Le quotidien Le Monde publie dans le num�ro dat� d'aujourd'hui un r�capitulatif des erreurs contenues dans le livre de P�an et de Cohen. La liste non exaustive est accablante pour les auteurs qui visiblement n'ont pas bien aiguis� leurs couteaux. Fautes d'ortographes, erreurs de noms, erreur de datation etc. Bref du petit travail qui in�vitablement comme nous le disions pr�c�dement va malheureusement ruiner les v�ritables questions pos�es par le livre. L'investigateur doit d'ailleurs rapprocher un article qu'il avait fait para�tre sur le m�me th�me et qui visiblement a b�n�fici� des m�mes sources passablement insatisfaisantes. Pour une fois nous ne pouvons qu'�tre d'accord avec Le Monde sur le danger qu'il y a � tirer des suppositions � partir de faits incontestables mais trop l�gers pour donner lieu � un raisonnement.
Hier soir, Colombani, Plenel et Minc �taient invit�s chez Guillaume Durand. C'�tait le d�but d'une contre offensive qui risque fort de d�cridibiliser le livre sur les dessous du Monde, les responsables du Monde renversant le syst�me des auteurs.
Guillaume Durand ouvre le feu: "Pourquoi ne pas d�battre avec les auteurs?", Pierre P�an et Philippe Cohen. Jean-Marie Colombani, pr�sident du directoire, r�pond : "Parce que nous sommes en face de deux personnages qui n'utilisent � notre endroit que la calomnie". Pour M. Colombani, "investiguer sur l'investigateur, c'est arr�ter l'investigation, c'est le vrai propos du livre". "Ne vous m�prenez pas! Ce n'est pas Le Monde, la premi�re cible. C'est deux chevau-l�gers mercenaires qui visent notre profession comme �l�ment d�mocratique!", reprend M. Plenel -De qui? -"Je n'en sais rien". M. Colombani �voque "une machine faite dans l'espoir d'arr�ter Le Monde".
Le trio r�pond ensuite, souvent avec passion, aux accusations du livre: quotidiens gratuits, suppos� "balladurisme"... Sur la Corse, interrog� sur certains articles selon P�an-Cohen "qui auraient emp�ch� l'arrestation d'Yvan Colonna", assassin pr�sum� du pr�fet Erignac: "Le Monde n'a pas permis � des assassins de s'�chapper. Cela ne tient pas une seconde. C'est une diffamation", mart�le M. Plenel. Certes, reconna�t Plenel, "le journal peut se tromper, peut faire du mal". Il cite un article "pas bien", reproch� � sa r�daction, concernant une plainte pour harc�lement sexuel. Le livre, s'emporte-t-il, raconte que c'�tait lui qui avait "instrument� cette affaire!".
Souvent silencieux, Alain Minc, pr�sident du Conseil de surveillance, affirme : "Nous sommes le seul journal o� les actionnaires sont garants de l'ind�pendance de notre r�daction", �voquant les "journalistes poss�dant 34% du capital". Et la souris b�illonn�e dessin�e par Plantu sur son site? "Plantu est libre de parler o� il veut", l�che M. Colombani.
Mais � nouveau, beaucoup de r�futations, mais peu d'arguments pr�cis!
N'emp�che que les deux auteurs du livre incrimin�, � partir de petits faits, b�tissent une th�orie : le Monde participait � la destruction de la France. Or si certains faits sont faux, il est facile de faire entendre que la th�orie est fausse. En ne v�rifiant pas toujours leurs sources et en multipliant les maladresses, P�an et Cohen ont tress� les verges pour se faire battre. Il est d�cid�ment difficile de trouver des justes dans ce monde o� tous les coups sont permis. Dommage...
Extraits relev�es dans le Monde dat� du 7 mars 2003
Jean-Marie Colombani n'est pas "PDG du groupe Le Monde" (deuxi�me ligne de l'introduction, erreur r�p�t�e par la suite), mais pr�sident de son directoire, l'entreprise �tant pass�e, durant la p�riode pr�tendument �tudi�e par les auteurs, du statut de SARL � celui de SA. Le reste est � l'avenant : Claude Simon se pr�nomme Fran�ois, J�r�me Oudin ne s'appelle pas Ourdin, Raymond Tesaurus (page 483) n'existe pas, gu�re plus que Roland Tesaurus (page 491), mais sans doute s'agit-il du Guadeloup�en Roland Tesauros, la graphiste Nathalie Baylaucq ne se nomme pas Baylock, Manuel Lucbert a quitt� Le Monde en 1996 (et non en 1997), Thierry Pfister en 1979 (et non en 1981), Andr� Fontaine n'a jamais �t� le "lieutenant" de Jacques Amalric ayant toujours �t� son sup�rieur hi�rarchique jusqu'� devenir directeur du Monde, Jean-Paul Besset ne pouvait d�cemment pas participer � "l'action secr�te" d'une pr�tendue "cellule trotskiste" intriguant pour imposer Jean-Marie Colombani puisqu'il n'a rejoint Le Monde qu'apr�s l'�lection de ce dernier � la direction, Nathaniel Herzberg n'est pas le "neveu" d'Edwy Plenel (soyons pr�cis : sa grand-m�re est la s�ur d'un cousin par alliance de la m�re de l'�pouse de ce dernier), le nom d'Anne-Line Roccati ne saurait s'orthographier Roccatti, celui de Paul Alli�s qui, de plus, n'a jamais �t� maire de la ville de P�zenas, comporte deux "l" et non un seul, Bernard-Henri L�vy n'est pas "�ditorialiste associ�" au Monde, Serge Marti ne saurait s'appeler Serge Marty, Didier Cultiaux ne se nomme pas Cultaux, Ernest Backes, coauteur d'un livre avec Denis Robert, ne s'appelle pas Blackes, pas plus que le nom du juge Renaud Van Ruymbeke ne s'�crit Ruymbecke ou Desmures celui de son coll�gue Patrick Desmure, tout comme la notion de "d�tention pr�ventive" n'existe pas en droit fran�ais depuis 1975, remplac�e par la "d�tention provisoire", et de m�me qu'un "PV d'audience" est un objet juridique non identifi� que les auteurs confondent avec un proc�s-verbal d'audition.
Philippe Labarde n'est pas rentr� au Monde comme "gar�on de course", mais, le 15 janvier 1968, comme r�dacteur au service financier apr�s avoir quitt� sa place de commis chez un agent de change, il n'est pas l'inventeur de la nouvelle formule du Monde de 1995 que nous devons, pour l'essentiel, � Jean-Fran�ois Fogel et � Nathalie Baylaucq, Laurent Greilsamer n'�tait ni un proche ni un soutien de Jean-Marie Colombani avant son �lection � la direction du Monde, tout comme Pierre Georges et Jean-Yves Lhomeau ne sauraient �tre qualifi�s d'"hommes de confiance de Bruno Frappat" alors m�me qu'il avaient rejoint Lib�ration quand ce dernier fut directeur de la r�daction, Georges Marion n'a jamais travaill� au Matin de Paris, Edwy Plenel n'a jamais accompagn� Henri Weber en Alg�rie, il n'a pas connu sa future compagne en 1974 mais en 1972, son beau-p�re ne saurait mourir en 1980 (page 65) puis �tre toujours vivant au milieu des ann�es 1980 (page 77), la v�rit� �tant qu'il est d�c�d� il y a peu, en 2002, les auteurs confondant avec le suicide de sa belle-s�ur, mais en continuant � se tromper de date : c'�tait durant l'�t� 1982 et, loin d'�tre cons�cutive � ce drame, son embauche au Monde remontait � plus de deux ans, embauche qui ne fut pas le fait de Bruno Frappat ni de Jean-Maurice Mercier (et non pas, comme il est �crit, Maurice Mercier), mais de Pierre Trey, alors chef du service Soci�t� de ce journal, et qui eut lieu en mai 1980, ce qui rend impossible la pr�sence de l'int�ress� au Monde en 1979, comme on peut bizarrement le lire page 163. C'�tait une �poque o�, sous la direction de Jacques Fauvet, Le Monde embauchait de jeunes journalistes contrairement � l'affirmation contraire des auteurs (page 204) : de 1969 � 1982, 65 journalistes ont �t� recrut�s, dont 58 avaient moins de 35 ans.
La Corse trait�e sans complaisance
Le Monde prot�gerait les nationalistes corses, au dire de Pierre P�an et de Philippe Cohen. Ils appuient notamment leur d�monstration sur trois exemples.
"Les "scoops" du Monde ont pu �tre utilement mis � profit par des criminels pour se soustraire � la traque des enqu�teurs".
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Le livre d�nonce aussi un article publi� le 2 octobre 2002. Le Monde y citait le nom de deux personnes suspect�es par la police de l'assassinat de Fran�ois Santoni. Les auteurs citent cette fois le juge Gilbert Thiel pour d�noncer le "sabotage" de l'enqu�te. La v�rit� est plus simple : depuis l'�t�, la Corse bruissait des noms de ces deux ex-militants nationalistes : le premier �tait mort entre-temps d'un infarctus ; le second avait �chapp� aux policiers en juillet. Avant la publication de l'article, la journaliste a �videmment contact� tous les responsables de l'enqu�te, qui ont donn� acte du fait que leur deuxi�me suspect �tait effectivement en cavale.
Le Monde est t�tu mais les faits aussi. L'investigateur le premier avait donn� la piste polici�re et Le Monde a tout simplement oubli� cette mention. C'est pourquoi Le Monde a raison d'affirmer qu'il n'a fait capoter aucune enqu�te (voir notre enqu�te exclusive) mais il est scandaleux de continuer � ne pas citer notre enqu�te. Uun "oubli" que les auteurs de "La Face cach�e du Monde" ont rectifi�. Ils avaient raison!
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