Le 30 ao�t 1996 un attentat �tait commis contre la perception de Borgo en Haute Corse. Le 21 avril 1997 : six attentats � l'explosif avaient eu lieu contre cinq agences bancaires de Borgo. Qui s'en souvient ? Qui se souvient encore des plasticages de gendarmeries toujours � Borgo ? Qui se souvient de l'attentat contre la caserne de CRS ? Et contre la prison de Borgo ? Qui se souvient d'ailleurs de Borgo, ville sinistr�e dans l'indiff�rence g�n�rale.
Et �a continue. Un attentat a totalement d�truit dans la nuit de dimanche � lundi, sans faire de bless�, la perception de Borgo qui devait prochainement ouvrir apr�s avoir �t� endommag�e par un pr�c�dent attentat le 12 octobre 2001.
La charge, de forte puissance, dont la nature n'a pas encore �t� d�termin�e, a explos� � 00H36, soufflant le b�timent d'un �tage, sans affecter d'autres habitations.
Le b�timent, construit par la municipalit�, �tait en voie de finition et une visite de chantier �tait pr�vue lundi pour examiner les derni�res retouches � effectuer. La perception devait ouvrir ses bureaux d'ici deux mois alors que le chantier avait d�j� �t� retard� par un pr�c�dent attentat. " C'est � d�sesp�rer, murmure un fonctionnaire de l'administration fiscale. Au point qu'on ne sait plus pourquoi les attentats ont lieu. Ici cela peut �tre d� � la venue de Nicolas Sarkozy dans une semaine.
Mais il est �vident que la destruction syst�matique des locaux de l'administration fiscale arrange certains habitants de cette r�gion. Plus d'administration donc un climat de peur et donc plus de contr�les r�els sur les imp�ts des uns et des autres. " Car voil� la v�ritable raison de ce saccage syst�matique dont les citoyens payent le prix fort : sous couvert de politique on arrange ses petites affaires. Est-il exact que les inspecteurs et contr�leurs du fisc n'osent plus intervenir dans certaines affaires notamment du b�timent situ�es dans la circonscription de Borgo ? Voil� une question int�ressante � laquelle le minist�re des Finances devrait r�pondre ?
Le pr�fet de Haute-Corse Eric Delzant s'est rendu sur les lieux.
Cet acte, ni sign� ni revendiqu�, a �t� notamment condamn� par les syndicats de l'administration fiscale, dont FO, qui a appel� les perceptions de l'�le � fermer leurs portes lundi en signe de protestation. On �voque bien entendu un acte criminel du FLNC Union des Combattants fortement repr�sent� ici notamment par un notable du monde du football qui vient, o hasard, de monter une entreprise de b�timent en pr�vision du versement des premi�res tranches du PEI.
Cet attentat intervient une semaine avant la visite annonc�e dans l'�le, le 7 avril, du ministre de l'Int�rieur Nicolas Sarkozy, qui, selon des �lus, pourrait �tre accompagn� du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. Ils devraient y pr�senter le projet d'�volution institutionnelle et annoncer la tenue d'un referendum, sans doute durant l'�t�.
Des attentats ont r�cemment vis� le conseil g�n�ral de Corse-du-Sud, dont une annexe a �t� fortement endommag�e par un violent attentat le 15 mars, ainsi que le v�hicule particulier d'un commissaire de police des renseignements g�n�raux d'Ajaccio le 28 mars.
Il faut rappeler qu'avant la pr�c�dente visite de Nicolas Sarkozy le minist�re de l'int�rieur avait fait passer le mot au FLNC Union des Combattants qu'il fallait l�cher du lest. Peu de temps apr�s et juste avant l'arriv�e du ministre de l'int�rieur, les RG avaient appris les noms des dirigeants du FLNC dit des anonymes et avaient pu les coincer apr�s un attentat contre les locaux de l'entreprise Vendasi, tr�s " li�e " au responsable pr�sum� du FLNC Union des combattants de Bastia.
Or voil� que six personnes ont �t� interpell�es ce lundi matin en Haute-Corse par la Direction nationale antiterroriste (DNAT) et le Service r�gional de police judiciaire (SRPJ) sur commission rogatoire d'un juge antiterroriste parisien, dans le cadre d'enqu�tes sur des attentats attribu�s au "FLNC dit des anonymes". Ces interpellations se sont d�roul�es en diff�rents points du d�partement. Trois ont eu lieu pr�s de Calvi, dans l'ouest de l'�le, deux � Corte, dans le centre, et une autre dans le village de Barbaggio, situ� � dix kilom�tres � l'ouest de Bastia. Les six personnes ont �t� plac�es en garde � vue au commissariat de Bastia. Six des membres pr�sum�s du mouvement avaient �t� interpell�s au cours des derniers mois de 2002 et deux autres en f�vrier dernier.
Nouvelle " balance " entre nationalistes ? Il semblerait que cette fois-ci ce ne soit pas le cas. D'apr�s nos renseignements, les policiers ont agi d'apr�s les renseignements donn�s par ceux des membres des Anonymes qui sont d�j� en prison. Les nouvelles interpellations ont touch� des personnes dont certaines �taient r�put�es avoir �t� proches de l'organisation clandestine " Armata corsa ".
Les policiers croient maintenant avoir cern� les contours de cette organisation dite des Anonymes qui, durant pr�s de deux ans, est rest�e myst�rieuse. Il s'agit � l'origine d'une dissidence du FLNC Union des Combattants. La plupart de ses cr�ateurs avaient des vues proches de celles de Fran�ois Santoni. L'organisation s'est cr��e autour de noyaux locaux de militants " gonfl�s " pour reprendre l'expression de l'un des enqu�teurs. L'id�e �tait une fois encore de forcer la direction du FLNC union des combattants � radicaliser son action. Pourquoi la cr�ation en FLNC ?
Selon des sources polici�res, ces militants comme ceux du FLNC 3 qui agissait parfois conjointement avec le FLNC Anonyme mais souvent s�par�ment, l'adoption du sigle FLNC qui aurait pu para�tre comme une provocation a �t� suscit� par un article du quotidien Le Monde sign� Ariane Chemin. Il s'agissait d'un article relatant l'enqu�te relative � l'assassinat de Fran�ois Santoni et qui se terminait par le soupir de soulagement d'un haut fonctionnaire de la police rest� lui aussi anonyme. Le soulagement �tait d� au fait que la piste Angeot Orsoni ne menait pas � Charles Pieri.
" Cette conclusion a �t� surinterpr�t�e par les dissidents de la clandestinit� qui ont alors pens� que le gouvernement �tait de nouveau en discussion avec le FLNC Union des Combattants. Du coup, les autres ont d�cid� de devenir � leur tour une menace cr�dible en adoptant le sigle FLNC. C'est aussi b�te que cela. Mais du coup aussi il devenait des g�neurs � �liminer pour la direction de l'Union des Combattants. Or, contrairement � ce que l'on croit, les nationalistes corses ont pris l'habitude d'utiliser les services de l'�tat pour r�gler leurs dissensions. Comment agissent-ils ? Tout simplement en nous donnant des informations qui permettent de cibler des coupables. On peut m�me dire que l'�limination physique a �t� extr�mement rare compar�e � l'�limination par d�nonciation. �videmment, �a casse le mythe du r�volutionnaire pur et dur. Mais c'est la r�alit�. "
|
|