Max Gallo, 70 ans, historien, proche de Jean-Pierre Chev�nement, a demand�, dans le Parisien, au gouvernement d'�tre impitoyable avec ceux qui choisissent la voie des armes sur l'�le de Beaut�.
Comment r�agissez-vous � la profanation de la plaque � la m�moire du pr�fet Erignac ?
Max Gallo. Je suis scandalis� par cette destruction symbolique. Je suis scandalis�, aussi, par l'hypocrisie des leaders nationalistes � Corte : d'un c�t�, du bout des l�vres, ils condamnent cet acte, et de l'autre, ils contribuent � magnifier l'action qui a conduit � cet assassinat.
Les attentats ont repris en Corse�
La formule m'amuse : les attentats n'ont jamais cess�. Il n'y a jamais eu de tr�ve r�elle. Dire � les attentats ont repris �, c'est rentrer dans le discours des nationalistes. De fa�on g�n�rale, on a le droit, dans une d�mocratie, d'�tre nationaliste, ind�pendantiste pour sa r�gion, c'est une opinion qui en vaut une autre. Ce qui est en question, c'est tout le discours � lutte arm�e �, � union des combattants �, qui montre bien que la d�fense de ces id�es se fait par la violence. Le seul fait positif de ces derni�res heures, c'est qu'il semble qu'il y ait des nationalistes favorables � la cessation de la lutte arm�e.
Pensez-vous, comme Philippe de Villiers, qu'il faut sortir d'une logique de � n�gociation � avec les nationalistes ?
Je crois en tout cas que toute l'exp�rience, depuis 25 ans, montre que la n�gociation avec ceux qui choisissent la violence, l'acte terroriste pour imposer leurs id�es, n'a conduit � rien. Il ne faut surtout pas faire d'amalgame entre tous les nationalistes, mais il faut �tre impitoyable avec ceux qui choisissent la lutte arm�e. D'ailleurs, est-ce que l'assassinat d'un homme de trois balles dans la nuque, c'est de la lutte arm�e ? Est-ce que la destruction par la dynamite de locaux publics ou de r�sidences particuli�res, c'est de la lutte arm�e ? Tout ce discours qui enveloppe l'action terroriste doit �tre r�cus�, car il ne correspond pas � la r�alit�.
Le nom d'�mile Zuccarelli, le maire PRG de Bastia, qui s'est battu pour le � non � au r�f�rendum, a �t� siffl� aux journ�es nationalistes de Corte�
�a ne m'�tonne pas. Mais chaque fois qu'il y a eu des consultations �lectorales, les nationalistes ont �t� battus, ils n'ont jamais eu la majorit�, ni m�me une minorit� significative. Il est bien �vident que les Corses ne s'identifient pas aux nationalistes. On a l� un petit groupe qui s'institue lui-m�me comme repr�sentant de la majorit� : c'est l'id�ologie des Brigades rouges. Les terroristes italiens disaient : � Nous sommes le prol�tariat. � Les nationalistes corses disent : � Nous sommes le peuple corse. � La structure id�ologique est la m�me.
Que doit faire le gouvernement ?
Il n'y a pas de solution facile. Je trouve les propos tenus par Nicolas Sarkozy depuis quelques jours justifi�s et clairs, notamment lorsqu'il dit que tous ceux qui enfreignent la loi doivent �tre punis avec rigueur.
Paul Quastana, un des n�gociateurs des accords de Matignon, a repris le slogan � les Fran�ais dehors �. Que lui r�pondez-vous ?
Que les Corses sont des Fran�ais depuis le XIV e si�cle. On assiste l� encore � une reconstruction id�ologique de l'histoire des rapports de la Corse et de la France, qui fait rire tous les historiens. Pr�tendre que la Corse a �t� colonis�e par la France est une absurdit�. Nous sommes l� face � une id�ologie qui modifie la v�rit� historique : c'est une r�vision de l'histoire.
(Propos recueillis par Nathalie Segaunes)
Remarques : Max Gallo dont la tendance politique a recueilli quelques pour cent de voix est mal plac� pour juger les 25% de voix nationalistes m�me s�il n�a pas toujours tort dans l�argumentation. Il ne peut en tous les cas, pr�tendre que les nationalistes connaissent une d�rive mani�re Brigade rouge. Cela ne correspond ni � la r�alit� locale ni � la r�alit� historique. Quant � pr�tendre que la structure id�ologique est la m�me, cela tient tout simplement de la mauvaise foi. Les Brigades rouges �taient marxistes l�ninistes, les nationalistes sont plut�t flous. Les BR poss�daient un parti ce qui n�est pas le cas des nationalistes. Enfin les nationalistes, quels que soient leurs crimes et leurs erreurs que nous avons d�nonc�s sans concession, n�ont jamais d�pass� un certain seuil de violence parce qu�ils aspirent � diriger la soci�t� corse plut�t qu�� la transformer.
Quand Max Gallo d�clare que les Corses sont Fran�ais depuis le XIV�me si�cle, nous ne voyons simplement pas � quoi il fait allusion. La Corse fran�aise date du XVIII�me si�cle. Et ce serait plut�t ce type d�erreur historique qui risque de faire rire les historiens.
Pour le reste, il a le droit de penser ce qu�il veut..
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