I. INTRODUCTION.
Vendredi 7 mars 2003 vers 4 h 30, Joseph MENCONI dit " Jos� ", fich� au grand banditisme, s'est �vad� pour la seconde fois en 5 ans de la prison de Borgo, pr�s de Bastia en Haute Corse. Cette �vasion, pr�visible du fait des " �tats de service " de ce voyou corse, remet en cause :
- La gestion de la direction centrale de l'Administration P�nitentiaire du minist�re de la Justice, � travers sa direction r�gionale du Sud - Est � Marseille et sa direction locale � Borgo.
- La politique du Gouvernement Raffarin, de regroupement des prisonniers corses - condamn�s - sur l'�le pour cause de banditisme ou de nationalisme, voulue par l'actuel ministre de l'Int�rieur N. Sarkozy, dans le cadre du r�glement politique du dossier corse. La prison de Borgo a d�j� recueilli 6 condamn�s dans ce cas.
Les cons�quences politiques et judiciaires de cette �vasion sont � ce jour incalculables.
II. UN VOYOU CORSE
J. Menconi est n� le 7 ao�t 1965 � Bastia en Haute Corse. Il a pass� une scolarit� m�diocre entre Bastia et Porto-Vecchio o� sa famille tient un bar. Il habitait r�sidence " Fontana - Vecchia ". Le jeune voyou a alors v�cu de divers larcins relevant de la rubrique " crimes et d�lits " en terme de code p�nal. Tr�s t�t, il s'affiche comme l'un des hommes de main de la c�l�bre bande de la " Brise de la Mer ", nom d'un bar du quai de la marine sur le vieux port de Bastia, o� les chefs des diff�rents clans de ce gang avaient l'habitude de se r�unir. Il a fait partie du clan de F. Mariani dont il fr�quentait le fils Jacques. Il est tr�s vraisemblable que les deux hommes entre deux braquages et deux coups dans l'�le sur le continent, faisaient office de tueurs � gages pour les Bastiais. Par contre, on ne lui conna�t pas d'appartenance � un mouvement nationaliste, bien que Francis Mariani ait tr�s bien connu Charles Pieri au point de s'�vader avec lui de l'ancienne prison de Bastia. N�anmoins ce qu'on conna�t de Menconi donne le sentiment que la politique ne l'a jamais int�ress�e.
En particulier, J. Menconi a retenu l'attention de la justice dans les cas suivants :
- Dans les ann�es 1990 - 1995, diverses actions lui ont valu le 11 juin 1996, une premi�re mise en examen avec mandat d'arr�t, d�livr� par un juge d'instruction aupr�s du Tribunal de Grande Instance d'Ajaccio aux motifs suivants : " escroquerie en bande organis�e et falsification de carte de paiement et d�tournement d'emprunt avec opposition recevable ". Il sera condamn� par d�faut le 27 avril 1999 � 6 ans d'emprisonnement.
- En avril 1997, il est le suspect num�ro un pour la Police judiciaire, suite � l'attaque par une bande de voyous d'un fourgon blind� de convoyage de fonds � Saint Laurent du Var dans le d�partement des Alpes - Maritimes. La police soup�onne Jacques Mariani d'�tre �galement mont� sur ce coup. Il sera arr�t� le 22 octobre 1997 et mis en examen. Suite � son �vasion de la prison de Borgo le juge d'instruction C. Gate du Tribunal de Grande Instance de Grasse d�livrera un mandat d'arr�t le 30 novembre 1998 pour " vol � main arm�e commis en bande organis�e ". L'instruction suit son cours.
- En ao�t 1997, l'assassinat dans une discoth�que � Calvi d'un l�gionnaire J. Parker appartenant au 2e REP lui est attribu�. Le l�gionnaire aurait eu la malchance de " serrer " d'un peu trop pr�s l'amie du bandit ! Un gendarme en civil avait �t� bless� en tentant de s'interposer. Suite � cet assassinat, J. Menconi a fait l'objet le 15 novembre 2000, d'un mandat d'arr�t d�livr� par un juge d'instruction aupr�s du Tribunal de Grande Instance de Bastia.
- Suite � son �vasion avec un co-d�tenu D. Ambroggi, en novembre 1998 de la prison de Borgo, le vice-Pr�sident charg� de l'instruction aupr�s du Tribunal de Grande Instance de Bastia, M. Meurant d�livrera un mandat d'arr�t pour " �vasion avec usage d'arme ". � noter que son co-d�tenu D. Ambroggi originaire de la r�gion de Zonza, a profit� de cette �vasion pour r�gler " ses comptes " avec un employ� municipal qui l'avait d�nonc� dans une histoire de voyoucratie ant�rieure, avant de prendre le maquis o� il court toujours ! Cette �vasion a �t� la premi�re d'une longue s�rie sur laquelle nous reviendrons plus loin dans ce document.
- Le 21 ao�t 2001, il est accus� d'avoir particip� � l'assassinat de Dominique et Jean-Christophe Marcelli, membres du mouvement nationaliste " Presenza Naziunale/Armata Corsa ", fond� par F. Santoni et J.M.Rossi. Leurs corps calcin�s et cribl�s de balles avaient �t� retrouv�s dans un bois pr�s de Moriani - Plage sur la c�te orientale de l'�le. J. Mariani, J. Menconi, J.M.Struffi et R. Agostini ont �t� mis en examen le 13 septembre 2002 pour " assassinats " par le juge d'instruction C. Duchaine du Tribunal de Grande Instance de Bastia. Ces derniers ont �t� d�nonc�s par 9 messages du t�l�phone portable de J.C.Marcelli envoy�s � ses proches lors de sa s�questration avant son assassinat. � noter que les 2 amis avaient fait l'objet d'une premi�re tentative d'assassinat, 15 jours avant � Nice sous le pr�texte d'une livraison d'armes imaginaire, par la m�me bande de voyous. J. Menconi a �t� mis en examen dans cette affaire pour " assassinat " en janvier 2003 par un juge d'instruction de Bastia.
- De m�me, tout laisse supposer que J. Menconi a particip� quelques jours apr�s, le 5 septembre 2001, � l'assassinat de Nicolas Montigny, tu� dans un cybercaf� de Bastia, �galement membre du mouvement nationaliste " Presenza Naziunale/Armata Corsa ". Ce dernier �tait, semble-t-il, l'ennemi jur� de J. Mariani, mis en examen le 20 janvier 2003 pour " assassinat en relation avec une entreprise terroriste " par le juge anti - terroriste G. Thiel. Un des cousins de J. Mariani a �t� �galement mis en examen dans cette m�me affaire pour " complicit� d'assassinat et association de malfaiteurs ". N. Montigny avait d�j� fait l'objet d'une tentative d'assassinat quelque temps auparavant � Bastia par 2 hommes en moto qu'il aurait reconnu : J. Mariani le pilote et J. Menconi le tireur. Dans cette affaire, J. Menconi s'est vu d�livr� par le juge anti-terroriste L. LeVert, une commission rogatoire en septembre 2001. L'instruction judiciaire suit son cours !
- J. Menconi est �galement soup�onn� d'avoir particip� aux assassinats de J.M.Rossi et J.C.Fratacci � l'�le Rousse le 7 ao�t 2000, en plein jour et � visage d�couvert. Il est de notori�t� publique que ces assassinats ont �t� commis en partie par des membres du milieu corso - varois, suite aux d�m�l�s du leader nationaliste J.M.Rossi avec D. Savelli ancien collecteur des machines � sous dans la r�gion, et P. Grimaldi ancien lieutenant du chef de clan varois Fargette, qui souhaitait s'implanter en Balagne. L'instruction judiciaire concernant ces meurtres, confi�e aux juges anti-terroristes J.L.Brugui�re et G. Thiel, n'est toujours pas close. On recherche toujours les coupables 3 ans apr�s ! Il est � souligner qu'� ce jour la justice manque d'indices relatifs � ces deux assassinats.
- Enfin, du fait �galement que J. Menconi ait r�sid� � Porto-Vecchio durant quelques ann�es, on le soup�onne d'avoir pr�parer l'action des assassins de F. Santoni le 17 ao�t 2001 � Monaccia - d'Aull�ne en Corse du Sud, chef de la branche sud du " FLNC canal historique " et du groupe " Presenza Naziunale/Armata Corsa " en dernier lieu. En particulier, la Police judiciaire cherche � �tablir un lien de complicit� entre J. Menconi et A. Robin est en fuite depuis juillet 2002, soup�onn� d'avoir apport� une aide qui reste � d�terminer aux assassins de F. Santoni. Robin et Menconi se connaissaient pour avoir �t� en conflit lorsque la bande de Jacques Mariani s'est divis�e en deux. D'un c�t� sont partis les futurs membres d'Armata corsa de l'autre les amis de Jacques Mariani. Or Struffi a mis en contact Alain Robin et Jacques Mariani afin de mettre fin � cette guerre sanglante. Il semble que Robin et Mariani aient �t� un moment associ�s puis adversaires dans un r�seau de voitures vol�es. Certains policiers cherchent aujourd'hui ce lien qui permettrait de remonter jusqu'au FLNC secteur de Bastia via F. Mariani. La piste d'A.M.Orsoni d�c�d� depuis, un moment d�sign� comme le commanditaire voire comme ex�cuteur d'une vengeance ancienne tombant � l'eau. Dans ce dossier criminel, � ce jour, ont �t� mis en examen pour " assassinat ou complicit� d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste " ou font l'objet d'un mandat d'arr�t d�livr� par les juges anti - terroristes L. LeVert et G. Thiel : A. Robin, S. Aletti, C. Andreani, M. Chiari. Par contre un proche d'A.M.Orsoni vis� par une commission rogatoire d'un juge anti - terroriste parisien, A. Quilichini, a �t� rel�ch�.
- En cavale depuis novembre 1998, J. Menconi avait �t� pris en charge directement par l'OCRB de la Police judiciaire. Fich� au grand banditisme comme indiqu� dans l'introduction de ce document, il �t� traqu� pendant pr�s de 5 ans les officiers de police judiciaire de l'office central de r�pression du banditisme. Sa compagne et son fils de 4 ans ont fait l'objet de surveillance constante, mais ils ont disparu en juin 2001 de leur domicile de Saint-Tropez. En cherchant les complices d' un truand en juillet 2002 A. Ferrara, la police judiciaire va tomber par hasard sur J. Menconi. Finalement, les enqu�teurs de l'OCRB l'ont arr�t� le vendredi 3 janvier 2003 dans l'apr�s midi au pied de sa planque, une r�sidence de Rocquencourt dans le d�partement des Yvelines. On le soup�onne �galement d'avoir particip� � une attaque d'un fourgon blind� en d�cembre 2000 � Paris (les empreintes g�n�tiques de Menconi et de Ferrara ont �t� retrouv�es sur place), et � une autre en juin 2000 � Saint Laurent du Var de nouveau.
- Et pour en finir avec ce palmar�s de " crimes et d�lits en tout genre ", il faut signaler la nouvelle �vasion de la prison de Borgo au petit matin du vendredi 7 mars 2003. J. Menconi, aid� semble-t-il de 3 complices � l'ext�rieur du mur d'enceinte, sans compter les complicit�s � l'int�rieur ! Il venait d'�tre condamn� � 9 ans de prison par le Tribunal correctionnel de Bastia pour " �vasion avec violence et association de malfaiteurs ", relatif � sa pr�c�dente �vasion de novembre 1998. Il devait compara�tre le jour m�me devant le Tribunal correctionnel de Bastia pour " faux et usage de faux " suite aux faux documents d'identit� trouv�s en sa possession lors de son arrestation en janvier 2003 � Rocquencourt. Par ailleurs, sa pr�sence � la prison de Borgo se justifiait �galement par une mise en examen ordonn�e par un juge d'instruction bastiais dans le cadre de l'affaire de l'assassinat des amis Marcelli en ao�t 2001 � Moriani - Plage.
Pour l'ensemble de ces m�faits, J. Menconi risque la prison � perp�tuit�.
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