Qui sont les Anonymes ?
Le groupe dit des anonymes ou des sans noms est apparu pour la premi�re fois lors du plasticage d'une caserne de gendarmes mobiles � Borgo, le 23 juillet 2001. Cette action faite en plein jour avait fait 14 bless�s l�gers. Le commando avait laiss� sur place un tract portant l'inscription "Liberta per i Patriotti" (Libert� pour les patriotes). Le dimanche 21 octobre, l'action �tait revendiqu�e par d'un groupe inconnu, sans nom et sans sigle que la presse allait baptiser du sigle de " sans nom " ou d' " anonymes ". Le groupe endossait �galement les attentats commis en plein jour le 6 juillet contre une caserne de CRS en construction � Furiani (la ville dont Vendasi est le maire et o� habite Charles Pieri) et un autre perp�tr� le 12 octobre contre une tr�sorerie g�n�rale en construction � Borgo (la ville d'o� est originaire Jean-Martin Verdi, parent de Charles Pieri, suppos� responsable de la r�gion dite de la Marana et actuellement PDG d'une soci�t� de travaux publics, l'EuroCorsica-BTP dont le si�ge se trouve justement � Borgo.

Ce groupe anonyme avait fait savoir lors de sa revendication qu'il accusait l'�tat d'avoir "tromp� le peuple corse" sous couvert d' " un pseudo-processus de Matignon ",. Il mettait par ailleurs " en garde les personnes ainsi que certains �lus corses qui joueraient le jeu trouble de l'�tat colonial fran�ais ".

Ils accusaient le Premier ministre Lionel Jospin de vouloir "jouer la montre dans l'attente des prochaines �lections pr�sidentielles", affirmaient leur intention d'investir "le terrain militaire jusqu'� ce qu'une vraie solution politique soit mise en place, qui m�nera notre peuple � sa souverainet� " Les Renseignements g�n�raux avaient alors pench� pour la th�se du " faux nez ", c'est-�-dire d'un groupe servant au FLNC pour justifier une ligne tour � tour plus molle ou plus dure. Puis ils avaient envisag� un groupe toujours int�rieur au FLNC Union des Combattants cherchant � faire pression sur la ligne de la direction. Personne ne comprenait la diff�rence entre le FLNC Union des Combattants et ce groupe dit des anonymes sinon qu'il reprenait ce sigle tragique qui avait pr�sid� � l'assassinat du pr�fet Erignac le 6 f�vrier 1998.

Le jeudi 15 novembre 2001, le m�me groupe nationaliste clandestin sans nom revendiquait deux nouvelles actions commandos perp�tr�es ce m�me mois contre des gendarmeries de Corse.

Le groupe s'adressait au " peuple fran�ais " pour lui faire savoir que sa lutte ''est l�gitime'' et qu'il se battait " pour vivre libre sur sa terre". Il d�non�ait enfin " les gouvernements fran�ais qui se servent de la Corse � des fins politiciennes depuis des d�cennies " et mettait en garde " l'�tat colonial ".

" Si dans les jours � venir, aucune avanc�e significative n'est mise en place, nos actions militaires franchiront un autre palier " affirmait-il pour terminer. Il revendiquait le mitraillage, le 6 novembre, du cantonnement des gardes mobiles de Borgo, au sud de Bastia - d�j� cibl� par l'action du 23 juillet 2001. ce groupe avait �galement revendiqu� un attentat � double d�tente (deux explosions la premi�re pour attirer les forces de l'ordre la seconde quand elles sont l�) perp�tr� le 3 novembre contre la gendarmerie Sainte-Catalina de Calvi. Ce groupe clandestin avait donc montr� qu'il pouvait frapper dans le nord de l'�le.

L'ancien pr�fet Bernard Bonnet avait pr�tendu avoir �t� menac� par ce groupe sans nom ce qui avait provoqu� une r�ponse s�che des anonymes qui l'avaient trait� de ''mythomane''. ''Qu'il sache que le jour o� notre organisation pensera � s'occuper de son cas, il n'en sera pas averti'' avaient-ils ajout�.

Le 12 d�cembre 2001, les anonymes toujours pratiquaient un attentat � la voiture d'enfant t�l�guid�e en Corse encore contre le cantonnement de CRS de Borgo (Haute-Corse). Les plastiqueurs avaient plac� une charge de 200 grammes sur ce jouet qu'ils avaient envoy� percuter le portail du casernement, situ� route de la Marana. En riposte, le FLNC Union des Combattants revendiquait de son c�t� dix-sept attentats.

Le 23 d�cembre 2001, un nouvel attentat perp�tr� contre la gendarmerie de Calvie avortait. Le syst�me de mise a feu une m�che lente reli�e � une charge de nitrate-fioul, n'avait pas fonctionn� Si la charge explosive artisanale de forte puissance, avait explos� elle aurait provoqu� des d�g�ts �normes � la caserne Tamariccia mais aurait surtout atteint les logements o� vivent vingt-cinq familles de gendarmes.

Le mardi 13 ao�t 2002, un communiqu� authentifi� faisait savoir que le groupe "sans nom", devenait le "FLNC dit des anonymes" et se posait en concurrent du FLNC dit Union des Combattants issu de la fusion le 25 novembre 1999 de plusieurs organisations clandestines dont trois qui viennent de le quitter. Le 10 ao�t, un nouveau groupe avait fait son apparition, l'Armata di Liberazione Naziunale (ALN). Elle avait revendiqu� un attentat perp�tr� � l'aide de deux grenades contre la gendarmerie de Solenzara (Corse-du-Sud), le 2 ao�t, sans faire de bless�.

Le nouveau mouvement clandestin pr�cisait que " l'action contre la gendarmerie de Solenzara " �tait " un avertissement � tous les membres des forces d'occupation". Il pr�venait que "l'ALN fera usage de la force l�gitime pour que le peuple corse retrouve sa souverainet� totale sur la terre de Corse".

Faisant allusion � la r�cente visite dans l'�le du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin et du ministre de l'Int�rieur Nicolas Sarkozy, le communiqu� pr�cisait que, " nous, soldats de l'ALN, nous n'accepterons pas que, apr�s tant d'ann�es de luttes et de sacrifices, notre terre devienne un simple laboratoire de la d�centralisation fran�aise "

Enfin le 22 octobre 2002,, des militants "d��us" du FLNC-Union des combattants s'�taient manifest�s pour la premi�re fois en revendiquant dans un "communiqu� N�l" une s�rie d'attentats perp�tr�s sur l'�le � la veille du d�placement � Ajaccio et Bastia du ministre de l'Int�rieur, venu assister aux Assises des libert�s locales. Ce nouveau FLNC le troisi�me du nom, rempla�ait vraisemblablement l'ALN (voir article " le FLNC Union des Combattants r�duit � sa plus simple expression).

Les arrestations interviennent donc dans un cercle qui a longtemps �t� celui des proches de Fran�ois Santoni et de Charles Pieri (voir article sur Dominique Renucci). Il y a tout lieu de croire que ces hommes �taient des proches de Fran�ois Santoni qui avaient �t� chass�s du FLNC par les cagoul�s rest�s fid�les � Charles Pieri. Bastia est aujourd'hui rempli de bruits sur la fa�on dont les forces de police se sont procur� les renseignements qui ont permis ces arrestations. Des personnes avis�es font remarquer qu'il n'y a pas si longtemps policiers et gendarmes pataugeaient dans l'ignorance. Elles rappellent � cette occasion qu'au lendemain de l'assassinat du pr�fet Erignac, Charles Pieri fut le premier � d�noncer une d�rive brigadiste aiguillant les enqu�teurs sur la piste de militants " �gar�s ". Est-ce le m�me sc�nario qui s'est r�p�t� ? On s'interroge alors qu'on sait que des messages extr�mement fermes sont pass�s afin de faire savoir � tous les apprentis clandestins que d�sormais Nicolas Sarkozy entend que la loi soit enfin appliqu�e en Corse comme ailleurs. Ces arrestations loin de renforcer le FLNC Union des Combattants semblent au contraire l'affaiblir puisque le m�me jour, celui o� se sont ouvertes les Assises qui doivent juger le fils de Charles Pieri et celui d'une de ses anciennes compagnes, l'Union des Combattants est amput�e de plusieurs organisations dont l'arriv�e en novembre 1999 avait permis de dire que le FLNC n'�tait plus seulement le FLNC Canal historique.


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