f�vrier. N�anmoins, le texte allait dans le m�me sens.
Toujours � Grenoble, � l'Universit� Joseph Fourier (Grenoble I), la motion n'a pas �t� pr�sent�e. Le maire socialiste de Grenoble, Michel Destot, et les d�put�s de l'Is�re, le socialiste Andr� Vallini et l'UMP Richard Cazenave avaient exprim� leur d�sapprobation.
� Rennes I, une motion devait �tre pr�sent�e la semaine derni�re. Le pr�sident de l'universit� s'y est oppos�.
� Cr�teil, une motion devrait �tre pr�sent�e ce 31 janvier
� Saint-Denis, o� la motion doit �tre bient�t pr�sent�e, la pr�sidence de l'universit� s'est associ�e � l'invitation � la conf�rence donn�e par l'universitaire isra�lien d'extr�me gauche Emmanuel Farjoun. Cette conf�rence a �t� organis�e par L'Union juive fran�aise pour la paix, qui soutient les motions de boycott.
� Paris VI Jussieu, une deuxi�me motion a �t� adopt�e lundi 27 janvier. Elle �tait pr�sent�e par le pr�sident de l'universit�, Gilbert B�r�ziat. Elle affirme " mesurer la vague d'�motion par sa motion du 16 d�cembre 2002 et par la lecture qui en a �t� faite ". Le texte de M. B�r�ziat se propose " de lever toute ambigu�t� et d'�viter toute interpr�tation erron�e de sa position. " Par cons�quent, il " affirme son opposition � tout moratoire ou boycott dans les relations entre universit�s et universitaires ; demande que dans le cadre de la pr�paration de son sixi�me programme-cadre de recherche et de d�veloppement, le contrat d'association entre l'Union europ�enne et l'�tat d'Isra�l soit ren�goci� pour �tre �tendu � la partie palestinienne (�), demande � l'Union europ�enne de veiller au respect par toutes les parties de l'ensemble des clauses du contrat (�) "
Ce texte a �t� adopt� par 39 voix pour, 5 contre, 1 abstention et 3 refus de vote. Par contre l'annulation de la motion de boycott vot�e en d�cembre 2002 a �t� repouss�e par 34 voix contre 2. Une personne s'est abstenue et 11 ont refus� de prendre part au vote.
Le Collectif contre le boycott " regrette que les Conseils d'administration de l'universit� Paris VI, ainsi que ceux de l'universit� Paul Val�ry de Montpellier et de l'universit� Pierre Mend�s France de Grenoble, qui ont vot� des motions similaires, aient laiss� transformer l'institution universitaire en tribune pour quelques-unes ".
Du c�t� pro-palestinien on se r�jouit bruyamment : Le Comit� Jussieu de Solidarit� avec les Universit�s palestiniennes (r�dacteur de la motion du 16 d�cembre) assure que le Conseil d'administration de Paris VI a rejet� " massivement une tentative d'intimidation ". Le communiqu� estime qu' " en d�pit d'un lourd climat d'hyst�rie, de mensonges et de menaces adress�es depuis des semaines aux membres du Conseil d'administration ", la tentative d'abroger la motion du 16 d�cembre " a subi un cuisant �chec ". Le Comit� Jussieu de Solidarit� avec les Universit�s palestiniennes consid�re que la motion du 16 d�cembre " a donn� lieu � une s�rie de commentaires erron�s et calomnieux ". Aussi se f�licite-t-il de l'adoption du texte propos� par le pr�sident B�r�ziat. Le communiqu� se termine par un appel � continuer les propositions de motions anti-isra�liennes : " Encourag� de voir que l'�thique universitaire a pr�valu (�), le Comit� Jussieu de Solidarit� avec les Universit�s palestiniennes invite tous ses coll�gues, dans tous les �tablissements universitaires de France (�) � tout mettre en �uvre pour que les plus hautes autorit�s fran�aises et europ�ennes prennent leurs responsabilit�s, et imposent au gouvernement isra�lien le respect des Droits de l'Homme, en cessant d'occuper la Palestine ".
Proche-orient info, un site pro-isra�lien attire � juste titre l'attention de ses visiteurs sur l'importance de l'attitude des pr�sidents d'universit�. " � chaque fois qu'ils se donnent la peine de faire un travail d'explication p�dagogique aupr�s des membres de leur conseil d'administration, les tentatives des partisans du boycott �chouent. C'est ce qui s'est produit � Rennes et � Paris VII. Les pr�sidents de ces universit�s s'appuient sur l'article 3 de la loi Savary qui r�git l'enseignement public. Cet article stipule que l'enseignement public doit rester libre toute emprise religieuse ou politique. Les pr�sidents expliquent aussi que les conseils d'administration des universit�s ne sont pas comp�tents pour se prononcer sur des questions de politique internationale. Alors que la d�termination des partisans du boycott ne semble pas faiblir, les pr�sidents d'universit� sont plus que jamais en premi�re ligne. " � suivre� 1/2/03
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