Marion n'a jamais cach� qu'il �tait partisan de traquer l'information dans les rangs des voyous pour mettre � genoux ceux qu'il estime �tre les vrais ennemis : les terroristes
Ces annexes sont celles qui concluaient le rapport de Roger Marion sur le grand banditisme et plus particuli�rement sur la " Brise de mer ". Le nombre de personnees impliqu�es dans des affaires sur une ann�e est proprement sid�rant : 98. Et celui des personnes recherch�es plus encore : 55. Il faut pr�ciser que sur ce total d'environ 150 personnes beaucoup ont perdu la vie ces deux derni�res ann�es lors de r�glements de compte.

L'autre point �tonnant est le m�lange des patronymes qui semblent indiquer qu'en Corse des personnes de toutes origines participent � la d�linquance. Mais on trouve tr�s peu de noms � consonnances maghr�bines. La grande masse des d�linquants sont souvent des Corses. Ce rapport avait donc �t� envoy� au minist�re de l'Int�rieur pour contrer celui de Jacques Legras le procureur g�n�ral de Corse. Les deux hommes se ha�ssaient bien que tous les deux d�testaient le pr�fet Bonnet. Mais deux conceptions se heurtaient : Roger Marion n'avait jamais cach� ses " sympathies " pour des membres de la Brise-de-Mer � qui il avait rendu un fier service en retirant leurs noms de la circulaire du grand banditisme. Aujourd'hui il para�t d'ailleurs acquis que les autres noms retir�s de cette circulaire ne l'ont �t� que pour enrober le magistral cadeau fait aux grands voyous bastiais dont une majorit�, il ne faut pas l'oublier �taient impliqu�s dans le casse de l'Union des Banques Suisses et dont certains ont replong� r�cemment pour une affaire d'extorsion de fonds visant un entrepreneur de la r�gion ajaccienne. Marion n'a jamais cach� qu'il �tait partisan de traquer l'information dans les rangs des voyous pour mettre � genoux ceux qu'il estime �tre les vrais ennemis : les terroristes. C'est une conception d'autant plus curieuse que les nationalistes se sont suffisamment balanc�s entre eux pour ne pas avoir besoin des voyous. Mais Marion d�j� esp�re avoir des informations sur Yvan Colonna. Il pense que celui-ci a b�n�fici� de l'aide de voyous (cf note Marion � Brugui�res). Il joue donc sur deux tableaux. Legras au contraire par le truchement de son rapport (mis en ligne r�cemment) veut d�montrer qu'il faut restaurer l'image de l'�tat et de la justice. Il a mis en marche un pool d'investigations �conomiques dont d'ailleurs les r�sultas seront d�risoires. Mais enfin sa vision du r�le de la police est plus d�mocratique que celle de l'ancien chef de l'anti-terrorisme devenu num�ro 2 de la police judiciaire et de la police criminelle. C'est pourquoi il joint ces deux annexes. Il faut tenir compte du mot du flic relevant avec fiert� le " bon travail " effectu� par la police. Et c'est objectivement vrai.

Ces deux annexes n'ont jamais �t� reproduites. Le rapport Marion date donc de la fin juin 2000 mais sa teneur ne commencera � �tre connu qu'un an plus tard et il n'avait jamais �t� publi� avant l'Investigateur. Or dans ce rapport le procureur Legras se plaint que Roger Marion ne lui ait pas communiqu� son propre rapport sur la Brise de Mer et sur la voyoucratie corse en g�n�ral. L'Investigateur en a d�j� publi� le texte intitul� par l'Investigateur " rapport de Marion sur la Brise de Mer " mais en fait d�sign� comme un rapport sur la criminalit� organis�e en Corse. Et pour faire bonne mesure, il ajoute ces deux annexes qui sont extr�mement exaustives.

Un an plus tard, Roger Marion retirait certains des noms qu'il mettait dans son rapport ou plut�t il demandait au responsable du SRPJ d'Ajaccio, le commissaire Francis Choukroun, de retirer les noms de la circulaire. Le procureur Legras ne semble s'�tre indign� que du retrait de Jean-J� Colonna mais paraisssait particuli�rement ignorant de la grande criminalit� bastiaise. Dans son rapport il se plaint m�me du manque de coop�ration du commissaire Marion qui pr�tend ne jamais avoir �crit de document.


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