* 22 ao�t 1975, des commandos arm�s de l'Action pour la Renaissance Corse (ARC) d'Edmond Sim�oni occupent une coop�rative vinicole, deux gendarmes seront tu�s, un autre quelques jours plus tard, au cours d'�meutes � Bastia.
* 1981, Fran�ois Miterrand et Gaston Deferre (int�rieur) d�cr�tent une grande amnistie. Un statut d'autonomie substantielle est mis en place dans l'ann�e qui suit.
* De 1986 � 1988, Charles Pasqua m�ne une politique ferme tout en souhaitant aboutir � un statut de territoire d'Outre-mer pour l'�le. Il �chou� et la violence ne s'est pas arr�t�e.
* 1988, nouvelle amnistie, amorce de dialogue avec les nationalistes mod�r�s. Le Corse devient une � collectivit� territoriale �. Accalmie de courte dur�e, puis les attentats reprennent. Le reconnaissance explicite du � peuple corse �, propos�e par Pierre Joxe, sera refus� par le conseil constitutionnel, pr�sid� par Robert Badinter.
* 1990, Scission entre A Cuncolta et le FLNC
* 1995-1996 = Guerre fratricide entre mouvements nationalistes (La Cuncolta (FLNC) ; ANC et MPA), une dizaine de morts
* 4 mai 1995, une d�cision de justice condamne Yves F�raud � d�truire son restaurant, construit sans permis sur le littoral
* Janvier 1996, conf�rence de presse clandestine � Tralunca. La Cuncolta annonce qu'elle d�sire engager des n�gociations avec l'Etat fran�ais et qu'elle entame une tr�ve. En r�alit� il appara�t que les clandestins ont l'autorisation de la place Beauvau, Debr� alors ministre de l'int�rieur, s'en d�fend mollement. Jacques Toubon refusera que des poursuites soient engag�es.
* 6 f�vrier 1998, assassinat de Claude Erignac, pr�fet de Corse
* 11 f�vrier, le Conseil de ministres nomme Bernard Bonnet, 50 ans, Enarque
* 27 juillet : cr�ation d'une unit� d'�lite de la gendarmerie en Corse, le groupe de peloton de s�curit� (GPS), 95 hommes.
* 8 d�cembre : Roger Marmion d�saisit les gendarmes de l'enqu�te que Pietrosella pour la remettre � la DNAT. Toutes les affaires concernant l'assassinat du pr�fet Erignac sont d�sormais entre les mains du minist�re de l'int�rieur, de la DNAT et de la DCRG.
* 13 janvier 1999, rentr�e du tribunal d'Ajaccio. Me Sollacarro met B. Bonnet en cause et critique sa politique de r�tablissement de l'Etat de droit. Incident protocolaire, Bonnet quitte la salle.
* 13 f�vrier 1999, le premier ministre d�ment la rumeur d'enqu�te parall�le.
* D�but avril, questionn� par Le Monde au sujet d'une enqu�te parall�le, Bernard Bonnet d�clare " Matignon sait � quoi s'en tenir. Vous �tes s�rement au courant de la note que j'ai remise au premier ministre ". Dat�e du 8 f�vrier, cette note r�sumait, d'apr�s le quotidien, les informations que M. Bonnet avait obtenu de son informateur et les conclusions auxquelles il �tait arriv� � au cours de son enqu�te. Mais le 7 mai Matignon affirme qu'il n'y a jamais eu d'enqu�te parall�le et que cette note s'appliquait justement � d�mentir ces rumeurs.
* 9 avril 1999, alors que si�ge l'assembl�e territoriale corse, M. Bonnet envoie le g�nie militaire d�truire une dizaine de paillottes sur la rive sud d'Ajaccio.
* 10 avril 1999, davant le toll� g�n�ral, les propri�taires, dont M F�raud, prennent engagement par �crit de d�truire leur restaurant avant le 30 octobre 1999.
* Nuit du lundi 20 au mardi 21 avril, Incendie d'un restaurant de plage " Chez Francis " � Coti Chiavari en Corse du Sud.
* On retrouve sur les lieux un talkie-walkie de la gendarmerie et un papier sur lequel �tait �crit " F�raud, balance des flics ".
* Mercredi 22 avril, Interrog�, l'un des trois gendarmes avait affirm� que le talkie-walkie avait �t� d�pos� par quelqu'un souhaitant incriminer la gendarmerie, et que lui-m�me avait auparavant perdu le sien dans un lieu peu accessible.
* Le colonel Maz�res rencontre M. Pr�vost, qui lui demande de se remettre � la justice
* Vendredi 23 avril, le parquet d'Ajaccio saisi l'inspection technique de la gendarmerie.
* Lundi 26 avril, 3 gendarmes, appartenant au GPS, ont �t� mis en examen. Un lieutenant, un adjudent-chef ainsi que le colonel Maz�res, chef de la l�gion de gendarmerie de Corse. Ce dernier est accus� de " complicit� ".
* L'enqu�te a �t� confi�e conjointement � la section de recherches de la gendarmerie d'Ajaccio et � l'inspection technique de la gendarmerie
* Le colonel Maz�res affirme que le capitaine, le lieutenant et l'adjudent-chef �taient en planque pr�s de " chez Francis " pour une mission de surveillance. Surpris pas l'incendie, ils auraient pris peur, oubli� sur place la cagoule ensanglant� et le talkie-walkie, et seraient parti en courant.
* Me Sollacarro r�clame la d�mission de Bernard Bonnet
* Mardi 27 avril, Bernard Bonnet est convoqu� par Jean-Pierre Chev�nement
* Les gendarmes charg�s des premi�res constatations apr�s l'incendie ont d�couvert deux jerricans d'essence � proximit� d'une cagoule ensanglant� et du talkie-walkie. Un poignard de combat g�n�ralement utilis� par l'arm�e a �t� d�couvert proche de la paillote. L'enqu�te aurait d�montr� que les gendarmes seraient revenus sur place r�cup�rer les objets perdus. Selon des t�moins, ils seraient arriv�s par la mer, en zodiac.
* L'enqu�te affirme le r�le centrale du colonel Maz�res. Le GPS prenait manifestement ses ordres directement aupr�s de lui. A la suite de l'incendie, les trois gendarmes auraient directement rejoint le bureau du colonel. Ce dernier couvre ses hommes en d�fendant la th�se des talkies d�pos�s par une tierce personne souhaitant nuire � la gendarmerie. Autre fait �trange : le capitaine Ambrosse a �t� officiellement d�clar� en permission par sa hi�rarchie (sympa les vacances � l'hosto !). D'une mani�re g�n�rale, les enqu�teurs rel�vent de lourdes contradictions entre les d�clarations des gendarmes et les fruits de l'enqu�te.
* Mercredi 28 avril, le Capitaine Ambrosse est � son tour mis en examen. Il a �t� transf�r� de l'h�pital de Rangueil, � Toulouse jusqu'� la maison d'arr�t d'Ajaccio
* Le lieutenant Tavernier et l'adjudant-chef Mouli� ont �t� d�mis de leurs fonctions
* Lionel Jospin annonce la mise en place de deux enqu�tes administratives : la premi�re est confi�e � un inspecteur g�n�ral de l'administration (IGA), attach� au minist�re de l'int�rieur mais ayant comp�tence sur tous les services administratifs de l'Etat ; la seconde sera men�e par un inspecteur g�n�ral des arm�es et portera sur le fonctionnement de la gendarmerie, notamment du GPS.
* Jeudi 29 avril, d�bat contradictoire � Ajaccio, organis� par le juge d'instruction. Les gendarmes continuent de " nier l'�vidence " m�me s'ils reconnaissent avoir menti en accord avec le colonel Maz�res au sujet du talkie-walkie retrouv� sur les lieux.
* Dans le milieu de la semaine, le procureur de la R�publique d'Ajaccio, Jacques Dallest a remis un rapport de 24 pages. On apprend que les gendarmes se seraient rendus directement au domicile du colonel Maz�res pour l'informer de la perte du talkie-walkie. Celui ci aurait alors form� une �quipe de trois hommes, dont l'un �tait sur les lieux pour aller rechercher la pi�ce � conviction. Revenus sans succ�s, une autre �quipe aurait �t� mise en place mais serait revenue bredouille car les gendarmes de Pietrosella " occupaient d�j� les lieux ". En outre, fait qui ne s'est jamais produit auparavant, le colonel Maz�res a t�l�phon� � 6h12 le 20 avril � la gendarmerie d'Ajaccio pour savoir si quelquechose s'�tait pass� durant le nuit.
* Vendredi 30 avril, le colonel R�my, ancien chef de cabinet de Bernard Pr�vost, remplace le colonel Maz�res apr�s que ce dernier ait �t� suspendu
* Dans la fin de la semaine, Yves Capdepont, inspecteur g�n�ral des arm�es, a remis son rapport � Alain Richard. Il appara�t plusieurs dysfonctionnements dans la cha�ne de commandement : l'unit� sp�ciale ne rendait compte qu'au colonel Maz�res, sous la responsabilit� de M. Bonnet.
* Lundi 3 mai, Norbert Ambrosse d�clare avoir agi sur ordre du colonel Maz�res
* Bertrand Cavalier a ajout� que les gendarmes avaient agi sur ordre du pr�fet Bonnet
* Le pr�fet Bernard Bonnet ainsi que son directeur de cabinet, G�rard Pardini sont plac�s en garde � vue. Leurs bureaux � la pr�fecture ont �t� perquisitionn�s.
* Le gouvernement propose � M. Chirac de " mettre fin aux fonctions en Corse " de Bernard Bonnet.
* Les experts affirment que le poignard-boussole retrouv� sur les lieux avait �t� acquis par Eric Mouli� au Tchad
* Mardi 4 mai, Sur la requ�te du premier ministre, Bernard Pr�vost, directeur g�n�ral de la gendarmerie, a annonc� la dissolution du GPS.
* L'enqu�te r�v�le que deux autres gendarmes avaient particip� � cette op�ration : Lionel Dumont et Franck Pess�, ils ont �t� tous les deux mis en examen.
* Mercredi 5 mai, le conseil des ministres a nomm� Jean-Pierre Lacroix en remplacement de Bernard Bonnet, plac� en garde � vue avec son directeur de cabinet, G�rard Pardini. Cet homme �tait le second sur la liste �tablie en 1998, derri�re Bonnet.
* Les interrogatoires commencent � livrer leurs secrets : Bertrand Cavalier aurait entendu parler du projet barbouzard par Norbert Ambrosse, puis Henri Maz�res. Il aurait manifest� son d�saccord et protest� aupr�s de M. Bonnet directement. Cette mise en cause du pr�fet est corrobor�e par les d�clarations des deux lieutenants du GPS, Lionel Dumont et Franck Pess�qui. Ils reconnaissent avoir particip� � cette op�ration en compagnie de Tavernier et Mouli�.
* Maz�res aurait fait pression sur Ambrosse depuis le mois de f�vrier, mais ce dernier �tait appuy� par Cavalier. A cette �poque, les gendarmes du GPS effectuent une premi�re mission de rep�rage pr�s de " chez Francis ", puis concluent qu'il n'est pas possible d'agir sans �tre rep�r�.
* Les conditions de vie des gendarmes se sont para�t-il consid�rablement d�grad�es en repr�sailles : missions inutiles en pleine nuit, pressions diverses. Ils auraient fini par c�der. L'adjudant-chef Eric Mouli� n'aurait servi que de chauffeur, et aurait �t� sollicit� en tant que seul sp�cialiste en explosifs du peloton.
* Vendredi 7 mai, Le colonel Maz�res � d�clar� � Ajaccio " avoir agi sur les instructions formelles de Bernard Bonnet ". Il aurait d'abord refus� puis c�d� aux pressions, qu'ils r�percutaient sur ses subordonn�s. Bertrand Cavallier a remis aux juges d'instruction une cassette enregistr�e � l'insu du pr�fet confirmant son r�le de donneur d'ordres. Celui-ci a entam� une gr�ve de la faim aujourd'hui dans la prison de la Sant� � Paris, il ajoute que cette affaire " ne concerne ni de pr�s ni de loin le gouvernement ".
* Le colonel reconna�t en outre avoir particip� � l'incendie, au soir du 7 mars, d'une paillotte, " Aria Marina ". Chose �trange, � cette date il �tait encore possible de faire d�truire le restaurant de plage l�galement, gr�ce � l'intervention de g�nie militaire. C'est en effet le 9 avril que le pr�fet, face aux vives r�actions des �lus territoriaux, recule juste avant d'appliquer les d�cisions judiciaires lui permettant de d�truire les paillottes. Il signe un accord avec les propri�taires les engageants � faire ce travail d�s le mois de septembre.
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