CRESSON ENFIN INCULPEE POUR SES TRICHERIES DE 1999!

L'enqu�te de Jean Nicolas, en 1998-1999, avait abouti � la chute non seulement de Cresson, mais de la Commission Santer tout enti�re

Le 11 janvier 2001, "L'investigateur" r�v�lait, en commun avec VSD dans un article sign� Jean Nicolas, que le juge d'instruction belge Jean-Claude Van Espen allait inculper Edith Cresson pour faux en �criture. Le 18 janvier, sous le titre LE JUGE VAN ESPEN PRET POUR L'INCULPATION D'EDITH CRESSON, nous r�v�l�mes : Edith Cresson est inqui�te et il y a de quoi. Ses agissements en tant que commissaire europ�en � Bruxelles viennent de la rattraper, car la Justice belge a enclench� la vitesse sup�rieure dans le cadre des poursuites concernant directement l'ancien Premier ministre. Nous sommes en mesure de r�v�ler qu'Edith Cresson est actuellement pr�venue (statut judiciaire pr�c�dant la mise en examen) en Belgique d'" utilisation abusive de pi�ces et de documents faisant l'objet d'une enqu�te pour faux et usage de faux en �critures " avec la circonstance aggravante de l' " utilisation des faux en �criture devant notamment le comit� des experts ind�pendants ( les cinq sages qui, avant la chute de la Commission le 15 mars 1999, devaient enqu�ter sur les fraudes et actes de n�potisme des commissaires), avec intention dolosive. " En d'autres termes : Edith Cresson, qui sera convoqu�e dans les prochaines semaines par le juge d'instruction bruxellois Jean-Claude Van Espen, ne le sera pas � titre de t�moin, mais bel et bien de pr�venu avec une tr�s forte probabilit� de se faire inculper (mettre en examen) lors de cette audition pour, entre autre, " avoir particip� � de fausses prestations et � de faux payements dans le cadre de l'embauche de Ren� Berthelot.", son ami dentiste.

Quatre ans apr�s le scandale qui avait conduit � la d�mission collective de la Commission europ�enne, l'ex-Premier ministre fran�ais Edith Cresson a �t� rattrap�e par la justice belge qui vient de l'inculper notamment de "faux en �criture, usage de faux et prise ill�gale d'int�r�t". Mme Cresson, poursuivie pour des faits remontant � l'�poque o� elle �tait commissaire europ�en, entre 1995 et 1999, a re�u la semaine derni�re une lettre recommand�e du juge d'instruction Jean-Claude Van Espen lui notifiant les chefs d'inculpation retenus contre elle, a indiqu� mardi le porte-parole du parquet de Bruxelles, Jos Colpin. "Quelques collaborateurs" de Mme Cresson ont �t� inculp�s pour les m�mes motifs, a-t-il ajout�. Certains d'entre eux ont en outre �t� inculp�s de "corruption", a pr�cis� le porte-parole.

Ayant re�u la notification de son inculpation, Mme Cresson peut d�sormais avoir acc�s au dossier et pr�parer ainsi sa d�fense, a soulign� M. Colpin. Le dossier a �t� transmis � la section financi�re du parquet de Bruxelles, qui pourra "�ventuellement demander le renvoi de Mme Cresson et de ses collaborateurs devant le tribunal correctionnel", a-t-il ajout�. Mme Cresson avait une nouvelle fois r�fut� en janvier dernier les accusations port�es contre elle. "Je ne vois pas tr�s bien ce que l'on peut me reprocher", avait-elle dit au journal fran�ais Le Figaro, en ajoutant qu'elle avait demand� au pr�sident Jacques Chirac "la protection de la R�publique".

Mme Cresson faisait l'objet d'une enqu�te de la justice belge dans le cadre d'une plainte d�pos�e d�but 1999 par l'eurod�put�e belge Nelly Maes. Cette plainte avait �t� jug�e recevable dans la mesure o� les faits reproch�s � Mme Cresson ont �t� commis en Belgique. Mme Cresson, qui �tait commissaire � l'Education et � la Recherche, est notamment soup�onn�e d'avoir fait b�n�ficier d'un emploi de complaisance en 1996 et 1997 un ami proche, son ancien dentiste Ren� Berthelot, d�c�d� depuis. Edith Cresson avait �t�, de mai 1991 � avril 1992, Premier ministre du pr�sident fran�ais Fran�ois Mitterrand.

La plainte de l'eurod�put�e belge contre Mme Cresson concernait le cas de Ren� Berthelot mais aussi des fraudes suppos�es li�es � la gestion du programme europ�en de formation professionnelle Leonardo. Le montant global des salaires fictifs vers�s � Ren� Berthelot avait �t� estim� � quelque 150.000 euros.

A la suite cette plainte, la Commission europ�enne avait lev� en f�vrier 2000 l'immunit� dont b�n�ficiait Mme Cresson, � la demande du juge d'instruction bruxellois qui d�sirait l'entendre comme t�moin. L'affaire Cresson avait d�stabilis� la Commission dirig�e par le Luxembourgeois Jacques Santer, qui avait �t� finalement contrainte � la d�mission collective en mars 1999 par le Parlement europ�en. Dans le cadre de sa propre enqu�te, la Commission europ�enne a demand� en janvier dernier � Mme Cresson de lui fournir des explications "en r�ponse aux all�gations selon lesquelles elle aurait viol� ses obligations pendant son mandat de commissaire".

Selon un porte-parole de la Commission, la lettre demandant ces explications n'a toutefois �t� adress�e que la semaine derni�re � Mme Cresson, qui a d�sormais deux mois pour y r�pondre. Si les explications de Mme Cresson sont jug�es insatisfaisantes, la Cour europ�enne de justice (CEJ) pourrait �tre saisie. Celle-ci aurait alors la possibilit� de lui supprimer sa retraite de commissaire europ�en, soit "quelques milliers d'euros" par mois, selon le porte-parole de la Commission. Dans le cadre de la m�me affaire, la Commission a engag� contre huit fonctionnaires europ�ens des proc�dures, qui se poursuivent pour sept d'entre eux, le huiti�me ayant �t� blanchi.

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