Plusieurs attentats � la veille des journ�es nationalistes
Samedi, 2 ao�t 2003
Une tentative d'attentat a vis� dans la nuit de jeudi � vendredi les b�timents abritant les bureaux administratifs de la D�l�gation militaire d�partementale (DMD) � Bastia sans faire de d�g�ts. La charge de 800 grammes d'explosif a �t� retrouv�e devant la porte d'entr�e de la DMD situ�e au c�ur du quartier de la Citadelle, aussit�t s�curis� par les d�mineurs.

Par ailleurs, une charge de forte puissance a partiellement d�truit � 1h50 ce vendredi une maison en construction situ�e dans le village de Conca, pr�s de Sainte-Lucie-de-Porto-Vecchio. Le propri�taire serait d'origine belge.

Enfin, une charge explosive a endommag� dans la nuit de jeudi � vendredi � 3h40 le restaurant "Le plat d'Or", Place Paoli � Corte, d�truisant la porte d'entr�e et les vitres des magasins mitoyens, apprend-on aupr�s de la gendarmerie. L'explosion n'a fait ni victime ni bless� sans que l�on sache si ce dernier attentat est d�origine politique ou commercial.

Ces nouveaux attentats d�montrent que la clandestinit� corse entend faire parler d�elle mais sans plus. Le niveau de violence n�est en effet pas sp�cialement �lev� si on le compare � d�autres ruptures de tr�ve.

Le ministre de l'Int�rieur, Nicolas Sarkozy, a pr�venu jeudi sur France 3 que les auteurs d'attentats "n'impressionnent pas l'�tat" et qu'ils devront rendre des comptes � la justice.

"Il faut que ceux qui posent des bombes le sachent : ils n'impressionnent pas l'�tat. Ils auront � rendre des comptes", a-t-il d�clar�.

� l'attention de "tous ceux qui commettent des actes terroristes, tous ceux qui rackettent et commettent des comportements mafieux", il a pr�venu : "nous y mettrons le temps qu'il faut, nous y mettrons les moyens n�cessaires mais ils seront d�ferr�s � la justice. Il y aura dans les semaines qui viennent un certain nombre de gens qui devront s'expliquer devant la justice", a-t-il dit.

Le ministre s'est dit "particuli�rement choqu�" par l�attentat qui a vis� la voiture du pr�sident du tribunal de grande instance d'Ajaccio jeudi � l'aube.

Mais, a-t-il ajout� avec sagesse, "une r�pression tous azimuts conduirait � l'�chec le plus total". "Il ne faut pas faire d'amalgame, les Corses sont les premi�res victimes, je dirai m�me que tous les nationalistes n'ont pas un comportement mafieux ou terroriste".

"Ce qu'il faut faire c'est rechercher ceux qui se comportent de cette fa�on, de l'autre c�t� faire avancer les dossiers qui permettront de donner un avenir � la Corse et aux jeunes corses".

"Je pense � l'universit� de Corte, � l'agriculture, � la chambre des m�tiers : il faut savoir que le deuxi�me employeur industriel de l'�le a 56 emplois donc il y a un aspect de sous-d�veloppement auquel il faut absolument r�pondre et ce sont les deux volets de la politique que nous m�nerons. Mais sans la paix, sans le retour � l'�tat de droit et au minimum de s�curit�, il ne pourra pas y avoir de d�veloppement de la Corse", a-t-il dit.

Il s��tait largement exprim� sur la Corse dans une longue interview donn� donn� au Monde dat� dhttps://out (https://www.lemonde.fr/article/0,5987,3224--329390-,00.html)

De son c�t�, le pr�fet de Corse Dominique Dubois, nomm� jeudi pr�fet de la r�gion Champagne-Ardenne, a exprim� jeudi devant la presse sa "frustration de ne pas avoir vu la violence reculer" depuis sa nomination dans l'�le il y a deux ans.

"Je reste frustr� de ne pas avoir vu la violence reculer" depuis ma nomination. Lorsque j'ai pris mes fonctions il y a deux ans, je pensais que nous �tions � la fin d'un cycle de violence et, malheureusement, je constate que nous n'en sommes pas l�", a expliqu� le pr�fet.

"L'�tat n'est pas seul responsable face � la violence, il faut que la soci�t� corse veuille gu�rir de cette maladie. C'est � la soci�t� corse de se donner les moyens de s'extirper du mal qui la ronge et qui lui est propre", a-t-il ajout�.

�voquant "une capacit� d'indignation intacte", le haut fonctionnaire a exprim� son incompr�hension face � l'attentat perp�tr� dans la nuit de mercredi � jeudi contre la voiture du juge du tribunal d'Ajaccio, Dominique Ferri�re. "C'est un homme remarquable et tr�s int�gr� � Ajaccio, je ne comprends pas qu'on veuille l'atteindre dans sa vie priv�e.

Interrog� sur son d�part de l'�le, le pr�fet a d�clar� qu'il "ne faisait pas l'objet d'un limogeage" et que "ce d�part �tait pr�vu depuis longtemps"

"La Corse est une r�gion difficile. Il est bon de renouveler ce type de fonction", a-t-il conclu.

On notera toutefois que deux ans repr�sentent une courte p�riode pour un pr�fet et que son d�part est indubitablement li� � l��chec du r�f�rendum alors qu�il avait �t� envoy� en Corse pour pr�parer la d�marche dite de Matignon.

�2003 L'investigateur - tous droits r�serv�s