La note de Bonnet � Valat
Jeudi, 13 f�vrier 2003
Quand le pr�fet Bonnet faisait le point depuis sa cellule / La note Valat

Cette note du pr�fet Bonnet remise au juge Valat est int�ressante � plus d'un titre. Elle a �t� �crite en prison par un pr�fet Bonnet abasourdi. Il synth�tise l'enqu�te qu'il a contribu� � mener et qui d'une certaine fa�on a abouti � l'arrestation du commando responsable de l'assassinat du pr�fet Erignac. Le sentiment dominant, bien relat� dans le livre " L'enqu�te sabot�e " qui contient �galement ce document, est celui d'un foutoir g�n�ralis�. Un policier myst�rieux (vraisemblablement un des responsables de la Brigade anticriminalit� d'Ajaccio qui n'a jamais fait myst�re de ses sympathies pro-clandestines et qui pourtant a fait une belle carri�re) pr�vient les Colonna de la surveillance dont ils sont l'objet.

Le juge Brugui�re refuse de participer � une r�union au sommet parce que le procureur Legras s'y trouve. Les conseillers du premier ministre exigent du pr�fet de Corse qu'il �vite le juge Brugui�re et qu'il aille voir le procureur Dintilhac, suppos� plus � gauche que le premier. Lorsqu'on ajoute � cela le fait que le conseiller de la Garde des Sceaux est l'ancien juge Debacq, futur procureur en charge de l'anti-terrorisme et proprement �limin� par Roger Marion au d�tour d'une perquisition chez feu Santoni, que le directeur de cabinet du ministre de la Justice est un ami du p�re du pr�sum� assassin, on comprend la difficult� qu'a eu l'enqu�te � avancer.

Non pas qu'il y ait forc�ment eu des sabotages (si ce n'est celui tr�s grave de ce policier) mais la pagaille ambiante suffisait largement � conforter les conflits de personnes indignes de serviteurs de l'�tat. Seul dans tout ce fatras, le pr�fet Bonnet avec ses imperfections et, peut-�tre sa douce folie, semble encore guid� par le d�sir d'arr�ter les coupables de l'assassinat du pr�fet Erignac. Il oublie dans sa note un formidable croche-pied : l'homme que Roger Marion, patron de l'anti-terrorisme pense �tre l'informateur du pr�fet, est arr�t� en m�me qu'Andriuzzi et Jean Castela. Il sera le seul � �tre lib�r�. Une fa�on comme une autre d'ex�cuter un homme. Belles m�thodes que l'on pensait r�serv�es au monde des voyous. Et encore.

M�moire remis � M. le Premier Juge, Jean-Paul Valat, � l'issue de mon audition le 25 juillet 2002.

I - St�phane Colonna, le fr�re d'Yvan Colonna, l'assassin pr�sum� de mon pr�d�cesseur a d�couvert une balise de surveillance sous son v�hicule en d�cembre 1998. Lorsque la balise dissimul�e sous le v�hicule de St�phane Colonna a �t� d�couverte, son p�re, Jean Hugues Colonna aurait eu une explication avec ses deux fils, St�phane et Yvan, qui l'auraient alors assur� qu'ils avaient renonc� depuis longtemps � toute action terroriste. Jean Hugues Colonna a r�v�l� cette conversation en septembre 2000 devant la 17e chambre correctionnelle du TGI de Paris lors d'un proc�s en diffamation qu'il m'avait intent� et qu'il a perdu. St�phane Colonna n'a pas �t� le seul ni le premier � d�couvrir une balise de surveillance. Alain Ferrandi, le chef du commando ayant assassin� le pr�fet Erignac, avait �t� mis en garde quelques semaines auparavant. Les balises ont �t� d�couvertes parce qu'il y a eu de graves indiscr�tions. D'apr�s les �l�ments dont je dispose, il y avait � l'�poque trois sources de fuites possibles: la gendarmerie, la police et le pouvoir politique.

2-S'agissant de la gendarmerie, ce sont ses services sp�cialis�s qui ont pos� fin novembre 1998 les balises de surveillance qui ont �t� d�couvertes par Ferrandi d'abord, par St�phane Colonna ensuite. La gendarmerie a utilis� les renseignements que j'avais communiqu�s au colonel de l�gion de gendarmerie, Henri Maz�res en octobre 1998. Ces renseignements avaient �t� port�s � ma connaissance par un informateur quelques jours auparavant. Cet informateur m'avait r�v�l� le nom des principaux membres du commando composant le groupe dit des anonymes qui a assassin� le pr�fet Claude Erignac : Alain Ferrandi, Jean Castela et Vincent Andriuzzi. Il faut rappeler qu'� l'�poque, les enqu�teurs de la DNAT �taient dans l'impasse, poursuivant une fantasmatique piste agricole, invent�e par Roger Marion et personnalis�e par l'agriculteur Mathieu Filidori . Sans �l�ment probant retenu � son encontre, ce dernier fut remis en libert� le 10 novembre 1998 par la Chambre de l'instruction et b�n�ficia ult�rieurement d'un non-lieu. Mon informateur m'avait �galement indiqu� en octobre 1998 que le groupe des anonymes �tait impliqu� dans l'attentat commis contre la brigade de gendarmerie de Pietrosella le 6 septembre 1997. C'est lors de cette action terroriste qu'avait �t� vol�e l'arme qui allait �tre utilis�e pour assassiner le pr�fet Erignac le 6 f�vrier 1998. Or, tandis que l'enqu�te sur l'assassinat du pr�fet Erignac �tait confi�e � la police (DNAT), celle relative � l'attentat de Pietrosella �tait confi�e aux gendarmes.

Je d�cidais donc de pr�venir le Juge Brugui�re (pour l'enqu�te Erignac) et le colonel de gendarmerie Mazeres (pour l'enqu�te Pietrosella). Il �tait d'autant plus indispensable d'avertir le colonel Mazeres que, selon mon informateur, le groupe des anonymes envisageait de repasser � l'action en attaquant la brigade de gendarmerie de Belgod�re en Balagne. Le projet des terroristes consistait � d�rober une arme aux gendarmes de cette brigade et � perp�trer un nouvel assassinat qu'ils auraient "sign�" avec l'arme vol�e. J'ai donc appris au colonel Mazeres le projet d'attentat de Belgod�re et l'identit� des principaux membres du commando responsables de l'attentat de septembre 1997 contre la brigade de gendarmerie de Pietrosella. Il s'agissait de Ferrandi, Castela et Andriuzzi. Tr�s rapidement, la Direction G�n�rale de la Gendarmerie s'est mobilis�e en utilisant des moyens en hommes et en mat�riels tr�s importants.

Dans ce cadre, des op�rations de surveillance ont �t� organis�es et une balise de surveillance a �t� plac�e sous le v�hicule d'Alain Ferrandi, le chef pr�sum� du commando. Les magistrats qui dirigeaient les deux enqu�tes et la DNAT, charg�e de l'enqu�te Erignac ont paru mis � l'�cart. Le Juge Thiel, en responsabilit� de l'enqu�te sur l'attentat de Pietrosella a d�couvert tardivement ( fin novembre 1998) l'ampleur des investigations men�es par la gendarmerie.

J'appris moi-m�me � la mi-d�cembre 1998 que des balises de surveillance avaient �t� plac�es sous les v�hicules de Ferrandi et plus tard de St�phane Colonna par des unit�s sp�cialis�es de la gendarmerie. St�phane Colonna avait �t� identifi� le 18 novembre 1998 par les gendarmes du GSIGN (Groupe de s�curit� et d'intervention de la Gendarmerie nationale). Les gendarmes du GSIGN, exploitant l'information que j'avais donn�e au colonel Maz�res surveillaient le domicile d'Alain Ferrandi. Ce dernier quitta pr�cipitamment son domicile dans la nuit du 18 novembre 1998 pour rejoindre Carg�se et y retrouver semble-t-il St�phane Colonna. Le d�part pr�cipit� d'Alain Ferrandi faisait suite aux interpellations d�clench�es � l'aube de mani�re irresponsable par la DNAT contre deux membres seulement du groupe des anonymes. � partir du 18 novembre 1998, les membres du commando se savaient surveill�s. Parall�lement au colonel Maz�res, j'ai voulu r�v�ler les noms des trois assassins pr�sum�s du pr�fet Erignac au juge Brugui�re, qui �tait charg� de la coordination de l'enqu�te Erignac. C'�tait �videmment l'objet essentiel des confidences de mon informateur. Apr�s avoir patient� environ trois semaines, j'obtins un rendez-vous avec le juge Brugui�re qui fut fix� au 16 novembre 1998.

Je re�us l'ordre de l'annuler le samedi 14 novembre. Avec l'accord du Premier ministre Lionel Jospin, ses proches conseillers, par l'interm�diaire de Clotilde Valter, m'interdirent de rencontrer le juge Brugui�re. Pour des raisons politiques (Matignon n'avait pas confiance dans le juge Brugui�re comme marqu� � droite), Clotilde Valter m'ordonna de rencontrer le procureur Dintilhac en substitution du Juge Brugui�re le 16 novembre 1998. Je cite dans mon t�moignage le Premier Ministre puisque son propre directeur de cabinet Olivier Schrameck interrog� par la Commission d'Enqu�te de l'Assembl�e nationale le 21 septembre 1999 pour �tablir si le Premier Ministre savait que j'avais re�u l'ordre d'annuler mon rendez-vous avec le juge Brugui�re a d�clar� sous serment :"Je ne cache rien au Premier Ministre"� Fin novembre 1998, lorsque le juge Thiel d�couvre que les gendarmes l'ont tromp� en d�veloppant leurs investigations tr�s au-del� de la stricte commission rogatoire qu'il leur avait d�livr�e sur l'attentat de Pietrosella, il les dessaisit de l'enqu�te Pietrosella et d�cide � la mi d�cembre 1998 de joindre les enqu�tes Erignac et Pietrosella et de les confier toutes deux � la DNAT.

La Gendarmerie a tr�s mal v�cu ce camouflet qui an�antissait des semaines d'enqu�te juridiquement clandestine mais op�rationnellement efficace. Elle exer�a une pression consid�rable sur les juges Thiel et Brugui�re. Le colonel Maures rencontra ces magistrats � Paris. Le Procureur Dintilhac intervint. En vain. Rien n'y fit. La col�re et la frustration �taient � leur comble dans la gendarmerie. Une r�action incontr�l�e aurait pu conduire des enqu�teurs de gendarmerie frustr�s de leurs efforts � r�v�ler l'existence de balises de surveillance par d�pit. Je ne le crois pas. La gendarmerie n'avait aucun int�r�t � faire savoir qu'elle avait plac� une balise sous le v�hicule d'un fr�re Colonna. Les acrobaties juridiques douteuses auxquelles elle s'est livr�e pour utiliser des balises commandaient le secret. D'ailleurs, la gendarmerie avait limit� l'implication des militaires concern�s aux seules �quipes sp�cialis�es du GSIGN. Les brigades locales qui auraient �ventuellement pu avoir un contact avec les fr�res Colonna ignoraient tout. La gendarmerie n'est certainement pas � l'origine de l'information dont ont b�n�fici� les fr�res Colonna.

2- S'agissant de la police, je dispose du t�moignage accablant de mon informateur. Pr�s de quatre ans apr�s les avoir re�ues, ses confidences restent pour moi tr�s �tonnantes et tr�s troublantes. Pour en comprendre la nature, il faut les situer dans le temps. Le 16 novembre 1998, lors de notre entretien, j'avais particuli�rement insist� aupr�s du Procureur Dintilhac sur la n�cessit� de ne pas laisser interpeller isol�ment les trois membres du commando dont mon informateur m'avait donn� les noms. Mon informateur m'avait en effet indiqu� en octobre 1998- sans plus de pr�cisions- que le commando comprenait d'autres membres et qu'il fallait les identifier pour les arr�ter tous ensemble, sauf � cr�er une situation tr�s dangereuse. Or, le 18 novembre 1998, deux jours apr�s mon entretien avec le Procureur Dintilhac, la DNAT arr�tait seulement Castela et Andriuzzi sans m�me inqui�ter Ferrandi, le chef du commando!

D�but d�cembre 1998, je rencontrais � nouveau mon informateur qui �tait furieux et qui me demanda sur un ton vindicatif qui voulait saboter cette enqu�te. Il me rappela que ses conseils insistants d'interpellations group�es n'avaient pas �t� suivis, et il m'apprit que Ferrandi avait �t� alert� par un policier de la pr�sence d'une balise sous son v�hicule, dont il se servait depuis comme d'un v�hicule leurre pour ses rencontres secr�tes, semant ainsi ais�ment ses "surveillants". Mon informateur pr�tendait m�me que ce policier - qu'il affirmait �tre d'origine insulaire - appartenait � un service de surveillance (RAID ou RO). Je n'ai pas cru dans l'instant � cette information ahurissante, d'autant moins que la police ne surveillait pas alors Ferrandi � ma connaissance.

Cependant, je savais qu'une r�union avait eu lieu � Ajaccio fin novembre 1998 r�unissant policiers et gendarmes sous l'autorit� du Juge Thiel. Il y avait �t� question d'Alain Ferrandi, puisque les gendarmes faisaient le point de leurs investigations dans l'enqu�te Pietrosella. Une imprudence a-t-elle �t� commise? Quoi qu'il en soit, mon informateur qui n'a pas �voqu� dans notre rencontre la balise pos�e sous le v�hicule d'un fr�re Colonna, �tait cat�gorique sur la fuite qui avait alert� Ferrandi. Or, toutes les r�v�lations qu'il m'a faites se sont r�v�l�es exactes. Il n'a pas d� inventer l'�pisode du v�hicule leurre. Ce qui est s�r, c'est que Ferrandi a pris ensuite l'habitude de regarder sous son v�hicule, puisqu'il a d�couvert et d�truit une deuxi�me balise pos�e cette fois-ci par la police quelques jours apr�s mon entretien avec mon informateur. Je tiens cette pr�cision du commissaire des RG, G�rard Pupier.

Mon informateur accepta lors de cet ultime entretien de me donner des pr�cisions suppl�mentaires et d�cisives sur l'assassinat du pr�fet Erignac. Je les ai consign�es dans une note dat�e du 10 d�cembre 1998, remise le jour m�me au Procureur de Paris, Mr Dintilhac. Ce n'est que quelques semaines plus tard (vers la fin d�cembre 1998), que j'�tais inform� que St�phane Colonna (le fr�re d'Yvan) avait d�couvert � son tour une balise de surveillance sous son v�hicule. Je l'ai appris par le commissaire des RG, G�rard Pupier, qui le tenait d'un de ses fonctionnaires lui disant que St�phane Colonna avait exhib� cette balise dans les rues de Carg�se comme un troph�e. Je n'ai jamais su qui avait pu informer St�phane Colonna, mais la co�ncidence avec les r�v�lations que m'avait faites quelques jours plus t�t mon informateur �tait tr�s troublante. Il est tr�s vraisemblable que Ferrandi, averti de la pr�sence d'une balise sous son v�hicule par le myst�rieux policier �voqu� par mon informateur, alert� les fr�res Colonna. Je pr�cise que je n'ai jamais �t� en relation pendant mon s�jour en Corse avec Jean Hugues Colonna, le p�re d'Yvan et de St�phane. Il ne m'a jamais appel�. Je ne l'ai jamais rencontr�. Il est impensable que le commissaire Dragacci ait pu r�v�ler � Jean Hugues Colonna la pr�sence d'une balise de surveillance sous le v�hicule de son fils St�phane. D'abord, il ne d�tenait pas cette information, il n'avait pas de bonnes relations avec la gendarmerie et il n'�tait pas associ� aux enqu�tes. Il n'aurait de plus jamais pris le risque de compromettre l'enqu�te sur l'assassinat du pr�fet Erignac. Il avait une grande estime pour ce dernier et il souhaitait ardemment que ses assassins soient arr�t�s.

Il a pu savoir comme beaucoup d'habitants de Carg�se o� il r�sidait que les fr�res Colonna avaient parcouru les rues du village en exhibant une balise de surveillance. Mon directeur de cabinet, G�rard Pardini, connaissait bien Jean Hugues Colonna, le p�re de l'assassin pr�sum� du pr�fet Erignac. Ils avaient �t� en m�me temps membres de cabinets minist�riels socialistes au d�but des ann�es 1990. Pardini, � ma connaissance a d�jeun� � une reprise avec Jean Hugues Colonna en juillet 1998 .11 ne m'a jamais parl� de balises (il devait m�me en ignorer l'existence jusqu'aux r�v�lations du commissaire Pupier); il m'a simplement appris au d�but de l'ann�e 1999 que Jean Hugues Colonna l'avait appel� pour s'�tonner du contr�le tr�s z�l� que la police italienne lui avait fait subir � l'occasion d'un d�placement � G�nes qu'il avait effectu� avec ses fils, Yvan et St�phane. Je n'ai jamais entendu dire que Jean Hugues Colonna ait appel� Pardini pour se plaindre de balises plac�es sous le v�hicule de son fils.

3-Des imprudences au niveau gouvernemental ont pu aussi �tre commises. Le juge Brugui�re s'est �tonn� le mardi 7 septembre 1999 devant la commission d'enqu�te de l'Assembl�e nationale que Christian Vigouroux, directeur de cabinet de Mme Guigou, ministre de la Justice ait �t� en possession des notes des 16 novembre et 10 d�cembre 1998 que j'avais remises directement au Procureur Dintilhac. Dans la note du 10 d�cembre, je mentionnais le nom d'un fils Colonna comme membre du commando. Cette information comprenant certes un pr�nom erron� �tait alors tout � fait in�dite pour les enqu�teurs. Ces notes du 10 d�cembre et du 16 novembre 1998 auraient �t� comment�es dans une r�union organis�e par M. Vigouroux au minist�re de la Justice dans la deuxi�me quinzaine de d�cembre 1998. C'est le juge Brugui�re qui m'en a inform�, me pr�cisant qu'il avait refus� d'y assister en raison de la pr�sence du Procureur g�n�ral Legras...

Or, M.Vigouroux est tr�s li� � Jean Hugues Colonna, qu'il avait appel� au cabinet du ministre de l'int�rieur en 1991. Mr Jean Hugues Colonna n'a jamais dissimul� qu'il �tait rest� en contact avec Mr Vigouroux, y compris lorsque ce dernier �tait directeur de cabinet de Mme Guigou. Mr Debacq, conseiller technique de Mme Guigou �tait tr�s proche aussi de Mr Jean Hugues Colonna. Lors de la fuite d'Yvan Colonna, son p�re appela Mr Debacq au cabinet de Mme Guigou, pour n�gocier les conditions de son �ventuelle reddition ou arrestation. Une conversation imprudente a-t-elle pu se nouer en d�cembre 1998 � partir de mes notes dont Christian Vigouroux avait �t� curieusement rendu destinataire? Une indiscr�tion �ventuelle a-elle pu alerter les fr�res Colonna? La concomitance entre la d�couverte de la balise par St�phane Colonna et ma note du 10 d�cembre 1998 mettant en cause pour la premi�re fois un fils Colonna dans. 1'assassinat du pr�fet Erignac permet de se poser la question, sans m�me �voquer les circonstances tout fait invraisemblable qui ont favoris� la fuite de l'assassin pr�sum� du pr�fet Erignac.

�2003 L'investigateur - tous droits r�serv�s