Un paquet contenant un kilo de produit explosif a �t� d�couvert mardi sur la chauss�e � Ghisonaccia, � 85km au sud de Bastia. La pr�sence, sur la route, de ce paquet sur lequel les voitures roulaient a �t� signal�e aux gendarmes mardi en fin de matin�e par un fleuriste dont le commerce est situ� � proximit�. Les premi�res constatations ont permis d'�tablir que le d�tonateur avait bien explos� mais sans faire sauter la charge. Le colis aurait �t� d�pos� dans la nuit de lundi � mardi. Il �tait, mercredi, impossible d'assurer que la boutique du fleuriste en �tait la cible.
Cet acte ne fait qu'ajouter � la tension qui r�gne dans l'�le. Selon certaines sources, la base du mouvement ind�pendantiste est actuellement travers�e de courants contradictoires. La direction tente de calmer une base qui montrerait des ardeurs guerri�res dues � l'impasse dans laquelle elle a l'impression de se trouver. Le sentiment dominant est qu'avec les accords de Matignon d'abord puis les entretiens avec Nicolas Sarkozy ensuite, le nationalisme a fait le lit d'un nouveau clanisme. Les personnalit�s qui semblent en effet se d�gager se nomment Paul Giacobbi, le leader incontest� du clan radical de gauche auquel s'allie une mouvance corsiste qui va de Toussaint Lucciani � Robert Feliciaggi en passant par le pr�sident de l'assembl�e territoriale Jos� Rossi.
De l'autre c�t�, c'est Camille de Rocca Serra h�ritier du clan Rocca Serra qui para�t en mesure de mener la barque conservatrice. N�anmoins, il semble que les familles de droite et de gauche iront s�par�ment aux combats des territoriales. De telle sorte que Paul Giacobbi (partisan de l'�volution r�gionaliste mais de gauche) et Jos� Rossi (lui aussi partisan de l'�volution r�gionaliste mais de droite) esp�rent en partant chacun de leur c�t�, draguer au mieux de leur camp. Puis ils pratiqueront des alliances de conjoncture de mani�re � emporter les postes de direction de l'assembl�e. Toute la question est de savoir si en pareil cas, les nationalistes auront des �lus et combien. Toujours enferm� dans leur dialectique de la violence, ces derniers pensent qu'en pratiquant quelques nuits d'explosion, ils parviendront � mobiliser le ban et l'arri�re-banc de leurs troupes. Jusqu'alors ce pari a plus ou moins bien march�. C'est cependant sans compter sur une politique � la fois ferme et intelligente du ministre de l'int�rieur.
Ce dernier a fait r�cemment savoir en petit cercle qu'il entendait aller jusqu'au bout de ses promesses mais qu'au bout du compte ce serait aux Corses de choisir. Et rien ne dit que les Corses soient d�cid�s � aller au-del� de ce que leur demanderont les chefs de clan. C'est pourquoi une p�riode d'intense agitation nocturne est � pr�voir pour les semaines qui viennent. � moins que les nationalistes ne soient sensibles � la conjoncture internationale peu favorable aux poseurs de bombes.
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