Le ministre de la Justice Dominique Perben.a d�clar� lundi 10 mars que Joseph Menconi qui s'est �vad� vendredi de la prison de Borgo a b�n�fici� de "complicit�s � l'int�rieur du b�timent" pour pr�parer son �vasion . "Manifestement, il y a eu des complicit�s � l'int�rieur du b�timent en particulier pour la pr�paration" de l'�vasion, a assur� le ministre. Il a �voqu� "soit des gens dans la prison, d�tenus ou non-d�tenus, ou des gens ayant �t� amen�s � venir dans la prison".
En analysant bien cette d�claration on peut la trouver particuli�rement stupide car elle n'�noncerait qu'une v�rit� � laquelle tout le monde a pens�. Ou plus subtilement le Ministre a eu vent par la commission d'enqu�te qu'en effet Menconi a b�n�fici� de complicit�. Or d�signer d'autres d�tenus revient � d�noncer des dysfonctionnements. Mais il est tr�s rare qu'un ministre laisse supposer qu'un ou des fonctionnaires pourraient �tre m�l�s � un fait aussi grave. Selon certaines indiscr�tions, il se pourrait que les enqu�teurs aboutissent au constat qu'un gardien par peur ou par app�t du gain, a permis � Menconi de sortir de sa cellule, de parcourir les couloirs puis de franchir le sas de s�curit� menant � l'ext�rieur.
"Ces d�clarations ne nous surprennent pas", a r�agi Patrick Chartier, d�l�gu� de l'Union f�d�rale autonome p�nitentiaire (UFAP) � Borgo. "Il est en effet facile de constater que le d�tenu n'a pas pu se procurer tout seul le mat�riel qu'il a utilis�, comme une corde de cinq m�tres, un grappin, une cha�ne m�tallique ou une fausse arme". Il disposait probablement aussi d'un t�l�phone portable, indispensable pour synchroniser sa "sortie" avec les complices qui l'attendaient � l'ext�rieur, mena�ant le portier avec un lance-roquettes factice.
"Cette complicit� est-elle interne ou externe? Nous ne le savons pas. C'est � l'enqu�te de le d�terminer", a ajout� M. Chartier, pour qui "il y a de nombreuses personnes qui entrent tous les jours dans la prison", que ce soit pour y amener la nourriture et le linge ou y effectuer des travaux.
Consid�r� comme "un d�tenu particuli�rement surveill�", Joseph Menconi avait �t� plac� dans le quartier d'isolement de la maison d'arr�t, o� "ses contacts �taient limit�s avec les autres prisonniers", a-t-on pr�cis� de source syndicale.
Les recherches se sont poursuivies lundi pour localiser le fuyard, probablement toujours en Corse, mais les enqu�teurs s'attendent "� une longue traque". "Sa cavale a sans doute �t� aussi bien pr�par�e que son �vasion", selon l'un d'entre eux, pour qui Menconi "a prouv� qu'il �tait capable de tout et bien entour�". Deux voitures calcin�es ont �t� retrouv�es l'une � Biguglia et l'autre � Lucciana, une Xsara et une Clio. Les policiers et gendarmes cherchent � savoir si ce sont celles qui ont �t� utilis�es par les complices de Menconi.
Qui a aid� Menconi � sortir ? Plusieurs hypoth�ses circulent dans l'�le : des membres de la Brise de Mer qui avaient int�r�t � lui faire la peau dehors. Menconi aurait en effet l�ch� des informations importantes aux enqu�teurs de l'OCRB. L 'autre supposition, la plus vraisemblable, est que Menconi poss�dait de belles amiti�s qui ont mouill� leur chemise pour le faire sortir. Contrairement � ce qu'ont �crit beaucoup de journalistes, Menconi n'�tait pas un ca�d mais plut�t un chien fou du grand banditisme.
Question : pourquoi un faux bazooka et pas un vrai pour braquer la gu�rite d'entr�e de la prison? R�ponse d'un sp�cialiste. " Si tu te fais choper avec un tube de carton noir, tu ne risques rien. Avec un bazooka, c'est plus diffficile � expliquer d'autant que se procurer un bazooka demande de remuer du beau monde. Et dans ce petit monde de la truanderie c'est � qui balancera l'autre. Donc tous avantages pour le tube en carton pass� au cirage. "
Les policiers pr�voiraient du d�g�t sur le pav� corse d'ici peu si on en croit les confidences d'un enqu�teur � Lib�ration. C'est � voir. Menconi n'a peut-�tre pas envie de bronzer en Corse. Se faire oublier, c'est souvent le r�ve des grands voyous.
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