Note sp�ciale de Marion � Brugui�re
Les informations relatives � Denis DROUOT n� le 3 novembre 1957 � PARIS (13�me) demeurant � LARDY (Essonne) propri�taire d'une maison au hameau de "Cruciata" � PIETROSELLA (Corse-du-Sud) g�rant de fait du d�bit de boissons "Aux Gavroches" 41, rue Jean-Baptiste Cl�ment � VILLEJUIF (Val-de-Marne). propri�t� de son �pouse. notoirement connu pour sa fr�quentation par des malfaiteurs du milieu du grand banditisme, et qui aurait notamment fourni de "faux papiers" � Yvan COLONNA, ont �t� communiqu�es d�s le 20 novembre 2000 � la division nationale anti?terroriste, ainsi que celles qui ont suivi, relatives entre autres � la pr�paration par cette �quipe de malfaiteurs d'un projet criminel qui �tait ainsi pr�sent� "le groupe travaillerait actuellement � la pr�paration de l'assassinat de Fran�ois SANTONI en CORSE. Le tueur aurait d�j� �t� d�sign� et aurait d�j� effectu� quelques rep�rages malgr� les protections dont b�n�ficie l'int�ress�. L'ex�cution devrait avoir lieu dans les semaines � venir sans plus de pr�cisions. "

Les investigations cons�cutives � la v�rification de ces informations ont donn� lieu � l'�tablissement d'une proc�dure d'enqu�te pr�liminaire d�but�e le 20 d�cembre 2000 et diligent�e, apr�s avis au parquet de CRETEIL (Val-de-Marne), par la division nationale pour la r�pression des atteintes aux personnes et aux biens en collaboration avec l'office central pour la r�pression du banditisme.

Des r�unions et des contacts entretenus par les chefs de services concern�s plac�s sous mon autorit�, il est r�sult� que les surveillances exerc�es n'ont pas permis de constater de manoeuvre de rep�rage sur la personne de Fran�ois SANTONI, ni de lien entre ce dernier et cette �quipe de malfaiteurs dirig�e par Denis DROUOT et ayant comme relais en Corse les nomm�s
* Jean-Paul NICOLI n� le 26 septembre 1958 � PARIS demeurant � AJACCIO (Corse-du-Sud) acquitt� le 10 mars 2001 par la cour d'assises de Corse-du-Sud, en m�me temps qu'Antoine Denis NIVAGGIONI, pour la tentative d'assassinat de Roch ORSINI le 22 juillet 1993 � AJACCIO (Corse-du-Sud),
* Andr� BACCHIOLELLI n� le 13 mai 1967 � AJACCIO ( demeurant � BASTELICACCIA (Corse-du-Sud).

Le directeur du service r�gional de police judiciaire d'AJACCIO a �t� tenu inform� du d�veloppement des investigations diligent�es dans son ressort par le commissaire de police Christophe MOLMY, chef-adjoint de l'office central pour la r�pression du banditisme, qui s'est d�plac� en Corse � cet effet d�s le 21 d�cembre 2000.

Le traitement de l'informateur a �t� assur� par un commissaire de police du service r�gional de police judiciaire Antilles-Guyane qui l'a confi�, lors de ses venues en m�tropole notamment � l'occasion du d�placement en Corse pour d�signer la bergerie de VICO (Corse-du-Sud) o� Yvan COLONNA �tait susceptible d'avoir trouv� refuge, au chef de la division nationale pour la r�pression des atteintes aux personnes et aux biens et au chef de l'office central pour la r�pression du banditisme en raison de sa proximit� avec le milieu du banditisme.

La surveillance de ce site jusqu'� l'op�ration du 2 avril 2001, ininterrompue malgr� les difficult�s de la topographie du terrain, n'a pas permis de discerner de pr�sence autre que celle des usagers habituels interpell�s le 2 avril 2001 par le service r�gional de police judiciaire d'AJACCIO, avec l'assistance technique des fonctionnaires de l'office central pour la r�pression du banditisme, qui avaient acquis la connaissance des lieux et �taient d�j� sur place. Le service r�gional de police judiciaire d'AJACCIO a agi en ex�cution d'une commission rogatoire en date du 1" juin 1999 de Monsieur Jean-Louis BRUGUIERE, Premier vice-pr�sident charg� de l'instruction, de Madame Laurence LE VERT et de Monsieur Gilbert THIEL, Premiers juges d'instruction, au tribunal de grande instance de PARIS, relative � l'information judiciaire concernant l'assassinat du pr�fet de Corse Claude ERIGNAC, dans laquelle j'�tais moi-m�me mandat� par d�l�gation judiciaire de ces m�mes magistrats en date du 4 octobre 1999.

Les autorit�s judiciaires et administratives avaient �t� pr�venues la veille de l'op�ration soit par le directeur du service r�gional de police judiciaire d'AJACCIO, soit par moi-m�me.

Enfin, � l'occasion des surveillances exerc�es sur Denis DROUOT et son environnement, aucune relation n'a �t� constat�e entre cette �quipe de malfaiteurs et celle de St�phane CHERKI bas�e � PUTEAUX (Hauts-de-Seine) qu'Alain ORSONI aurait commandit�e en avril 2001 pour ex�cuter Fran�ois SANTONI. Les secteurs g�ographiques d'implantation de ces deux groupes et les dates de leurs �ventuels projets criminels sont d'ailleurs sans rapport, �tant pr�cis� que la neutralisation de l'association de malfaiteurs dirig�e par Denis DROUOT, qui n'avait aucun caract�re terroriste, a �t� op�r�e sur d�l�gation de Monsieur Eric HALPHEN, juge d'instruction au tribunal de grande instance de CRETEIL (Val-de-Marne).

Il convient de noter d'ailleurs que la plupart des �l�ments rapport�s par le commissaire divisionnaire Jean-Michel MIMRAN, concernant l'op�ration de police judiciaire men�e le 2 avril 2001 � VICO (Corse-du-Sud), ont d�j� �t� publi�s dans la presse nationale sous divers titres qui n'ont aucun rapport avec un quelconque projet d'assassinat de Fran�ois SANTONI mais qui veulent attirer l'attention sur les recherches d'Yvan COLONNA, ainsi : "Corse : les superflics manquent Yvan COLONNA", "L'occupant de la bergerie proche du " commandot Erignac"" (Le parisien des 3 et 4 avril 2001) ; "Perquisition dans une bergerie corse pour tenter de retrouver Yvan COL ONNA", "Trois ans apr�s, les enqu�teurs restent s�rs queYvan Colonna se cache en Corse" (Le Monde des 4 et 13 avril 2001) ; "Yvan COLONNA n'�tait pas dans la bergerie" (Le Figaro du 4 avril 2001).

A ma connaissance cependant, Xavier GARDELLA, m�me � l'occasion de "confidences" faites hors proc�s-verbal, n'a jamais fait �tat de la venue envisag�e d'Yvan COLONNA � la bergerie.

Ouant � Fran�ois SANTONI. dans le but de caract�riser son r�le de responsable du mouvement clandestin arm� "Armata Corsa", � la demande expresse des magistrats charg�s des informations judiciaires concernant cette organisation, il faisait l'objet depuis le 31 janvier 2001 d'une surveillance constante, interrompue � la fin du mois de mai lorsque celle-ci n'est plus apparue n�cessaire, le dernier acte susceptible d'�tre imput� � ce groupe terroriste �tant la d�pose le 22 mars 2001 d'une voiture pi�g�e porte Bran�ion � PARIS (15�me).

Les arrestations, envisag�es � partir de la fin du mois de juin, ne sont effectivement intervenues que le 26 ao�t 2001 apr�s la r�ception quelques jours avant l'ouverture des "journ�es internationales de Corte" de colis pi�g�s par les avocats bastiais du mouvement nationaliste Jean-Guy TALANONI et MarieH�l�ne MATTEI, et l'assassinat le 17 ao�t 2001de Fran�ois SANTONI � MONACCIA d'AULLENE (Corse du Sud).

De plus, il est regrettable que le commissaire divisionnaire Jean-Michel MIMRAN ait estim� devoir �tayer son rapport qui a fait l'objet de plusieurs ampliations, par la production de copies d'annotations personnelles port�es par le commissaire principal Philippe FRIZON aux dates des 22 f�vrier et 8 mars 2001 sur son agenda qui contient par ailleurs diverses indications relatives � des informations judiciaires couvertes par le secret.

Enfin, la note intitul�e "renseignements concernant l'�quipe CHERKI. OP�RATION IGUANE" dat�e du 4 avril 2001 n'a jamais �t� port�e � ma connaissance, ni par le chef de la division nationale anti?terroriste, ni par aucun autre responsable de service d�pendant de la direction centrale de la police judiciaire.


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