Depuis le 1er janvier 2002, une nouvelle juridiction cr��e dans le cadre de la d�centralisation de la justice a examin� treize requ�tes de condamn�s �crou�s en Corse et demandant � �tre lib�r�s � mi-peine . Il s'agit de la juridiction r�gionale de la lib�ration conditionnelle.
Elle est pr�sid�e par Jeanne-Marie Chiaverini, conseiller � la cour d'appel de Bastia et ancienne pr�sidente de la cour d'assises de Haute-Corse. Depuis le 1er janvier 2002, elle a statu� sur treize recours. Jusqu'alors les d�tenus condamn�s � des peines exc�dant cinq ans d'emprisonnement et qui demandaient � �tre remises en libert� apr�s avoir accompli la moiti� de leur peine, voyaient leur requ�te examin�e par une commission nationale d'appel qui si�geait � Paris. Aujourd'hui, c'est en Corse que la commission statue pour les d�tenus incarc�r�s dans les prisons de Borgo, Casabianda ou Ajaccio.
Pour les condamnations inf�rieures � dix ann�es d'emprisonnement, ce sont les juges d'application des peines en poste dans les tribunaux de Bastia et d'Ajaccio, Michel Huber et Fran�ois Knittel, qui d�cident.
Pour les peines �gales ou sup�rieures � dix ans, c'est la nouvelle la juridiction r�gionale de la lib�ration conditionnelle qui statue.
Elle est compos�e de la pr�sidente Jeanne-Marie Chiaverini et de deux assesseurs, Michel Huber et Fran�ois Knittel, d�j� nomm�s pour ce qui concerne les peines inf�rieures � dix ans.
Le substitut g�n�ral pr�s la cour d'appel de Bastia, Christophe Raffin, si�ge au banc du minist�re public.
Les d�cisions sont rendues apr�s un d�bat contradictoire au cours duquel l'avocat du condamn� intervient.
Comme par le pass�, le d�tenu doit apporter aux juges des gages s�rieux de r�insertion et de bonne conduite.
Les obligations du lib�r� conditionnel peuvent bien s�r �tre modifi�es par les magistrats de la juridiction r�gionale et en cas de violations des obligations qui lui incombent, le juge d'application des peines peut, � tout moment, d�livrer un mandat d'amener � l'encontre d'un condamn� lib�r�.
Pour l'heure tout cela semble fonctionne si on en croit les chiffres donn�s par notre confr�re Corse-Matin : " en 2002, la juridiction r�gionale a examin� sept demandes de lib�ration conditionnelle. Six �manaient de personnes emprisonn�es � Casabianda et une � Borgo. Les juges ont rejet� cinq requ�tes et en ont accept� deux.
Depuis le 1er janvier 2003, six demandes ont �t� formul�es par des condamn�s �crou�s � Casabianda. Trois ont �t� rejet�es, deux accept�es et une ajourn�e. Elle sera r�examin�e le 2 juin. "
C'est en tous les cas un nouveau pas vers une sorte de maturit� de la Corse qui devra d�sormais affronter ses propres d�mons seule. On peut en effet pr�voir que les juges en question seront soumis � des pressions et qu'ils devront y r�sister tout comme les gardiens des prisons corses. Mais tel est le prix � payer pour la d�concentration des pouvoirs.
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