Jos� Rossi et le coup de 40
MERCREDI, 10 septembre 2003
Jos� Rossi, l�actuel pr�sident de l�assembl�e territoriale, passait devant le tribunal correctionnel pour avoir utilis� � sportivement � des cr�dits.

Ca y est :e le fameux p�le �conomique du parquet corse tient enfin sa grande affaire. Cr�� par le procureur Legras et le minist�re de la justice, il �tait cens� jouer les nettoyeurs de ces �curies d�Augias qu��taient la Corse. R�sultat quasi nul si ce n�est cette mise en examen de l�actuel pr�sident de l�assembl�e territoriale. Un � affarone � comme on dit en Corse. C�est l�affaire avec un grand � fait � murmure ironique un vieux Bastiais habitu� des pr�toires.

Jos� Rossi arrive accompagn� de son avocat Ma�tre Feddida, la mine d�contract�e avec cet �ternel sourire aux l�vres. Il doit �tre jug� pour une affaire de cr�dits utilis�s � d�autres fins que celles allou�s � l�origine. L'affaire remonte aux ann�es 1995-1997 alors que Jos� Rossi �tait pr�sident du conseil g�n�ral de Corse-du-sud. Elle avait �t� d�nonc�e le 16 mars 1998 par le pr�fet Bernard Bonnet. Elle porte sur l'attribution de cr�dits -initialement r�serv�s � l'insertion des Rmistes- � des clubs sportifs �voluant en National et � des sportifs de haut niveau, pour un montant d'un peu plus d'un million d'euros.

A franchement parler l�affaire n�int�resse personne en Corse pas m�me l�accus�. Le procureur Patrick Beau, le seul � montrer un soup�on de passion dans cette journ�e, a estim� que "le d�lit de d�tournement de fonds publics �tait bien constitu�" mais il a laiss� la cour appr�cier la dur�e de la peine d'emprisonnement avec sursis et le montant de l'amende qui ne devra pas �tre inf�rieure � 15.000 euros. En revanche, il a requis une privation des droits civiques et une in�ligibilit� pour une dur�e de trois ans.

L'avocat de Jos� Rossi, Me Jean-Marc Fedida, a plaid� la relaxe, pr�cisant que son client "n'avait pas la ma�trise des fonds et ne pouvait pas s'opposer � la d�cision de la commission permanente dont il �tait simplement membre".

Le seul int�r�t de cette tr�s m�diocre affaire est qu�elle est un fant�me de la p�riode Bonnet. � l��poque le pr�fet s��tait auto saisi en vertu de l�article 40 de tout ce qui semblait repr�senter un manquement aux r�gles du droit public. R�sultat : un sacr� encombrement des tribunaux et une vive protestation du procureur Legras.

Il n�avait peut-�tre pas tort car cette histoire qui vire au cloche-merle est d�finitivement trait�e quatre ans apr�s l�auto-saisine. Et tout �a le jour anniversaire du soul�vement de la Corse. La Corse : terre de contrastes.

Le jugement a �t� mis en d�lib�r� au 7 octobre.

�2003 L'investigateur - tous droits r�serv�s