R�ponse � un lecteur irascible
MERCREDI, 3 septembre 2003
Voici le texte d�une lettre �lectronique qui nous est parvenue r�cemment : � Vous publiez aujourd'hui vendredi 29 ao�t un article dans lequel on traite M. Roussel ainsi que les Pieds Noirs de colons .M. Roussel y est pr�sent� comme l'assassin de J.B Acquaviva alors qu'il n'y a jamais eu de conclusions officielles et de mise en examen. C'est tout simplement odieux de traiter un homme de la sorte et au-del� de lui toute une communaut� d�j� lourdement p�nalis�e par l'Histoire. J'exige une mise au point de votre r�daction. �
aljaxien

Le ton de notre lecteur est tout � fait d�plaisant. Il suffirait � ce que nous l�ignorions.

Cela �tant dit, nous allons r�pondre sur la forme et sur le fond. Sur la forme, il n�aura �chapp� � personne sauf � notre vitup�rant lecteur que la lettre �tait sign�e. Il s�agissait donc d�un courrier de lecteur dont nous ne saurions �tre responsables. Mais nous voulons bien reconna�tre que la mise en page pr�tait � confusion.

Sur le fond, la communaut� pied-noire qui est venue en Corse apr�s les accords d�Evian s��levait � une douzaine de milliers de personnes. La moiti� selon les chiffres donn�s par Edmond Simeoni �tait d�origine corse. 25% suppl�mentaires �taient mari�s � des Corses. Sur les 25% restant seuls quelques individus aux m�urs douteuses ont fait parler d�eux. Le plus souvent il s�agissait d�ailleurs de gros propri�taires qui �taient arriv�s bien avant 1962.

Le ph�nom�ne pied-noir n�a pos� de probl�mes que dans la c�te orientale. Et il a souvent pos� des probl�mes entre pieds-noirs. Si l�irascible lecteur lisait un peu plus loin que le bout de son nez, il saurait par exemple que parmi les personnes emprisonn�es pour leur lutte � contre le colonialisme de pieds noirs � deux au moins �taient des Corses originaires des colonies d�Afrique du Nord.

Ajoutons que l�id�e de colonisation pied-noire a �t� largement surestim�e pour des raisons politiques. Il �tait ais� de d�signer un coupable � colonial � qui r�pondait � l�image simpliste qu�on s�en faisait sur le continent. En plaine orientale les quelques rapatri�s �pingl�s par les autonomistes, avaient souvent �t� auparavant � utilis�s � par les viticulteurs autonomistes dans la chaptalisation jusqu�au jour o� les banques ont refus� de cautionner le syst�me de cavalerie financi�re.

C�est tr�s curieusement � ce moment pr�cis o� les autonomistes feignent de d�couvrir un syst�me qui existait depuis des ann�es et qui avait �t� tol�r� tant qu�il rapportait � tout le monde.

Nous n�avons strictement rien contre les rapatri�s pour la simple et bonne raison qu�il n�y a plus de probl�me de rapatri�s quarante apr�s la d�colonisation de l�Alg�rie. Bient�t les derniers acteurs de cette trag�die seront morts et l�histoire effacera les plaies.

Terminons en affirmant qu�en Corse l�int�gration s�est parfaitement faite.

Reste le probl�me de l�assassin du Ghjuvan Battista Acquaviva. Quoiqu�on puisse penser des id�es et des m�thodes de ce militant du FLNC, il a �t� abattu par arme � feu. Or non seulement son suppos� assassin n�a jamais �t� jug�. Mais en plus il a b�n�fici� de protections au plus haut niveau puisqu�Alain Jupp� en personne, alors ministre des Finances, a fait proc�der � la vente des biens de la famille Roussel.

Sans porter la moindre appr�ciation sur l�innocence ou la culpabilit� de monsieur Roussel, nous estimons qu�il eut �t� normal qu�il soit jug� par �gard pour la justice et la famille Acquaviva.

TOUT LE DOSSIER CORSE

�2003 L'investigateur - tous droits r�serv�s