LE RAPPORT DE L'INSPECTEUR GENERAL ET CHEF DE LA DIVISION NATIONALE ANTI-TERRORISTE AU JUGE JEAN-LOUIS BRUGUIERE
* Francois SANTONI n� le 6 juin 1960 � AJACCIO nationalit� fran�aise demeurant chez Anna NATALI lieu-dit "Andriaccia" � AULLENE (Corse-du-Sud), mis en examen le 10 juillet 1997 des chefs d'extorsion de fonds, association de malfaiteurs en vue de commettre des actes de terrorisme, toutes infractions commises � titre principal ou connexe avec une entreprise terroriste, par monsieur Jean-Louis BRUGUIERE, Premier vicepr�sident charg� de l'instruction au tribunal de grande instance de PARIS, et assist� par
* Fran�ois NATALI _
n� le 12 mai 1957 � RABAT (Maroc)
nationalit� fran�aise
directeur de 1"'association syndicale des copropri�taires de l'�le de Cavallo"
(A.S.I.C:)
demeurant � AJACCIO,
* Laurent LUCCIONI n� le 23 juillet 1972 � BONIFACIO (Corse-du-Sud) nationalit� fran�aise demeurant � BONIFACIO,
* Francois MAESTRATI n� le 28 avril 1964 � LEVIE (Corse-du-Sud) nationalit� fran�aise demeurant � FIGARI (Corse-du-Sud),
* Jos�-Pierre PACINI n� le 13 d�cembre 1962 � AJACCIO, nationalit� fran�aise demeurant � FIGARI,

de contr�ler l'exploitation des installations immobili�res de l'extr�me sud de 1a Corse et plus particuli�rement celles implant�es sur l'�le de Cavallo � BONIFACIO (Corse-du-Sud). Les investigations entreprises ont en effet �tabli que, si la demande de remise de fonds d�nonc�e par * Pier LuiGI VIGNUZZI n� le 7 avril 1950 � ROME (Italie) nationalit� italienne g�rant de la "Compagnie Commerciale de Cavallo" demeurant � ROME, exig�e par Fran�ois SANTONI au nom de "son mouvement" lors d'une rencontre orchestr�e par Fran�ois MAESTRATI au mois d'ao�t 1995 � l'auberge "U Libecciu" � PIANOTOLLI CARDARELLO (Corse-du-Sud) n'avait pas �t� honor�e, l'emploi d'activistes du "F.L.N.C.historique" avait �t� impos� � l'homme d'affaires italien par Fran�ois NATALI, mat�rialisant ainsi l'existence du racket.

En effet, l'analyse des d�positions de Pier Luigi VIGNUZZI enregistr�es le 30 mai 1997, faisait appara�tre que celui-ci avait subi aux mois de juillet et octobre 1996, de la part de Fran�ois SANTONI, directeur commercial de la soci�t� coop�rative ouvri�re de production "Bastia-Securita", des menaces d'atteinte aux biens immobiliers, sous condition d'employer des salari�s de cette entreprise sur le site de l'�le de Cavallo � BONIFACIO (Corse-du-Sud). Contraint de s'ex�cuter, Pier Luigi VIGNUZZI avait consenti � contracter avec cette soci�t� de surveillance au mois d'ao�t 1996 et pour les prestations fourmes, une facture non r�gl�e � ce jour d'un montant de 60 000 francs lui avait �t� pr�sent�e.

Malgr� d'autres menaces exerc�es � son encontre et une entrevue du 16 au 18 septembre 1996 � R01VLE (Italie) avec Fran�ois SANTONI, Pier Luigi VIGNUZZI s'attachait, pour prot�ger les installations de l'�le de Cavallo, les services de la soci�t� italienne de s�curit� "Leon". Les investigations s'orientaient alors vers la personnalit� et les activit�s des employ�s de la soci�t� coop�rative ouvri�re de production "Bastia-Securita" dirig�e par * Jean-Martin VERDI n� le 10 d�cembre 1952 � CASABLANCA (Maroc) nationalit� fran�aise g�rant .. � AJACCIO dont la plupart, membres d"'A Cuncolta Naziunalista", vitrine l�gale du "F.L.N.C.historique", sont connus pour leurs activit�s terroristes au sein de l'ex-" F.L.N.C." (cf proc�s verbaux n� 147/98/1 � 147/98/43). Par ailleurs, lors d'une enqu�te distincte initi�e � l'occasion des perquisitions op�r�es en vertu des dispositions de l'article 706-24 du code de proc�dure p�nale, le 13 octobre 1998 au si�ge de la soci�t� de transports de fonds "Bastia-Securita" � BASTIA (Haute-Corse) et dans ses deux �tablissements secondaires � AJACCIO et � PORTOVECCHIO (Corse-du-Sud), il �tait saisi des armes � feu des 4�me et 5e` cat�gories, sans que le responsable Jean-Martin VERDI n'ait pu justifier de la r�gularit� de ces d�tentions, arguant que l'ill�galit� de la situation r�sultait d'un "conflit d'ordre administratif'.

Les v�rifications financi�res ne permettaient de retrouver, aucune �criture comptable concernant Pier Luigi VIGNUZZI ou la "compagnie commerciale de Cavallo", ni la trace de la facture d'un montant de 60.000 francs pr�sent�e par Fran�ois SANTONI � ce dernier, malgr� la saisie � nouveau d'un document d�couvert lors d'une perquisition op�r�e le 24 octobre 1996 au domicile de Jean-Jacques CANTARA � BONIFACIO (Corse-du-Sud), dans l'enqu�te diligent�e en vertu de votre d�l�gation judiciaire du 5 octobre 1996 relative � l'attentat � l'explosif commis contre la mairie de BORDEAUX (Gironde), sur lequel figurait la mention manuscrite "Bastia Secu 63.336" et au sujet de laquelle Jean-Jacques CANTARA avait expliqu� qu'il s'agissait du prix des prestations de s�curit� r�alis�es sur l'�le de Cavallo au cours de l'�t� 1996. Ces �l�ments tendaient � d�montrer que les activit�s de la soci�t� coop�rative ouvri�re de production "Bastia-Securita" n'�tait qu'une source de financement occulte du groupe terroriste "F.L.N.C.-historique".

*****

Outre l'extorsion de fonds organis�e par Fran�ois SANTONI, des investigations ant�rieures avaient r�v�l� l'emprise du "F.L.N. C.- historique" sur le site de Cavallo et mis en �vidence des infractions financi�res qui avaient donn� lieu � l'ouverture d'une information judiciaire au cabinet de monsieur G�rard EGRON-REVERSEAU, juge d'instruction au tribunal de grande instance de BASTIA (Haute-Corse), lequel avait mis en examen le 12 mars 1995 des chefs d'abus de biens sociaux, faux et usage de faux, pr�sentation de faux bilans, recel, complicit� et plac� sous mandat de d�p�t * Lillo LAURICELLA n� le 25 ao�t 1945 � PALERME (Italie) nationalit� italienne actuellement d�tenu � la maison d'arr�t de ROME (Italie), membre d'une organisation criminelle de type mafieux et relation privil�gi�e d'autonomistes corses du "Mouvement pour l'Autod�termination", dont notamment son leader * Alain ORSONI n� le 27 septembre 1954 � AJACCIO (Corse-du-Sud) nationalit� fran�aise, demeurant � AJACCIO, mais aussi de * Jules FILIPPEDDU n� le 10 f�vrier 1950 � LA MADDALENA ARZACHENAS (Italie) nationalit� fran�aise demeurant � BONIFACIO (Corse-du-Sud), en fuite, recherch� en vertu d'un mandat d'arr�t d�livr� par les autorit�s judiciaires it�liennes.

Au mois d'avril 1997, il �tait appris que la Direction des Investigations AntiMafa (D.I.A.) et la Direction des Investigations G�n�rales et des Op�rations Sp�ciales (D.I.G.O.S.) de ROME (Italie) proc�daient, sur instructions de monsieur Pietro SAVIOTTI, substitut du procureur de la R�publique pr�s le Parquet de ROME (Italie), � une enqu�te sur les activit�s illicites d'une bande de malfaiteurs � caract�re mafieux constitu�e autour de Lillo LAURICELLA et de * Fausto PELLEGRINETTI n� le 22 janvier 1942 � ROME (Italie) nationalit� italienne, en fuite, recherch� en vertu d'un mandat d'arr�t d�livr� par les autorit�s judiciaires italiennes et auxquelles �tait adress�e le 4 juin 1997 une demande d'entraide judiciaire internationale qui restait sans r�ponse. Pour satisfaire une nouvelle demande en date du 13 novembre 1998, les autorit�s italiennes donnaient communication des transcriptions des �coutes t�l�phoniques concernant Lillo LAURICELLA et Pier Lui�i VIGNUZZI, et qui �tablissaient les relations entretenues par Alain ORSONI et Jules FILIPPEDDU avec * L�on Gilles PADOVANI
n� le 18 ao�t 1950 � AJACCIO notaire , demeurant � CORTE (Haute?Corse), associ� de Jules FILIPPEDDU dans la gestion de la soci�t� "Air Transport M�diterran�e" sise a�roport "Taveria" � PROPRIANO (Corse-du-Sud), * Jean-Louis SEATELLI n� le 22 f�vrier 1947 � SAN NICOLAO (Haute-Corse) nationalit� fran�aise, b�tonnier de l'ordre des avocats du barreau de BASTIA (Haute-Corse) demeurant � BASTIA, fr�re de Georges SEATELLI, malfaiteur de droit commun ayant appartenu au gang dit de "la brise de mer", abattu le 24 ao�t 1998 alors qu'il se trouvait � la terrasse de l'�tablissement baln�aire � l'enseigne "Le Pinetto" � BASTIA (Haute-Corse), par deux hommes coiff�s de cagoules et non identifi�s � ce jour, * Jean-Baptiste LANTIERI n� le 18 novembre 1948 � BONIFACIO (Corse-du-Sud) m�decin maire de la commune de BONIFACIO demeurant � BONIFACIO, * Antoine NIVAGGIONI dit "Gennaro" n� le 23 juillet 1961 � AJACCIO (Corse du Sud) nationalit� fran�aise restaurateur demeurant � AJACCIO (Corse du Sud), homme de confiance d'Alain ORSONI, connu des services de police pour sa participation � des affaires criminelles de droit commun.

Afin de d�terminer la nature des relations entretenues par les susnomm�s avec les "mafieux", il �tait sollicit� des autorit�s italiennes
- d'une part, la commuuiication des copies des bandes audiomagn�tiques des surveillances techniques et les transcriptions des conversations enregistr�es lors des interceptions t�l�phoniques et �coutes domiciliaires, susceptibles d'int�resser la pr�sente enqu�te,
- d'autre part, de proc�der � l'interrogatoire de Lillo LAURICELLA d�tenu � la maison d'arr�t de ROME (Italie).

En r�ponse � ces demandes, les autorit�s judiciaires italiennes communiquaient d'une part, les copies des bandes audiomagn�tiques des surveillances techniques et les transcriptions des conversations intercept�es concernant Lillo LAURICELLA, Jules FILIPPEDDU et Pier Luigi VIGNUZZI.

L'examen de ces transcriptions permettait de constater que Lillo LAURICELLA, ses associ�s italiens - dont la plupart sont d�tenus en Italie - et .Jules FILIPPEDDU, avaient entrepris des op�rations financi�res sur l'�le de Cavallo � BONIFACIO (Corse-du-Sud) destin�s � blanchir des fonds provenant des activit�s illicites de la mafia sicilienne comme l'exploitation des machines � sous ou encore le trafic de produits stup�fiants entre l'Am�rique latine et l'Europe.

Il ressortait �galement de ces surveillances techniques que Lillo LAURICELLA et Jules FILIPPEDDU �taient confront�s � des probl�mes inh�rents � la personnalit� de Pier Luigi VIGNUZZI, g�rant de fait de la "compagnie commerciale de Cavallo", qui refusait de se plier aux exigences financi�res impos�es par les nationalistes corses omnipr�sents sur l'�le. Dans ce contexte, Lillo LAURICELLA avait tent� vainement � plusieurs reprises de convaincre Pier Luigi VIGNUZZI de cesser de d�poser des plaintes contre Fran�ois SANTONI et ses "hommes de main". Par la suite et pour �viter la destruction � l'explosif de ses biens, Pier Luigi VIGNUZZI s'�tait assur� les services de vigiles affili�s � un autre mouvement nationaliste "Corsica Viva" constitu� le 24 mars 1996 � la suite d'une scission au sein du "Mouvement pour l'Autod�termination".

Par ailleurs, la lecture des transcriptions des conversations �chang�es entre Lillo LAURICELLA et Jules FILIPPEDDU a mis en exergue leur projet d'acquisition d�s 1997 de la caserne "Montlaur" � BONIFACIO (Corse-du-Sud) afin de la transformer en un complexe h�telier et d'y installer un casino. Malgr� les d�marches entreprises aupr�s de la "mission pour la r�alisation des actifs immobiliers" du minist�re de la d�fense � PARIS, leur projet avortait � la suite de la d�cision par cet organisme de vendre par adjudication.

Pour r�aliser leur programme d'investissement en Corse, Lillo LAURICELLA et Jules FILIPPEDDU b�n�ficiaient de l'assistance du notaire de CORTE (Haute-Corse) L�on Gilles PADOVANI, de Jean-Louis SEATELLI, avocat au barreau de BASTIA (Haute-Corse) et de Jean-Baptiste LANTIERI, maire de BONIFACIO (Corse-du-Sud).

Le 14 avril 1998, il �tait permis d'assister � ROME (Italie) � l'interrogatoire de Lillo LAURICELLA lors duquel il s'expliquait sur les investissements qu'il avait entrepris sur l'�le de Cavallo, sur le projet avort� d'achat de la caserne "Montlaur" � BONIFACIO (Corse-du-Sud) et sur ses relations avec les autonomistes corses. Jusqu'en 1991 Lillo LAURICELLA avait organis� la promotion immobili�re sur l'�le de Cavallo � BONIFACIO sans jamais rencontrer de difficult�s r�elles car il avait pr�alablement n�goci� son implantation avec Alain ORSONI.

Pour s'assurer la tranquillit� il avait m�me nomm�, un proche d'Alain ORSONI au poste de directeur de 1"'association syndicale des copropri�taires de l'�le de Cavallo" (A.S.I.C.) * Francois NATALI n� 1e 12 mai 1957 � RABAT (Maroc) nationalit� fran�aise demeurant � AJACCIO. Au cours des ann�es 1991 et 1992, apr�s la scission intervenue au sein de 1'ex"F.L.N.C.", les biens immobiliers de l'�le de Cavallo �taient gravement endommag�s ou d�truits � l'explosif et Lillo LAURICELLA y voyait l� des mesures de r�torsion � la suite de son refus de c�der � des demandes de remise de fonds au profit de la branche de l'ex"F.L.N.C." oppos�e � Alain ORSONI, le "F.L.N.C.?historique". Malgr� une relative accalmie des actions terroristes, Lillo LAURICELLA c�dait ses biens au mois de f�vrier 1994 � * Ernesto PREATONI n� le 16 juin 1942 � GARBAGNATE (Italie) nationalit� italienne homme d'affaires suspect� d'appartenir � une bande mafieuse demeurant � TALLINN (Estonie). Soucieux d'instaurer un climat de paix sur l'�le afin de poursuivre la construction des villas, Ernesto PREATOM rencontrait des repr�sentants du "F.L.N.C.historique" qui lui r�clamaient le versement d'un "imp�t r�volutionnaire" d'un montant de six millions de francs. Ernesto PREATONI informait la presse des menaces exerc�es sur lui, provoquant ainsi la col�re des dirigeants de cette organisation clandestine qui le condamnaient � mort. Aussit�t, le promoteur italien abandonnait son projet de rachat des biens immobiliers sur l'�le de Cavallo ce qui conduisait Lillo LAURICELLA � les proposer � Pier Luigi VIGNUZZI. Avant de s'engager, ce dernier s'assurait que les nationalistes n'�taient pas hostiles � son implantation et � la fin du mois d'ao�t 1995 il rencontrait Fran�ois SANTONI qui lui r�clamait en �change de la protection de son organisation un "don" de six millions de francs, qu'il acceptait de faire.

Ainsi, au mois de septembre 1995, persuad� d'avoir obtenu des garanties de "neutralit� locale", Pier Luigi VIGNUZZI achetait, en usant du nom de son �pouse, les parts sociales de Lillo LAURICELLA et devenait administrateur de la "compagnie de d�veloppement des �les Lavezzi pour l'am�nagement de Cavallo" (C.O.D.I.L.).

Toutefois, Pier Luigi VIGNUZZI ne versait pas la somme r�clam�e par Fran�ois SANTONI mais il employait localement ses s�ides.

Au mois de mars 1997, Pier Luigi VIGNUZZI mettait � profit l'incarc�ration de Fran�ois SANTONI, impliqu� dans la tentative d'extorsion de fonds au pr�judice de monsieur Jacques DEWEZ, pr�sident directeur g�n�ral de la soci�t� anonyme "D.S. Investissement", gestionnaire du complexe golfique de Sp�rone � BONIFACIO, pour d�noncer lui aussi le racket exerc� � son encontre par Fran�ois SANTONI et le "F.L.N. C.?historique". En repr�sailles, les employ�s corses des soci�t�s g�r�es par Pier Luigi IGNUZZI et pour la plupart sympathisants de Fran�ois SANTONI arr�taient l'approvisionnement des chantiers sur l'�le de Cavallo, et ce � l'initiative de * Dominique ROSSI dit "Nicou" n� le 17 septembre 1946 � BONIFACIO, nationalit� fran�aise employ� de la "compagnie commerciale de Cavallo" demeurant " � BONIFACIO. Afin de d�bloquer la situation, Pier Luigi VIGNUZZI demandait le 3 juin 1997 �
* Gianluca BELLINI ,
n� le 15 juillet 1975 � ROME (Italie)
nationalit� italienne
g�rant de la soci�t� � responsabilit� limit�e "Cavallo Evolution"
demeurant � ROME,
de convaincre Dominique ROSSI de faire cesser le conflit et de lui remettre les cl�s de la p�niche assurant la navette entre la Corse et l'�le de Cavallo. Dans le m�me but, Pier Luigi VIGNUZZI priait �galement son interlocuteur de solliciter l'intervention de * Nikolas BIZZIO n� le 27 ao�t 1936 � PIACENZA (Italie) nationalit� italienne vice-pr�sident de 1"'association syndicale des copropri�taires de l'�le de Cavallo" (A.S.I.C.) demeurant � MONTE-CARLO (principaut� de Monaco), sous la menace de d�noncer aux autorit�s judiciaires fran�aises ses activit�s de trafiquant d'armes. Au cours de cette conversation, Pier Luigi VIGNUZZI d�signait un certain "FAYARD" comme commanditaire d'un attentat perp�tr� en 1989 par le groupe d'Alain ORSONI et �voquait l'existence d'un trafic d'explosifs auquel auraient particip� les surnomm�s "Piccinu" et "Pinu" ainsi qu'une autre figure embl�matique du "F.L.N.C.historique"

* Don Quilicus GUISEPPI dit "D�fi�" n� le 20 janvier 1936 � FIGARI (Corse-du-Sud) nationalit� fran�aise terrassier demeurant � FIGARI. La mauvaise politique de gestion de Pier Luigi VIGNUZZI le conduisait � �tre en manque de tr�sorerie et � ne plus pouvoir rembourser les cr�dits contract�s aupr�s de Lillo LAURICELLA et estim�s � ce jour � huit millions de francs.

A ce propos, Lillo LAURICELLA �tait interrog� sur les �coutes ordonn�es par les autorit�s italiennes et dont les transcriptions avaient �t� communiqu�es en vertu de d�l�gations judiciaires internationales. Ainsi, concernant les propos enregistr�s le 1" septembre 1997 dans les locaux de la soci�t� "C.VI.P. commercio italiano" � ROME (Italie), Lillo LAURICELLA r�futait l'interpr�tation selon laquelle il se serait plaint de "la volont� politique de faire �chouer toutes les op�rations � Cavallo, risquant ainsi la mise en faillite de la compagnie de d�veloppement des �les Lavezzi" et aurait "mis en cause le r�le du pr�fet". Selon lui, il signifiait � ses associ�s que la promotion de l'�le de Cavallo ne pouvait se poursuivre qu'� condition de respecter les d�cisions du pr�fet et des instances administratives. De fait, ses propos �taient critiques � l'�gard de Pier Luigi VIGNUZZI et non du pr�fet de la Corse du Sud. Lillo LAURICELLA ajoutait qu'il voulait en r�alit� convaincre ses associ�s de racheter la "compagnie de d�veloppement des �les Lavezzi pour l'am�nagement de Cavallo" (C.O.D.I.L.) � Pier Luigi VIGNUZZI et reprendre les n�gociations avec les autorit�s pr�fectorales pour que soient renouvel�s les permis de construire frapp�s d'annulation pour "construction tardive". Quant � la r�union du 9 juin 1997 � SANTA-TERESA-DI-GALLURA (Sardaigne), Lino LALTRICELLA affirmait �tre intervenu � la demande de Pier Luig VIGNUZZI pour qu'il use de son influence aupr�s de son ami Jean-Baptiste LANTIERI, maire de BONIFACIO (Corse-du-Sud) qui aurait refus� tout compromis et l'aurait invit� � se mettre en conformit� avec les d�cisions administratives. Par ailleurs, Lillo LAURICELLA s'expliquait sur ses relations avec certains autonomistes corses :

- au d�but des ann�es 1980, ses fr�quents voyages en Corse du Sud l'avaient conduit � rencontrer r�guli�rement Jules FILIPPEDDU dans son restaurant "La Caravelle" � BONIFACIO (Corse-du-Sud) mais aussi � sympathiser avec le maire de cette commune JeanBaptiste LANTIERI et son cousin
* Antoine LANTIERI, n� le 3 f�vrier 1951 � AJACCIO (Corse-du-Sud) nationalit� fran�aise h�telier demeurant � BONIFACIO,

-en 1996, Jules FILIPPEDDU avait propos� � Lillo LAURICELLA et � Fausto PELLEGRINETTI ainsi qu'�
* Ernesto VITA n� 1e 11 d�cembre 1952 � PALERME (Italie) nationalit� italienne d�tenu � la maison d'arr�t de ROME (Italie), et
* Andrea BERTECCO n� le 26 janvier 1952 � MILAN (Italie) nationalit� italienne. demeurant � ROME (Italie),

d'investir dans l'achat de la caserne "Montlaur" � BONIFACIO (Corse-du-Sud). Jules FILIPPEDDU et Andrea BERTECCO s'�taient rendus � la "mission pour la r�alisation des actifs immobiliers" du minist�re de la d�fense � PARIS pour faire une offre d'achat d'un montant de dix-huit millions de francs mais ils y avaient appris que la vente se ferait par adjudication. Fausto PELLEGRINETTI avait quant � lui fait intervenir le cabinet immobilier "Manfredi" de MILAN (Italie) pour qu'il dresse un projet de constitution de zone d'am�nagement concert�e (Z.A.C), auquel il n'�tait pas donn� suite ce qui conduisait Fausto PELLEGRINETTI et ses associ�s � ne pas se porter acqu�reurs.

En ce qui concerne l'intervention de L�on Gilles PADOVANI, notaire � CORTE (Haute-Corse) et Jean-Louis SEATELLI, avocat au barreau de BASTIA (Haute-Corse), Lillo LAURICELLA pr�cisait que dans ce dossier le. r�le du premier s'�tait limit� � la r�daction d'actes et celui du second � �tre son conseil, ce qu'il �tait d'ailleurs depuis 1995.

Puis, Lillo LAURICELLA reconnaissait avoir connu Marcel LORENZONI en 1990 alors qu'il �tait un membre influent de la "Cuncolta". Ce dernier dirigeait la soci�t� � responsabilit�. limit� "Producteurs de Porcs Corses Associ�s" (P.P.C.A.) et avait sollicit� Lillo LAURICELLA pour qu'il l'introduise aupr�s de soci�t�s italiennes sp�cialis�es dans l'�levage porcin. Ce dernier l'avait alors pr�sent� dans une soci�t� � PARME (Italie), int�ress�e par l'installation d'unit�s d'�levage en Corse.

Lillo LAURICELLA ignore si ce projet avait eu une suite car il n'avait plus revu Marcel LORENZONI depuis leur voyage � PARME (Italie). Toutefois, il se souvenait que lors de sa premi�re rencontre avec Marcel LORENZONI � l'a�roport de Campo dell'Oro � AJACCIO (Corse-du-Sud), ce dernier �tait accompagn� d'un jeune professeur de l'universit� de CORTE (Haute-Corse).

Enfin, interrog� sur ses relations avec Alain ORSONI, Lillo LAURICELLA restait tr�s �vasif mais d�clarait n�anmoins avoir employ� en 1994 et pendant huit mois son fr�re St�phane ORSONI dans son restaurant "La Cigale" � MIAMI (Etats-Unis) car, en raison des luttes internes au sein de l'ex?" F.L.N. C.", ils avaient �t� oblig�s de quitter la Corse o� leur vie �tait menac�e.

Les recherches et v�rifications entreprises ont d�montr�, outre l'extorsion de fonds organis�e par Fran�ois SANTONI -au nom du "F.L.N.C.-historique" sous le couvert de son emploi au sein de la soci�t� coop�rative ouvri�re de production "Bastia-Securita" - au pr�judice de Pier Luigi VIGNUZZI, pr�sident de l'association syndicale des copropri�taires de l'�le de Cavallo, des relations avec des membres d'une organisation mafieuse dont notamment Lillo LAURICELLA, pr�d�cesseur de Pier Luigi VIGNUZZI � la t�te de la "compagnie commerciale de Cavallo", lequel semble s'�tre appuy� pour faire perdurer ses activit�s frauduleuses sur L�on Gilles PADOVANI, notaire � CORTE (Haute-Corse), Jean-Louis SEAT'ELLI avocat au barreau de BASTIA (Haute-Corse), Jean-Baptiste LANTIERI, maire de BONIFACIO (Corse-du-Sud).

L'inspecteur g�n�ral

R. MARION

le 3 septembre 1999


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