Corsica Nazione d�cline une rencontre avec Nicolas Sarkozy � Ajaccio
Vendredi, 25 avril 2003
Jean-Guy Talamoni, chef de file des nationalistes corses s'est exprim� � la veille de la venue dans l'�le de Nicolas Sarkozy pour annoncer que les �lus de Corsica nazione ne le remontreraient pas. " C'est un rendez-vous plus m�diatique que politique " a d�clar� jeudi soir Jean-Guy Talamoni, chef de file et �lu du mouvement nationaliste � LCI bien qu'il se soit aussit�t d�fendu d'adopter ainsi une attitude agressive. Il a d'ailleurs aussit�t ajout� "Nous participerons ensuite aux groupes de travail qui seront mis en place et nous ferons valoir nos arguments".

Il a ensuite �nonc� les reproches qu'il fait au projet de r�forme annonc� par Nicolas Sarkozy.
"Nous attendons un certain nombre de messages forts de la part de M. Sarkozy et un certain nombre de garanties face � un certain nombre de d�rives possibles, qui nous inqui�tent". M. Talamoni a cit� le transfert de comp�tences l�gislatives aux �lus de Corse qui est l'un des sujets forts de la manifestation nationaliste de samedi.
"Nous pensons que la question de la suppression des d�partements (...) a un petit peu fait passer � la trappe la question essentielle du pouvoir l�gislatif". Sur ce point il a demand� que les choses soient dites un peu plus clairement".
Il a par ailleurs regrett� que, "pour l'instant, il n'y a(it) pas eu de rapprochement significatif" des prisonniers politiques corses.
Pour ce qui concerne la r�forme proprement dite, M. Talamoni a affirm� craindre que " ces conseils territoriaux (ne) se muent progressivement en nouveaux conseils g�n�raux (�) Nous avons demand� notamment qu'il y ait une repr�sentation des territoires de Corse, et non pas de circonscriptions dessin�es de fa�on arbitraire".
"Nous pensons qu'il aurait �t� beaucoup plus simple (...) de ne pas cr�er des conseils territoriaux mais une chambre des provinces (...) dans laquelle auraient si�g� des �lus qui auraient �t� d�sign�s directement par les territoires de Corse". Il a enfin regrett� que le gouvernement soit "revenu � quelque chose qui semble avoir �t� cr�� pour faire plaisir aux anciens conseillers g�n�raux" et "recycler ceux qui aujourd'hui ont peur de perdre leur position".
M. Talamoni a enfin annonc� que les mouvements nationalistes manifesteraient samedi "� l'adresse de Paris et des �lus de la Corse", pour exprimer la "volont� des nationalistes de ne pas voir d�tourner la r�forme".

Ce refus de rencontre est une fa�on pour les nationalistes de ne pas appara�tre � la remorque d'un ministre de l'int�rieur pour qui la Corse est devenue un tremplin pour une carri�re plus ambitieuse. Les nationalistes ont fait l'analyse que chaque fois qu'un nouveau statut a �t� mis en place, les partis politiques traditionnels l'avaient investi pour mieux le neutraliser. Ils ne veulent donc plus que cela se reproduise et entendent peser dans la balance. Leur meilleur atout est, selon eux, leur mobilisation. Samedi aura donc lieu pour la premi�re fois depuis longtemps une manifestation unitaire de tous les nationalistes, les mod�r�s comme les radicaux. L'id�e est d'impressionner l'opinion publique de mani�re � ce qu'elle reporte en 2004 ses votes sur les candidats nationalistes. Il est donc important pour ces derniers que la manifestation soit un succ�s. Dans la nuit de mercredi � jeudi, les militants ont recouvert les murs de l'�le d'une affiche y appelant.

Officiellement, Nicolas Sarkozy n'est venu que pour installer des groupes de travail. En r�alit�, il veille au grain. Les nationalistes aussi.

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