Journ�es inter-nationalistes corses: forcer la main au gouvernement!
Dimanche, 3 ao�t 2003
L�heure est � l�union incantatoire pour les nationalistes d�Indipendenza. Leurs principaux dirigeants ont insist� d�s l'ouverture des Ghjurnate internaziunale de Corte, dans le centre de l'�le, sur leur volont� de contraindre le gouvernement � une n�gociation politique. Il appara�t au fil des discussions avec les uns et les autres que Nicolas Sarkozy est devenu un homme � combattre depuis ses d�clarations sur l�impunit� mais surtout sur la fin de toute �volution institutionnelle. :

� C�est idiot, nous d�clare un militant. Qu�est-ce qui peut se passer maintenant sinon un retour de la violence. C�est aussi idiot que le pr�alable de Lionel Jospin sur la violence et il a �t� oblig� de le lever. � � la question de savoir ce qui peut se passer, notre interlocuteur sourit : � Ce qui va se passer je vais vous le dire. En mars, que nous allions seul ou unis aux �lections, notre liste va remporter un succ�s historique.

Si nous nous d�brouillons bien nous allons faire passer l�id�e que nous seuls pouvons d�bloquer politiquement la situation. Si nous entrons en force � l�assembl�e, nous n�aurons de cesse de r�clamer l��volution des institutions. Nous le ferons dignement mais avec force. Et il se passera ce qui s�est toujours pass�. Peut-�tre que l��tat ne se laisse pas impressionner, mais il a d�montr� dans le pass� qu�il savait tr�s op�rer des tournants � 180� quand il le fallait. Et il le faudra. Apr�s �a, cette victoire sera la n�tre et certainement pas celle de la classe politique traditionnelle qui a �t� en dessous de tout. �

Que pense-t-il des bombages sur la mairie de Propriano. Il approuve enti�rement. � Paul-Marie Bartoli a oubli� un peu vite qu�il nous devait sa victoire �lectorale. Est-ce que vous trouvez d�mocratique de vous faire �lire sur un programme et de lui tourner le dos d�s que vous �tes �lu. Il a voulu faire le malin. Il r�colte une moisson attendue. Et il ne sera pas le seul.

Maintenant la Corse sait que les probl�mes viennent de la pr�sence fran�aise mais aussi de ses chevaux de Troie au sein m�me de notre soci�t�. Il faut que nous menions un double combat. � Il h�site puis continue : � Comme ils le font au Pays Basque. Pas avec les m�mes moyens parce que la soci�t� corse ne le tol�rerait pas. Mais avec autant de fermet�. Peut-�tre que par le pass� nous avons �t� un peu trop coulants avec les clans. �

Comment voit-il l�avenir ? � Tr�s tr�s bien. Je crois que la situation ext�rieure n�a jamais �t� aussi bonne pour nous. Le malheur est qu�� l�interne �a ne suit pas. Nous manquons de cadre et de politisation. Le mauvais c�t� de la situation est que de plus en plus de jeunes veulent en d�coudre dans le d�sordre. Si nous n�y prenons garde, la violence risque demain de d�border les organisations clandestines et devenir le fait de n�importe quel petit groupe. Ca a d�j� commenc� mais �a pourrait devenir pire. L�, nous avons un vrai probl�me. �

Le responsable d�Indipendenza, Fran�ois Sargentini, aussi tr�s proche du FLNC r�gion centre a d�clar� : "La politique r�pressive que Nicolas Sarkozy m�ne emp�che toute perspective mais, � un moment donn�, le gouvernement sera oblig� de s'asseoir � la table des n�gociations. Il n'y a qu'une seule solution, c'est celle de la n�gociation politique".

Du c�t� des nationalistes mod�r�s, il y a maintenant urgence pour se pr�parer aux �lections territoriales. Dans Lib�ration, dat� du 2 ao�t, Fran�ois Alfonsi, l'un des dirigeants du Parti de la nation corse (PNC) oppos� � la violence, estime que le gouvernement " doit rapidement ouvrir un itin�raire bis" pour "�viter le pire".

Il s'agirait d'un dialogue permettant aux "politiques" de la mouvance nationaliste de continuer � jouer un r�le pour ne pas laisser le terrain aux seuls "militaires" du FLNC.

C�est en fait tout l�enjeu des prochains mois et d�une � guerre larv�e � entre les pro-clandestins et un mouvement nationaliste mod�r� qui aspire � monter aux � affaires � en passant un compromis historique avec les corsistes et certains �lus de droite comme de gauche contre les clans, c�est-�-dire les partis traditionnels.

�2003 L'investigateur - tous droits r�serv�s