Les coups port�s par les forces de l'ordre au grand banditisme favorisent un plus grand d�sordre dans le monde de la voyoucratie et l'�mergence d'une " classe " plus jeune et moins r�fl�chie que la pr�c�dente
Joseph Menconi qui avait �t� interpell� le 3 janvier apr�s s'�tre �vad� de la maison d'arr�t de Borgo en 1998, a �t� mis en examen le jeudi 16 janvier pour assassinat dans l'enqu�te sur la mort de Dominique et Jean-Christophe Marcelli. Les corps de Dominique, 25 ans, et Jean-Christophe Marcelli, 24 ans, avaient �t� d�couverts calcin�s � proximit� d'un v�hicule sur une piste � Moriani-Plage, le 21 ao�t 2001. Une information judiciaire pour "assassinats" avait �t� ouverte le 24 ao�t 2001 et l'instruction confi�e � un juge du tribunal de Bastia, les enqu�teurs ayant privil�gi� la th�se d'un crime de droit commun et non celle d'un acte � connotation terroriste.
Le nom de Menconi �tait apparu sur un texto que l'un des Marcelli avait r�ussi � envoyer alors qu'il �tait tortur� afin d'attirer son homonyme dans un pi�ge mortel. L'investigateur avait donn� l'identit� de Menconi � propos de l'assassinat de Jean-Michel Rossi. Il est en effet fortement soup�onn� d'avoir dirig� le commando de tueurs qui a proc�d� � l'�limination de la mouvance terroristo-gangster qui se regroupait autour d'Armata Corsa. Joseph Menconi s'�tait �vad� le 28 novembre 1998 de la prison de Borgo, o� il �tait en d�tention pr�ventive dans l'enqu�te sur le meurtre d'un l�gionnaire, tu� par balles au cours d'une altercation � la sortie d'un bar de Calvi le 2 ao�t 1997. Il devrait prochainement compara�tre devant la Cour d'assises de Haute-Corse pour r�pondre de ce crime.
Deux jours avant la mise en examen de Menconi, la police lan�ait un vaste coup de filet dans l'entourage de Francis Mariani dont L'investigateur r�v�lait au mois de septembre 2002 qu'il pourrait ne pas �tre �tranger � l'assassinat de Fran�ois Santoni.
Six proches, dont la femme de Francis Mariani, fich� au grand banditisme, �taient interpell�s le mardi 14 janvier � Marseille et en Corse dans le cadre de l'enqu�te sur l'assassinat de Nicolas Montigny le 5 septembre 2001 dans un cybercaf� de Bastia. Nicolas Montigny, outre son appartenance � Presenza Naziunale et � Armata Corsa, �tait soup�onn� d'avoir voulu assassiner Jacques Mariani, le fils de Francis Mariani et l'associ� de Joseph Menconi. Jacques Mariani appartenait � une bande commune avec les membres d'Armata corsa. Puis la bande, prot�g�e par Francis Mariani, s'�tait scind�e � propos du butin de montres Breitling vol�es lors d'un hold-up. Une affaire de femmes avait pr�cipit� la guerre entre les deux morceaux de la bande. Cette femme avait �t� la compagne de Jacques Mariani et avait �t� prot�g�e par Dominique Savelli. Pour le remercier de ses bons et loyaux services, Francis Mariani lui aurait octroy� le relev� des gains de machines � sous sur la Balagne, le " secteur " de Jean-Michel Rossi. Dominique Savelli avait �t� la premi�re victime assassin�e par Armata Corsa. Nicolas Montigny avait �t� victime d'une premi�re tentative d'assassinat devant le palais de Justice de Bastia et il aurait alors reconnu le tandem Jacques Mariani-Joseph Menconi qui op�rait souvent en bin�mes de motards.
L'op�ration de police a �t� men�e ce 14 janvier par des hommes de la division nationale antiterroriste (DNAT) en liaison avec les hommes des services r�gionaux de la police judiciaire de Corse et de Marseille. Il faut en effet souligner que la justice anti-terroriste a toujours pr�tendu que l'assassinat de Nicolas Montigny �tait li� au terrorisme � travers un r�glement de compte entre le FLNC et Armata corsa. � l'inverse, la police judiciaire mettait cette ex�cution sur le compte d'un r�glement de comptes entre voyous. Il semble que la v�rit� soit entre les deux.
Cette op�ration est intervenue douze jours apr�s l'arrestation � Paris de Joseph Menconi,qui faisait l'objet de trois mandats d'arr�t pour assassinats, dont celui de Nicolas Montigny. Joseph Menconi est donc �galement soup�onn� d'avoir tremp� dans le meurtre de Dominique et Jean-Christophe Marcelli, dont les corps calcin�s avaient �t� d�couverts le 21 ao�t 2001 � Moriani-Plage, au sud de Bastia. Un double meurtre pour lequel Jacques Mariani, fils de Francis, a �t� mis en examen et �crou�.
Ce dernier �tait mis en examen le lundi 20 janvier � Paris pour "assassinat" dans l'enqu�te sur le meurtre en septembre 2001 � Bastia de Nicolas Montigny. Mis en examen par le juge Gilbert Thiel, Mariani est �galement poursuivi pour "infraction � la l�gislation sur les armes et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste". Il n'a toujours pas reconnu les faits qui lui sont reproch�s. �crou� dans un premier temps � la maison d'arr�t de Borgo, Jacques Mariani a ensuite �t� plac� en d�tention provisoire � Bois d'Arcy et devrait rester �crou� en r�gion parisienne.
Sur les six personnes interpell�es le 14 janvier une seule, Antoni B� a �t� mise en examen par le juge Thiel. En fait, selon des sources proches de l'enqu�te, juges et policiers sont d�cid�s � �lucider la s�rie d'assassinats qui avait d�cim� les proches de Fran�ois Santoni et de Jean-Michel Rossi. Nicolas Sarkozy, lors de l'une des venues en Corse, avait demand� � ce que la Brise-de-Mer soit inqui�t�e par des forces de l'ordre jusqu'� ce jour extr�mement timide lorqu'il s'agissait de s'en prendre au grand banditisme bastiais.
D'autant que la rel�ve n'a pas tard� � se montrer. Le 18 janvier dernier, quatre jeunes gens �taient mis en examen samedi � Bastia et plac�s sous contr�le judiciaire � la suite de r�cents attentats ou tentatives commis dans la ville. Un cinqui�me jeune, interpell� vendredi avec les quatre autres, �tait en cours de pr�sentation samedi soir devant un juge d'instruction. Les cinq jeunes gens, dont trois mineurs, tous inconnus des services de police, avaient �t� interpell�s dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour "association de malfaiteurs, destruction de biens � l'aide d'une substance explosive et tentative, menaces avec armes, transport, d�tention et fabrication de substance explosive" Ils �taient soup�onn�s d'avoir ouvert le feu contre un bar du centre-ville, d'avoir d�pos� une charge qui n'a pas explos� devant un lyc�e des quartiers sud et d'avoir d�pos� une charge artisanale dans le quartier du Vieux Port qui a explos� sans faire de d�g�ts. Ces attentats aux cons�quences mat�rielles limit�es sont apparemment sans lien aucun avec la s�rie d'actions ou tentatives commises � Bastia depuis la fin du mois de d�cembre et revendiqu�s par "Resistenza Corsa".
Autre fait divers h�las banal : un homme �tait tu� par balles mercredi 22 janvier dans la soir�e sur la commune de Biguglia, � 15km au sud de Bastia en Haute-Corse. La victime �tait inconnue des services de police, sans engagement politique av�r�. Les enqu�teurs semblaient privil�gier l'hypoth�se d'un r�glement de comptes.
La conclusion paradoxale est que les coups port�s par les forces de l'ordre au grand banditisme favorisent un plus grand d�sordre dans le monde de la voyoucratie et l'�mergence d'une " classe " plus jeune et moins r�fl�chie que la pr�c�dente. (27 janvier 2003)
|
|