Pour des raisons inconscientes l�homme craint plus le feu que l�eau, m�me s�il est d�montr� que l�eau tue plus que l�homme. Peut-�tre est-ce du au fait que le feu d�truit d�finitivement, ne laisse rien sinon des centres. Cette ann�e, le feu a br�l� des arbres, du maquis, mais il a aussi tu� en France : 4 personnes ont p�ri dans les incendies du Var et de la Corse.
Les incendies de for�t ont br�l� plus de 30.000 hectares de for�t depuis le d�but de l'�t�, un record fin juillet depuis 1976, selon des chiffres de la s�curit� civile.
Selon un bilan �tabli mardi, 23.000 hectares avaient �t� br�l�s, une surface � laquelle il faut ajouter les 8.000 hectares parcourus par l'incendie des Maures et les surfaces d�truites par d'autres sinistres, notamment au nord de Bonifacio, en Corse-du-Sud. Ce total, dans un contexte de forte s�cheresse, fait suite � trois ann�es relativement calmes avec 4.250 hectares br�l�s en 2002, 4.000 en 2000 et seulement 2.160 en 2001.
Depuis 20 ans, la tendance �tait � la baisse. Les records �tablis jusqu'alors dataient de 1986 (25.800 hectares) et 1983 (23.600 hectares). Cette baisse co�ncide avec l'adoption en 1987 d'une nouvelle doctrine de lutte, l'attaque du feu dans les dix minutes suivant sa d�tection. Mais dans le Var, la multiplicit� de d�parts lundi (28 entre 10h00 et 22H00, selon les pompiers) et un fort mistral ont emp�ch� cette technique d'�tre couronn�e de succ�s.
Mais il y a surtout eu ce lundi trois morts dans le d�partement du Var et un en Corse pr�s de Porto Vecchio. Il ne fait plus aucun doute maintenant que tous ces incendies sont d�origine criminelle. L'homme gravement br�l� lundi dans l'incendie qui s'est d�clar� pr�s du hameau de Suartone, au sud de Porto-Vecchio en Corse-du-Sud, est d�c�d� mardi � l'h�pital d'Ajaccio. L'homme �g� de 49 ans avait �t� br�l� � 80% par un retour de flammes alors qu'il d�fendait sa maison.
Ceux qui ont donc perp�tr� cet incendie sont d�sormais des assassins comme ceux qui ont allum� les nombreux foyers dans le Var. Notre correspondant de Porto Vecchio nous apprend que le feu a pris dans les m�mes circonstances que le gigantesque incendie de l��t� 1992. Des mises � feu avaient �t� pratiqu�es tout autour de Porto-Vecchio pour des raisons rest�es myst�rieuses : la folie, la jalousie, la sp�culation immobili�re. Une femme avait alors p�ri non loin de la route qui m�ne au village de Pietra Longa Salvini. Une plaque comm�more cette mort atroce.
Cette fois-ci, les incendiaires ont pris soin d�allumer un premier feu non loin de Sotta sur une route peu fr�quent�e. Puis lorsque les pompiers se sont rendus sur les lieux, ils ont effectu� une mise � feu tout pr�s des ruines de la bo�te de nuit Amnesia, plastiqu�e il y a plusieurs ann�es. Or le vent poussait d�ouest en est et c�est donc la r�gion de Suartone et de la Rondinara qui �tait vis�e. Cette r�gion d�j� plusieurs fois incendi�e a donc �t� � nouveau martyris� par ce qu�il faut bien appeler d�inf�mes salauds qui, de surcro�t, connaissaient bien la r�gion.
Dans le Var, les avions bombardiers d'eau ont repris mardi matin, au lever du jour, leurs rotations sur les trois incendies encore en cours, dont celui du massif des Maures, o� trois personnes ont trouv� la mort. Les premiers avions, trois Canadair, ont commenc� les largages d'eau � 07h30 sur le massif des Maures. D'autres appareils ont repris la lutte contre les incendies qui subsistent � Puget-sur-Argens et � Callas.
Au total, 1.700 pompiers restaient mobilis�s sur l'ensemble du Var, dont 800 pour le seul incendie du massif des Maures o�, selon un dernier bilan, 8.000 ha de pin�des et de sous-bois ont �t� la proie des flammes. L'incendie continuait � se propager sur deux versants du massif des Maures, a indiqu� le PC feu install� � Sainte-Maxime.
"Il se d�veloppe de fa�on libre, sans que les hommes puissent agir sur le terrain, entre Plan de la Tour et Vidauban, et il continue � �tre combattu sur le littoral � hauteur de Sainte-Maxime".
Au lever du jour mardi, plusieurs centaines de personnes, �vacu�es dans la nuit, ont �t� autoris�es � regagner leur domicile sur les hauteurs de Sainte-Maxime et aux Issambres. Quelque 6.000 personnes ont �t� �vacu�es sur l'ensemble du Var en raison du d�part d'une trentaine de feux lundi.
Selon un bilan du centre de secours du Var, entre 50 et 60 maisons ont �t� d�truites ou touch�es par les flammes, une dizaine entre Plan de la Tour et Sainte-Maxime, et une cinquantaine autour de Sainte-Maxime.
Les pompiers et le maire UMP de Fr�jus, Elie Brun, ont d�nonc� "le comportement criminel des pyromanes" qui s�vissent dans le Var, notant qu'une trentaine de d�parts de feu avaient �t� d�nombr�s lundi, "souvent en m�me temps et dans des endroits proches les un des autres". "Sur Fr�jus, des cocktail-Molotov, c'est-�-dire des bouteilles avec des m�ches � l'int�rieur, ont �t� retrouv�s", a affirm� le maire de Fr�jus.
Le ministre de l'Int�rieur, Nicolas Sarkozy, a d�clar� mardi que les autorit�s seraient "sans piti� � l'endroit de ceux qui d�clenchent des feux, y compris par imprudence". "J'ai donn� des instructions aux responsables de la police et de la gendarmerie pour mettre en place des patrouilles pour prendre sur le fait les pyromanes. La situation ne peut plus durer", a d�clar� M. Sarkozy, qui s'est rendu mardi dans le massif des Maures pour soutenir les pompiers qui luttent contre les feux de for�t dans cette r�gion d�vast�e. "C'est un massacre �cologique. Des gens ont perdu leur maison, certains ont perdu la vie et on n'a pas � accepter de tels drames simplement parce que certains sont imprudents ou parce que d'autres se comportent comme des d�sax�s", a-t-il ajout�.
�voquant son survol au-dessus des zones incendi�es, "un survol au bout de l'horreur", le ministre a soulign� que le sud de la France �tait confront� depuis juin "� une situation de s�cheresse exceptionnelle". "On peut dire que les r�serves hydrom�triques sont inf�rieures � la s�cheresse record de 1976. On n'a pas connu �a depuis une quarantaine d'ann�es, la situation est catastrophique, pas seulement dans le d�partement du Var mais dans l'ensemble du Midi", a-t-il constat�.
Le pr�sident Jacques Chirac a promis, lundi � Papeete, "des sanctions d'une extraordinaire gravit�" � l'encontre des pyromanes et a appel� "chacun � la plus grande vigilance et � l'esprit de responsabilit�. Les coupables seront recherch�s avec une extr�me rigueur", a-t-il ajout�, en soulignant que le gouvernement avait donn� "des instructions draconiennes" pour les retrouver. "Les sanctions seront d'une extraordinaire s�v�rit�", a-t-il conclu.
La situation est devenue tellement catastrophique que des renforts italiens de sapeurs-pompiers ont commenc� � arriver � l'appel de la S�curit� civile fran�aise dans le Var et aussi en Corse. L'arm�e a annonc� qu'elle renfor�ait sa contribution � la lutte contre les incendies. Ces renforts italiens de sapeurs-pompiers ont commenc� � se d�ployer d�s lundi.
La S�curit� civile fran�aise avait d�j� obtenu l'aide de pompiers italiens la semaine derni�re. C'est la premi�re fois dans son histoire qu'elle demande des renforts �trangers.
Un h�licopt�re, avec deux ou trois hommes, est d�j� arriv� lundi apr�s-midi pr�s de Bonifacio (Corse-du-sud) pour aider � lutter contre un feu qui poursuivait sa progression au nord de la ville o� un homme a �t� gravement br�l� et des op�rations d'�vacuations men�es par air et par mer.
Une colonne de 25 � 30 hommes �tait �galement en train de partir de G�nes pour le Var o� ils devaient arriver dans la nuit, a-t-on ajout� de m�me source.
Il faut esp�rer qu�un hommage particulier sera rendu par le pays aux pompiers qui auront �t� les v�ritables h�ros de cet �t�.
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