�La Corse en marche � en assembl�e g�n�rale
LUNDI, 20 octobre 2003
Le mouvement lanc� par Paul Giacobbi, d�put� maire de Venaco s�est r�uni samedi � l'universit� de Corte pour d�finir sa strat�gie pour les �ch�ances cantonales et territoriales.

�Dans une Corse immobile et qui surtout a peur il s'agit de redonner confiance et de d�cider dune perspective d'avenir" a d�clar� Paul Giacobbi, d�put� de la Haute-Corse et pr�sident du conseil g�n�ral, lors de l�assembl�e g�n�rale de "la Corse en marche", mouvement qu'il a cr��, il y a quelques mois, dans la perspective des prochaines territoriales. Il a dessin� devant deux cents militants les perfectives de son mouvement.

"Si l'on continue, sur la voie actuelle, la Corse aura perdu sa chance de se moderniser. Le PEI est en panne, il faut lui redonner vie et combattre la peur suscit�e par la violence.

Paul Giacobbi consid�re que "dans l'�tat de division, de morcellement en petites unit�s personne n'a de vision d'ensemble. Dans ce climat il faut rassembler sur des bases claires et solides, sur des projets. Il faut rassembler les comp�tences des hommes et des volont�s d'une mani�re assez est parfaitement connu.

Mon engagement � gauche est parfaitement connu. Sur le plan national j'ai men� tous les combats de la gauche au niveau social de la la�cit�, sur l'�tat de droit.

� Il ne faut pas �tre exclusif il faut rassembler au-del� de la famille traditionnelle. Depuis six ans je me suis efforc� sur le plan politique de me pr�valoir d'une ligne claire � savoir aucune concession aux d�rives de toutes natures et en particulier aux d�rives violentes. Les Corses connaissent ma d�termination et la pr�cision de mon propos avec en ligne directrice le dialogue et l'ouverture.

� Sur le plan politique c'est dans l'action concr�te que j'ai d�montr� ce que l'on pouvait faire d'une collectivit� en la rendant plus performante plus soucieuse du service public. Il faut rassembler, non seulement �tre pr�sent et gagner tr�s largement en offrant enfin une perspective politique.

� Si l'on n'offre pas � la Corse d'alternative au couple infernal qui r�uni les plus violents aux plus conservateurs, la Corse n'a pas d'avenir et elle se condamne � osciller entre les uns et les autres.

Et il ajoute et conclu : "Nous avons l'ambition d'�tre la seule alternative cr�dible. Il faudra bien que les Corses soit de continuer dans les conditions actuelles soit de commencer � transformer par leur vote la vie politique �.

Commentaire : Aujourd�hui Paul Giacobbi porte sur ses vastes �paules, l�espoir d�une avanc�e de la Corse. Il a derri�re lui Toussaint Luciani qui, sur Bastia, a pass� alliance avec Pierre Chiarelli et Antoine De Zerbi, deux sans �tiquette qui avaient r�ussi une belle perc�e � Bastia, devan�ant les communistes. Car le probl�me pour Paul Giacobbi est, aux territoriales de parvenir � d�passe son fief situ� dans l�int�rieur de l��le.

Durement affect� par l��chec de la r�forme institutionnelle il a r�cemment pris partie avec une grande fermet� contre la violence. Or si cette lettre ouverte aux plastiqueurs avait, dans un premier temps, pu para�tre suicidaire, il semble qu�aujourd�hui elle commence � porter ses fruits.

La Corse est une �le profond�ment l�gitimiste parfois jusqu�� l�absurde. Ainsi avait-elle en partie soutenu le coup d��tat des g�n�raux putschistes en 1961, tout simplement parce qu�intoxiqu�e par les nombreux pieds-noirs d�origine corse, l��le pensait que le putsch allait l�emporter. Plus profond�ment, la Corse �tait rest�e colonialiste quand la France ne l��tait d�j� plus.

Paul Giacobbi sait donc que la Corse ne sera jamais nationaliste et encore moins ind�pendantiste. Il sait aussi que la majorit� de ses concitoyens ne supportent plus la violence. Conseill� par le tr�s intelligent Toussaint Luciani, Paul Giacobbi a observ� les nationalistes dits mod�r�s s�emp�trer dans les filets du FLNC UC. Aujourd�hui, ils doivent non seulement accepter l�id�e de ne plus mettre le pr�alable de la violence, mais par leur silence, ils approuvent les attentats et sont somm�s de faire bloc autour du tr�s contestable Charles Pieri dont la vie enti�re est p�trie de violence.

Il y a donc un �lectorat visc�ralement oppos� � cette violence mais tout aussi visc�ralement autonomiste � prendre. M�me si cela n�est pas dit, la condamnation de Jos� Rossi lui ferme les portes d�un si�ge qu�il a toujours convoit� celui de pr�sident de l�ex�cutif de l�assembl�e. Les nationalistes ne l�obtiendront jamais. Il ne reste donc plus que Paul Giacobbi. Or celui qui occupe ce fauteuil tient la Corse surtout s�il est dynamique et accompagn� d�une �quipe moderne.

La carte Paul Giacobbi est donc un joker formidable � jouer pour tous ceux qui veulent qu�enfin disparaissent les probl�mes en Corse � d�faut de r�gler le probl�me corse. Gageons que sur cet aspect du probl�me, les fr�res ennemis de l��lys�e et de la place Beauvau sauront accorder leur violon et, enfin, jouer un concert de conserve. Car, dans cette �poque qui se cherche un Bonaparte, il n�en est qu�un dans cette �le et c�est un r�publicain de poids.

TOUT LE DOSSIER CORSE

�2003 L'investigateur - tous droits r�serv�s