Les nationalistes de Corsica Nazione et d'Indipendenza ont annonc� jeudi matin lors d'une conf�rence de presse � Ajaccio qu'ils appelaient � dire "oui, malgr� tout" au projet de statut instituant "une collectivit� d�centralis�e" qui sera soumise � r�f�rendum le 6 juillet.
"La Cunsulta d'Indipendenza a d�cid� d'accepter ce qui ne peut �tre consid�r� que comme une timide avanc�e", a d�clar� Fran�ois Sargentini, membre de l'ex�cutif d'Indipendenza, lors d'une conf�rence de presse � l'H�tel de r�gion. L'Assembl�e de Corse s'y r�unit pour examiner jusqu'� vendredi le projet de loi organisant une consultation des �lecteurs de Corse sur la modification du statut particulier de la Collectivit� territoriale de Corse.
"Il y a un certain nombre de points cependant qui nous inqui�tent, notamment la cr�ation des conseils territoriaux qui est porteuse de d�rives potentielles et la question du pouvoir l�gislatif, qui n'est pas, pour l'heure, abord�e de fa�on suffisamment explicite", a toutefois soulign� Jean-Guy Talamoni, porte-parole de Corsica Nazione.
"Les nationalistes ne peuvent � l'�vidence jouer les Ponce Pilate ou joindre leurs suffrages � ceux des dinosaures anti-nationalistes que la suppression du d�partement dans l'�le inqui�te consid�rablement. C'est un maillon essentiel du client�lisme qui peut �tre mis � mal, surtout si les nationalistes sont massivement pr�sents dans les institutions", a-t-il dit.
Avec cette approbation mesur�e, Nicolas Sarkozy est en voie de gagner son pari corse. Mais beaucoup plus qu'un probl�me de fond c'est le mode de scrutin qui agite actuellement les candidats des petites listes.
Philippe Ceccaldi, le pr�sident de " Corse nouvelle ", une petite formation de droite, s'en est ouvert par voie de lettre � Nicolas Sarkozy. Le pr�sident du groupe " Corse nouvelle " � l'assembl�e de Corse signale au ministre que son mouvement " a recueilli aux �lections territoriales de 1998, plus de suffrages que les ind�pendantistes ". Cette reconnaissance par les Corses, il ne la retrouve pas c�t� gouvernemental. Philippe Ceccaldi r�clame le maintien de la proportionnelle. Pour le pr�sident de " Corse nouvelle ", le mode de scrutin actuellement en vigueur n'a jamais �t� un facteur d'instabilit�. Le scrutin proportionnel ne doit pas �tre d�natur� " en introduisant par exemple, des primes exag�r�es et forc�ment in�quitables. Ce ne sont pas les primes, qui doivent faire les �lus, mais les suffrages des �lecteurs. Si, au nom de la stabilit�, on impose un seuil qui ne permet pas l'expression de toutes les sensibilit�s r�gionales, avec une prime exag�r�e � la liste arriv�e en t�te, on installera une sorte de parti dominant, qui deviendra le parti unique avec une majorit� peut-�tre tr�s relative en suffrages ", explique le pr�sident de " Corse nouvelle ". Ainsi, s'ils arrivent � surmonter leurs divergences respectives, la droite, la gauche ou les nationalistes pourraient obtenir la majorit� absolue avec 30 % des suffrages... et laisser 70 % des Corses dans l'opposition.
Et l� se situe le v�ritable probl�me. Nicolas Sarkozy va devoir rapidement annoncer le type de scrutin qui pr�sidera aux �lections territoriales. Mais dans cette affaire, il n'a pas droit � l'erreur. La majorit� de droite fran�aise penche pour un scrutin majoritaire qui donne une v�ritable majorit� au risque d'exclure les minorit�s. Un tel raisonnement reviendrait en Corse � relancer la violence. Oui, mais peut-on en Corse agir exactement de la mani�re oppos�e dont on agit sur le continent. Sarkozy ou le magicien qui ose.
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